vendredi 21 août 2015

Excalibur "Fils vengeur" review : musique pour repasser ses T-shirts de métal

Très bel exemple d'archéologie musicale... Emanes Metal Records, mon label favori, a déterré un magnifique trésor de guerre en publiant ce "Fils vengeur". Pour ceux qui les ont connus, quelle joie de retrouver ces morceaux perdus ; pour les autres, une grande découverte !
Excalibur était un groupe français, originaire du Nord (région de Lens). Ils ont sévi dans les années 80 (de 1984 à 1987) : démos, petits articles dans les fanzines, concerts et passages en radio au niveau local sont leurs faits d'armes.
Malheureusement, aussi prometteur ce combo était-il, aucun contrat discographique ne fut finalement signé. Changement de personnel, lassitude, split... Tout cela est bien expliqué dans le livret qui accompagne ce CD, enrichi par la reproduction de moult documents d'époque.
Années 80 : Excalibur pratiquait un style que l'on appelait "speed metal", au coté de groupes comme H Bomb ou ADX en France (à l'étranger, on pourrait citer Exciter, Agent Steel ou Sentinel Beast comme points de comparaison). Nous étions alors aux portes d'un futur nommé "thrash metal"... 
"Fils vengeur" est constitué de 15 titres issus de démos, morceaux enregistrés en répétition et en concert. Bien sûr, la qualité sonore n'est pas au top, mais les compositions sont - pour la plupart - tellement bien ficelées et envoyées que cela compense largement le déficit dans la production. Seuls les 2 morceaux sans chant valent un peu moins le détour.
Ce CD reflète bien l'évolution du groupe sur ses 4 années d'existence, depuis des débuts musicaux vraiment vindicatifs et speed jusqu'à des compositions plus épiques vers la fin de sa carrière (le Manowarien "Uter de Bretagne" ou encore "Ode à Satan" et ses guitares jumelles à la Maiden). On appréciera d'ailleurs les 2 versions (84 et 87) de l'excellent titre "Fils vengeur" !
C'est vraiment chiant de repasser, mais ce génial Excalibur a vraiment contribué à bien faire passer la pilule, dans une ambiance vintage et authentique à souhait. Achetez-le !

Sur la toile :
Fils vengeur
Black speed
Destination enfer
Prédateur
Exterminateur
Holocaust
Prédateur (live 2008)

samedi 8 août 2015

Cuisinez avec Korpiklaani "Noita" (review). Au menu : légumes farcis !

Cuisiner est un bon moment et ce "Noita", dernier album de Korpiklaani, est incontestablement là pour souligner les bons moments (ceux liés à la chair et à la boisson). Je cuisine souvent en l'écoutant et ce jour-là je faisais des courgettes farcies.
Album festif par excellence ! Ce folk métal Finlandais étonne par sa dynamique et la qualité de ses arrangements. L'accordéon et le violon, instruments authentiques avec un accordéoniste et un violoniste à demeure dans le groupe, font très bon ménage avec le reste de l'instrumentation, typiquement heavy metal.
La première partie du disque (les 5 premières chansons = ce qui pourrait correspondre à la face A) est la plus enjouée, avec beaucoup d'efficacité et de bonheur.
Puis, arrive "Minä näin vedessä neidon" (la 6ème chanson) : mélodie très réussie sur un rythme lent, pour un résultat particulièrement mélancolique. A partir de ce morceau, on rentre dans une "face B" plus nuancée : un autre titre mid tempo en berne ("Ammänhauta"), la composante métal du groupe davantage mise en avant (l'intro Judas Priest de "Sen verran minäkin noita", "Kylästä kevhäinen kehto"), une reprise de "Mony mony" ("Jouni jouni").
Ne pas hésiter à lire le studio report sur la réalisation de cet album dans Rock Hard n°152 (mars 2015)  : excellent article sur Korpiklaani et sur la Filande !

mercredi 5 août 2015

The Fleshtones : "Roman Gods" (review)

Parue dans "Crossroads - Best of" n°8, cette chronique de l'album phare des Fleshtones est une occasion pas si courante de lire quelque chose sur cet excellent groupe dans la presse française.


mardi 4 août 2015

Punk Français review : musique pour rester jeune

Punk français : mes favoris
Bérurier Noir : "Nada"/ "Macadam massacre"... 1983. Les premiers enregistrements du groupe. L'heure n'est pas encore aux masques de clowns ou autres mises en scène burlesques. Ici, aucune pitrerie. Et franchement, ces chansons minimalistes basées sur la mort, la torture, la psychiatrie, l'enfermement, la barbarie font vraiment froid dans le dos. Peut-être le disque le plus noir produit par un groupe français. Tout ceux qui aiment que la musique assombrisse l'esprit seront servis.
Sur la toile :
Macadam massacre (full album)

Les Olivensteins : un single en 1979, quelques concerts chaotiques et puis... plus rien ! "Nada" dirait Bérurier Noir... Attention : ce disque paru en 2011 n'est surtout pas une reformation. C'est une compilation, regroupant ce fameux single ainsi que d'autres titres sauvés de la noyade (les plus "écoutables" du lot, en terme de qualité d'enregistrement). Dommage : "Pétain Darlan c'était le bon temps" ne fait pas partie du voyage, la faute, dit le livret, à une absence de version raisonnablement intelligible (internet nous démontrera plus tard le contraire). Bon, eh bien on se consolera avec "Patrick Henry est innocent" puisque c'est comme ça ! Pas la peine d'en rajouter : les Olivensteins ça provoque sec en ce qui concerne les textes... Quant à la musique, c'est un rock n' roll basique mais peu violent, et aux refrains marquants. La voix du chanteur ressemble un peu à celle de Jello Biaffra : c'est surtout elle qui confère l'étiquette punk à l'ensemble, main dans la main avec la sublime propension au chaos dont le groupe était capable !
Sur la toile (entre autres) :
Eux aussi, je les adore : les Trotskids !! Des Exploited / GBH à la française, mais avec une certain penchant "pipi caca" qui dédramatise le tout. Non, contrairement à ce que leur patronyme pourrait le laisser entendre, on n'est pas là pour se prendre le chou avec la politique. Ni avec l'hygiène d'ailleurs ("Je sens mauvais" : ma préférée !). Quant à la musique, ça bastonne sérieusement : le parallèle avec Exploited ou GBH n'était pas là pour faire joli. Les Trotskids : un vrai combo punk de la fin des années 80, et toujours en activité, sans la moindre couverture médiatique, ou presque. Ecoutez-les sur YouTube (ou achetez leurs disques qui ne sont plus édités, hélas).
PS : merci Xavier pour ton inoubliable version de "Je sens mauvais" (Paris, Lycée Fénelon, 1986).
Sur la toile (entre autres) :
Je sens mauvais
La chanson du dernier obstructeur de siphon
Gueule d'enfer
Pas de voyous dans mon bar
Allez, on termine par Tulaviok !!! Cette gaudriole a d'abord été basée sur des chansons paillardes mises à la sauce keupon. Rapidement échaudé, ou ne désirant pas pondre un "Zob zob zob" 
n°2 (leur méga hit), le groupe a un peu élargi son discours ("Skin ou keupon", "Faits comme des rats"...). En tout cas, Tulaviok (oh, le nom !!) fait du punk rock et le fait avec passion. Là encore, comme pour les Trotskids, on est dans l'underground de l'underground (il n'y a qu'à regarder des photos live du groupe, dans des salles minuscules ou dans des rades, avec les amplis posés sur des chaises). Pas le meilleur groupe punk français, mais définitivement culte. Respect.
Sur la toile (entre autres) :
Sac à gnôle




lundi 3 août 2015

Marduk "Frontschwein" review : musique pour traverser les Ardennes

Les Ardennes : département frontalier et méconnu du nord de la France. Des forêts, des plaines infinies, du relief aussi et une densité de population faible. Le "Frontschwein" de Marduk, album millésime 2015, sera mon passeport pour ce territoire rural et industriel à la fois, dans un splendide isolement. Clic !
Avec "Frontschwein", Marduk replonge dans le thème de la Seconde Guerre Mondiale, d'un point de vue historique et non politique. Les Ardennes ont été le théâtre de violents combats pendant les deux grands conflits du 20ème siècle, et de nombreux monuments témoignent de ce passé difficile.
"Frontschwein" : album thématique mais pas conceptuel. Chaque titre traite d'un fait de guerre particulier, que ce soit une bataille ("Falaise : cauldron of blood"), des régiments ("Afrika", "503"), des soldats ("Frontschwein", "Rope of regret"), du matériel ("Nebelwerfer"), un personnage historique ("The blond beast")... C'est principalement sur l'Allemagne que se concentre l'écriture. 
"Frontschwein" est un album très dark. C'est l'impression générale qui se dégage de toutes ces chansons. En soi, il s'agit d'une grande réussite.
On pouvait craindre qu'un album traitant à nouveau de la Seconde Guerre Mondiale n'aboutisse à un "Panzer division Marduk" numéro 2. Ce n'est pas du tout le cas !
Aucune impression de linéarité. Tempo lent, mid ou blast beat : les 11 compositions sont aussi variées que possible.
Les chansons frénétiques ("Frontschwein", "Afrika", "Rope of regret", "Thousand-fold death") écrasent tout sur leur passage. Marduk est toujours un redoutable combo de black metal : aucun doute (et mention spéciale pour le génial riff de "Frontschwein").
Épiques, groovy sont les qualificatifs qui viennent à l'esprit après la découverte de certaines compositions. L'extrême pesanteur de "Nebelwerfer" raconte quelque chose. Il en est de même pour "503" et sa douloureuse énumération. Le rythme presque dansant de "The blond beast" étonne carrément par sa présence audacieuse sur un disque de black metal.
Saluons la richesse des orchestrations, alors que Marduk est un groupe à la configuration basique guitare / basse / batterie. "Falaise : cauldron of blood" et "Between the wolf- packs" sont 2 très bons exemples de la richesse des riffs employés (ou encore "Doomsday elite" et ses rythmes variés sur plus de 8 minutes) !
Le soleil décline sur les Ardennes, le long de la Meuse. J'attrape mon "Frontschwein" qui se dore la pilule et je plie bagages !

Sur la toile :