jeudi 25 février 2016

Best of : doom metal albums (winter 2015)

1- With the dead
Le plus culte, ne serait-ce que par le personnel hautement qualifié qui compose ce groupe, sans oublier la qualité et la pesanteur du matériel proposé. Certains morceaux font déjà date.

2- Witchsorrow : "No light, only fire"
Le plus "true doom". Proche du "Crush the insects" de Reverend Bizarre...

3- The Bottle Doom Lazy Band : "Lost n' drunk"
Le plus incantatoire et le plus "live". Cette musique suit les mélopées menaçantes et étranges de son chanteur-grizzly, sorte de Ian Curtis du doom metal. Une certaine dimension folklorique avec l'ajout d'instruments traditionnels comme la cornemuse. No overdubs : on sent que le groupe joue ensemble et mène chaque morceau de A à Z, quoiqu'il arrive...

4- Caronte : "Ascension"
Le plus chamanique, comme si le doom metal s'invitait dans certaines peuplades primitives.... Le résultat est à la hauteur : original, noir, inquiétant, tribal. A noter : cet album est paru en 2012 (mais je l'ai acheté en soldes récemment).

5- Conan : "Revengeance"
Le plus barbare, avec un son méchamment fuzzy. Tout ceux qui ont aimé la lourdeur de l'album précédant ("Blood eagle") apprécieront celui-ci.

6- Monolithe : "Epsilon Aurigae"
Le plus moderne et le plus progressif.

7- Mammoth Storm : "Fornjot"
Le plus psychédélique et envoûtant, basé (d'ailleurs un peu trop) sur la répétition des riffs et des structures. Superbe pochette !

samedi 20 février 2016

The Apartments : la pochette de "The evening visits..." à New York

La pochette de "The evening visits..." n'est, comme l'écrit Stephen Schayer dans les notes de l'expanded edition, vraiment pas rock n' roll...
J'aimerais savoir combien de personnes ont succombé au charme fou de cette photographie impersonnelle et énigmatique ?
Lorsque je l'ai découverte, la chronique - hésitante - disait qu'il devait s'agir d'une quelconque friche industrielle. C'était l'époque de Thatcher : mon esprit s'est tout de suite évadé vers des villes minières d'Angleterre... Après tout, pourquoi pas ? Le propre de cette image étant bien de faire décoller l'imagination, comme paradoxalement face à tout horizon obstrué.
Le plus étrange, c'est qu'après avoir visionné le film de David Lynch, je me suis laissé aller à imaginer qu'il pouvait aussi bien s'agir de la vue qu'avait Elephant Man depuis sa petite chambre isolée sous les toits du vieil hôpital de Londres... Un monceau de tristesse.
Mais revenons à l'essai de Stephen Schayer (ex The Chills). Celui-ci évoque son expérience vécue au magasin Vinyl Fetish (Hollywood) où il travaillait dans les années 80. L'essentiel de son travail consistait à faire l'inventaire et le rangement dans l'ordre alphabétique des pochettes (qui étaient séparées des vinyles, soigneusement stockés derrière le comptoir). 
Il commence par la lettre A et tombe en arrêt devant celle de "The evening visits...".
"La pochette, toute en nuances de marron et de doré, représentait un château d'eau et une étendue dépressive de toits dans quelque ville désertique. Mais il s'agit surtout d'une photographie sombre, prise un jour d'automne particulier, à une heure proche du coucher du soleil."
Puis, toujours dans le livret de l'expanded edition, voilà ce qu'écrit Peter Milton Walsh himself.
"La pochette de "The evening visits..." représente la ville. Je l'ai prise tard un soir, du toit de l'immeuble abritant le premier appartement dans lequel j'ai vécu, à New York. Je regardais dans la direction de l'East River et je voyais des toits, un château d'eau et le clocher de l'église St Ann. L'endroit où j'habitais était un sous-sol impropre à la location dans le quartier de Gramercy Park, sous le restaurant Joe Junior, à l'angle de la 16ème rue et de la 3ème Avenue. Cet espace était uniquement voué à entreposer la collection de disques d'un type, puis quelqu'un l'a transformé pour le rendre habitable. J'avais l'impression qu'il s'agissait d'un donjon ou encore d'un bateau, avec ces tuyaux de chauffage qui couraient au plafond et produisaient des cliquetis et des tic tac comme des horloges. Je me souviens des lampes, des poutrelles d'acier, des murs en préfabriqué et du sol en béton."
Une sacré impression d'étouffement, qui explique le besoin du chanteur-compositeur-fondateur de The Apartments d'aller prendre l'air sur le toit...
Le restaurant Joe Junior...
New York : à l'angle de la 3ème Avenue et de la 16ème rue...
Vue du toit de l'immeuble où Peter Milton Walsh a pris le célèbre cliché
(seul le château d'eau semble avoir disparu)...



Sympa, la 16ème rue... On est loin de la friche industrielle, de l’hôpital de Londres et de la ville désertique...
On se croirait plutôt dans le décor du Cercle des poètes disparus !

Peu de temps après, Peter emménage un peu plus loin, "à l'angle de l'Avenue C et de la 11ème rue, dans un appartement à 2 chambres pour un loyer de 300$ par mois". Quartier essentiellement Porto Ricain, avec des dealers de crack et d'héroïne à tous les coins de rue, de la salsa, des phrases en espagnol... Là, il écrit "All you wanted", et ne perd pas l'habitude d'aller rêver sur le toit de son immeuble :



mercredi 17 février 2016

My 10 best albums in 2015 !

1- Motörhead : "Bad magic"
Déjà culte, pour une raison que nous connaissons tous, mais aussi parce qu'il s'agit avant tout d'un bon album, fonceur et direct mais pas uniquement... Noir, orné d'une médaille décernée pour quarante ans (XXXX) de service sur la ligne de front du rock n' roll, le testament de Motörhead n'a pas fini de résonner ni d'hanter les rétrospectives.


2- The Apartments : "No song no spell no madrigal"
Superbe album introspectif, délicat, émotionnel, grinçant parfois... Tout comme sa pochette qui hésite entre lumière et brouillard. Peut-être l'un des disques de ma vie, ni plus ni moins.


3- Slayer : "Repentless"
Lemmy est mort et Motörhead aussi. Jeff Hanneman est mort, mais Slayer est toujours là, signant avec "Repentless" un album traditionnel, vicieux et inventif (la géniale pseudo ballade "When the stillness comes"). Et cerise de Groupama, une dernière compo bien nerveuse du grand Jeff : "Piano wires".


4- Luca Turilli's Rhapsody : "Prometheus"
Un disque déraisonnable, mélangeant instrumentation classique, électrique et électronique, dans un véritable déluge d'arrangements. Le chanteur est sublime de puissance et de lyrisme, servant à la perfection des compositions ambitieuses, gorgées de trouvailles et de grandes émotions. Un travail colossal.


5- With the dead
Le retour de Lee Dorian au chant, accompagné de la section rythmique originelle d'Electric Wizard, Mark Greening et Tim Bagshaw (également fondateurs du groupe de sludge/doom Ramesses). Un CV en or massif pour un album en plomb, ultra heavy et suintant.


6- '77 : "Nothing's gonna stop us"
Un très bon cru de hard rock binaire, avec des chansons bien taillées, un son toujours vintage et même des velléités d'évolution (des détours du côté de Thin Lizzy ou de Kiss sont à signaler). On peut savourer ce "Nothing's gonna stop us" aussi longuement que longtemps, tant les riffs et les refrains font mouche. Quant au titre de cet opus, peut-être fait-il allusion à la presse musicale qui, à tort, semble tout à fait réfractaire au talent de '77...


7- W.A.S.P : "Golgotha"
J'ignorais que j'étais fan de W.A.S.P avant d'écouter ce disque de heavy rock rutilant et hyper bien interprété. Une production exemplaire et des chansons qui s'insinuent peu à peu jusqu'à devenir des évidences rares. Véritable maître de cérémonie, Blackie Lawless s'érige en compositeur et chanteur hors pair. 


 8- Europe : "War of kings"
Un album Zeppelinien qui transcende les racines de Europe sans les trahir, mettant en scène un guitariste au sommet de son art et un chanteur lumineux, plein de feeling. Certaines compositions sont déjà des classiques : "War of kings", "Days of rock n' roll", "Hole in my pocket"...


9- Satan : "Atom by atom"
Le choc face à l'approche originale de ce vieux groupe anglais, revenu d'outre tombe. Honnêtement, je n'avais pas entendu un heavy metal aussi particulier depuis les albums solo de King Diamond ! Mention spéciale aux compositions, bien sûr, mais aussi au chanteur ainsi qu'à la paire de guitaristes (des virtuoses dans leur genre et des experts du riffing).


10- Marduk : "Frontschwein"
La grande force de Marduk, c'est de produire une musique aussi évocatrice et intense avec une formation aussi restreinte (une guitare, une basse, une batterie, un chanteur). La grande force de Marduk, c'est son érudition. La grande force de Marduk, c'est de savoir varier les plaisirs (agression, pesanteur, vitesse, minimalisme...). La grande force de Marduk, pour moi, c'est de sonner avant tout comme un groupe de rock et de faire oublier qu'ils jouent du black metal (tout en étant des pointures dans ce style).