samedi 23 juin 2018

Acid King : "Busse woods"

Note : cette chronique est extraite de l'ébauche d'un recueil consacré au doom métal, que j'avais commencé à écrire en 2006. Chaque album était disséqué sous la forme d'un "track by track", afin d'être le plus objectif possible.
ACID KING : “Busse woods” (2004) Small Stone records
Lori S : guit & voc - Joey Osbourne : drums - Brian Hill : bass
56 : 44

Electric machine : il s’agit sans doute d’une ode à l’électricité haute tension que propose cette chanson, typique du stoner / doom délivré par quelques power trios célèbres. Acid King en fait aussi partie et le grain un peu incertain de la guitare, comme si plusieurs overdrives étaient branchés à la suite, et la voix irréelle, mixée un poil en retrait, renvoient un peu à l’univers d’Electric Wizard. 6 : 25
Silent circle : voici un titre au tempo medium assez syncopé et groovy, dans lequel le groupe
exprime toute sa fibre stoner rock, même si la voix blanche sous mixée de la chanteuse (tiens, voilà qui n’est pas courant dans ce style...) y instaure un climat inquiétant un peu décalé. Qu’importe puisque cette chanson fonctionne à merveille et constitue l’un des points forts de “Busse woods”.L’essence d’Acid King. 7 : 31
Drive fast. Take chances : bienvenue au royaume du monolithisme fumé, à la Sleep ou - encore - Electric Wizard. “Drive fast. Take chances” ou, en d’autres termes, 8 : 32 d’un riff quasiment unique, lent, long et hypnotique.
39 lashes : cette reprise tirée de “Jesus Christ Superstar” (!) gagne la palme du morceau le plus inquiétant de ce disque, qui l’est déjà pas mal en soi... Après une intro pendant laquelle la guitare délivre quelques notes cristallines semblant se perdre dans un paysage désertique caniculaire, le sabbat démarre sur un tempo très lourd. Ici, pas vraiment de chant puisque la vocaliste se contente de compter lentement jusqu’à 39 tandis que l’on entend un fouet claquer. Mais ce morceau basé sur un gimmick simple est une tuerie, et au bout de ses 6 : 24, on est en sueur !
Carve the 5 : aussi monolithique que “Drive fast. Take chances”, mais encore plus lent et encore plus long ( 9 : 27 ). La basse, au son pas très propre, est plutôt mise en avant sur cette composition, au point que les autres instruments s’effacent à la fin pour lui laisser le soin de conclure cette sombre parade.
Busse woods : un instrumental de stoner / doom, ça ne se refuse pas. Après plusieurs minutes de riffs alternés, dont l’un est interprété au début à la basse sursaturée, la guitare solo vient interpréter le thème blafard de ce morceau. L’ensemble est aussi lourd et visqueux qu’une marée noire.
Motorhead : présentée comme un bonus track, cette reprise honore davantage la version poisseuse et hypnotique enregistrée par Hawkwind que celle figurant sur l’opus “Motörhead” (du groupe du même nom, bien sûr...). 4 : 42
Not fragile : un peu psychédélique, ce morceau (le deuxième bonus track) est encore une reprise. Assez lourd, mais surtout bizarroïde du fait de la voix haut perchée, anti-rocailleuse et noyée de reverb de Lori S, laquelle déclame autant qu’elle chante. L'atmosphère y est vraiment spatiale et étrange, comme un mauvais rêve fiévreux. 6 : 04