samedi 3 juin 2017

Overkill : "The grinding wheel"

Dès les premières saccades de double grosse caisse qui claque et qui clique, on comprend bien que le métal, le vrai, s'offre à nous. Du métal d'orfèvres d'ailleurs, car "The grinding wheel" est "juste" le dix-huitième album studio de ces vétérans du thrash de la côte est des Etats Unis, à l'oeuvre depuis le début des années 80 !
Une heure de musique à déguster, et tout de suite une vérité s'impose, habituelle chez 
Overkill : ce disque ne s'appréhendera pas en une seule écoute ; il faudra insister un peu pour pénétrer cette forêt de riffs qui s'entrecroisent et s'accrocher aux jalons que sont les refrains (souvent très réussis). Le groupe a parfois été plus concis dans ses compositions, mais là ce n'est pas le cas, la plupart des chansons avoisinant les 7 voire 8 minutes. 
Et il y a deux mots qui pourraient vraiment résumer ce fier manifeste de thrash métal  : épique et heavy.
Heavy à cause des références appuyées aux grands noms du métal : 
          - Iron Maiden (la cavalcade introductive et certains passages de "The long road" ; la partie de basse à la Steve Harris à l'orée du final de "The grinding wheel", un titre oscillant entre la magnificence de "Powerslave" et le côté rampant de "The thing that sould not be" de Metallica),    
          - Accept ("Let's all go to hades", chanson compacte à la mélodie menaçante, sur laquelle la voix rocailleuse et acide de Bobby Ellsworth se place carrément dans la lignée d'un Udo Dirkschneider).
Au passage, il est d'ailleurs important de préciser qu'Overkill possède un vocaliste qui ne se contente pas de grogner mais chante véritablement (comme chez Anthrax ou Exodus), avec une empreinte reconnaissable entre mille, sorte de Donald Duck branché sur pédale de distorsion dans les moments les plus furieux...
Refermons cette parenthèses pour songer à l'aspect épique de ce disque : la variété des intentions, les traitements appliqués à la musique (des chœurs sur "The long road" et sur le break de "Mean green killing machine", un motif néo classique inattendu pour décorer le refrain final de "Our finest hour", le pont glauque de "Shine on" digne d'un film de série noire), la complexité des structures ("Goddamn trouble", un titre qui paraît simple avec son refrain hystérique mais dont la construction tient presque du labyrinthe).
Finalement, si l'on excepte ce "Goddamn trouble" frénétique (dont le passage central rappelle d'ailleurs curieusement la mélodie du refrain de "Dead skin mask" de Slayer), le thrash pur et dur sans concession se rencontrera plutôt sur le dernier tiers du disque avec "The wheel" et "Red, white and blue" (très belle mosh part aux accents de "Toxic waltz" d'Exodus).

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