vendredi 31 juillet 2015

Blackberry Smoke "Leave a scar live - North Carolina" review : musique pour contempler les champs de blé moissonnés...

Pour contempler un champ de blé fraîchement moissonné, dans la douceur d'un après-midi de juillet, il faut une musique boisée. Rien qu'avec la pochette de ce "Leave a scar live - North Carolina", les couleurs sont harmonieuses et naturelles. Un bon début. 
Play !
Deux CD audio + un DVD pour profiter de ce best of live, très axé sur l'album "The whippoorwill" puisque celui-ci est représenté en intégralité (13 titres !). Les 9 autres morceaux permettent de se faire une bonne idée des premiers pas discographiques de Blackberry Smoke (période pré-Earache) : les albums sur lesquels ces chansons figurent ne sont pas réédités et s'arrachent au prix fort.
Le son est particulièrement chaleureux. Les amplis à lampe et les guitares vintage respirent. Les bottlenecks glissent... Mais comment pourrait-il en être autrement pour ce groupe purement américain, dépositaire de l'héritage Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers, Black Crowes... ?!
La set list est bien établie et représente les différentes facettes du groupe : du bon rock, énervé ("Leave a scar", "Shake your magnolia", "Up in smoke"...) ou plus bluesy à la Black Crowes ("Shakin' hands with the holy ghost", "Sanctified woman"...), du blues ("Ain't got the blues"...), du honky tonk de saloon ("Everybody knows she's mine"), de la country ("Son of the bourbon"), de la folk ("One horse town"), de belles ballades ("The whippoorwill", "Lesson in a bottle"...)...  Difficile de tout répertorier !
On regrettera peut-être que ces versions live (parfaitement restituées, soit dit en passant) soient aussi proches que leurs pendants studio. Il serait bon que le groupe se lâche et jamme davantage. Sur scène, les musiciens sont assez statiques.
Non, ce "Leave a scar live - North Carolina" ne rouillera quelque part, dans un coin du jardin (ou sur une étagère). C'est un investissement intéressant, et à prix raisonnable qui plus est.

Sur la toile :
Leave a scar live - North Carolina

mardi 28 juillet 2015

Children of Doom "Doom, be doomed ör fuck off" review : musique pour bricoler

Un après-midi bricolage, dans le garage, avec l'unique album de Children of Doom : "Doom, be doomed, ör fuck off" ! Petit lecteur CD coincé sur l'égouttoir de l'évier : touche "play".
Son saturé bien gras. Ce groupe français évolue dans une veine heavy doom à la Saint Vitus (hum, le nom du combo est un emprunt manifeste...), Witchfinder General, certains titres de Reverend Bizarre (chez qui "Children of doom" existe aussi) ... Quelques passages frénétiques font penser à Motörhead (hum, le tréma sur le o...). Le dernier titre ("... Mia's desert...") rappellera le côté atmosphérique et free jazz (présence de saxophone) des doomsters expérimentaux d'Orthodox !
BBF, le guitariste/chanteur (et saxophoniste) a une voix virile de gros nounours, mais avec une technique vocale assez élaborée. Passages bourrins mais aussi modulations et montées lyriques possibles (enfin, tout est relatif). On dirait le frontman de The Bottle Doom Lazy Band... D'ailleurs c'est lui, non ? BottleBen = BBF ? Que veut dire le F ?
Children of Doom est un power trio et ça s'entend : vraiment peu de fioritures et une énergie brute de très bonne facture.
Les chansons sont généralement construites avec des breaks permettant de passer à un tempo plus rapide (ou inversement). On peut aussi passer d'un tempo lent à quelque chose d'encore plus lent ! Enfin, globalement, l'extrême pesanteur n'est pas l'apanage de ce groupe. Il peut même y avoir des passages assez punk dans l'esprit. 
Il est intéressant d'avoir ce disque dans sa boîte à outils. Il est orgasmique et respectueux du genre. Plusieurs écoutes seront nécessaires pour une adoption en bonne et due forme. 
Les acheteurs (soutenez Emanes Metal Records !) se délecteront des superbes dessins du livret qui se déplie, le tout sur papier glacé. Excellent (et vive Vincent Mac Doom) !

En écoute sur la toile :
Doom, be doomed, ör fuck off
1916
Rusty world (debut demo)

dimanche 26 juillet 2015

Mammoth Mammoth Volume IV : Hammered again review

C'est la nouvelle livraison de rock brut Australien. Comme d'habitude, le son est très rude. Aucun larsen n'est supprimé et certains accords bavent franchement. C'est voulu. Si certains veulent savoir ce qu'est une batterie non triggée, ils peuvent écouter cet opus. C'est aussi une belle leçon de fuzz (l'intro de "Fuel injected", entre autres). Ils ont d'ailleurs baptisé leur son : "Good-time-murder-fuzz" !
Les morceaux oscillent entre brûlots punk très speed (l'excellent "Life's a bitch", "Reign Supreme"...), titres mid-tempo heavy rock ("Fuel injected" et "Sick of being sick" aux refrains entêtants, "Black dog" et son chorus saturé maladif, la base hard rock binaire de "Hammered again"...) et chansons lentes sur lesquelles le groupe déploie ses racines stoner ("Electric sunshine", "Promised land"). Ne pas non plus oublier la pause fraîcheur nommée "High as a kite", un ovni pseudo psychédélique dans lequel les guitares parviennent à se calmer un peu.
On écoutera le tout en se délectant de la pochette apaisante et venimeuse. Etat fébrile...
"Hammered again" est l'album de rock sale que je voulais écouter (l'année dernière c'est Admiral Sir Cloudelesley Shovell qui nous a fourni cette came). Bref, ce "Volume IV" est immédiat, urgent et nécessite d'être apprivoisé : attention, bête sauvage ! 
Merci Mammoth.
Merci Mammoth !

mardi 21 juillet 2015

AC / DC : "Fly on the wall" review

C'est l'histoire d'un album mal aimé qui fête ses 30 ans. 
Il est pourtant resté célèbre pour ses vidéos, quelques chansons mémorables ("Sink the pink", "Shake your foundations", "Fly on the wall"...) et une mise en son vraiment pas terrible (effet "salle de bains"). D'après la légende, c'est le moins bon disque d'AC / DC ! Succédant à un "Flick of the switch" descendu en flammes, "Fly on the wall" ne redresse pas vraiment la barre selon les médias. Pourtant, le cahier des charges est respecté : écrire et enregistrer une collection de chansons hard rock basiques et crues. En cela, ce disque est finalement agréable à écouter. Ne pas trop chercher l'inspiration des albums légendaires du groupe et faire abstraction de la production "aquarium" et, oh miracle, "Fly on the wall" finit par s'apprivoiser et devenir un bon compagnon. 
La genèse de "Fly on the wall" est racontée dans le hors-série de Rock Hard consacré à AC / DC !
Sur le net, les 5 vidéos avec la mouche Looy :
Fly on the wall
Danger
Sink the pink
Stand up
Shake your foundations