mardi 28 février 2017

My best new albums in 2016 !

1- Opeth : "Sorceress"
L'album le plus protéiforme, celui qui livre encore des secrets à la quarantième écoute, et peut-être même bien au-delà... Issu de l'ère "Heritage" qui a vu le groupe se métamorphoser, ce "Sorceress" est un grand manifeste à l'usage de tout amateur de rock '70 progressif, avec la touche Opeth en plus.

2- Paul Personne : "The incredible lost in Paris blues band"
Né d'une erreur d'emploi du temps, cet album de reprises blues a réuni des musiciens de renom qui auraient dû passer quelques jours à attendre bêtement, dans leurs chambres d'hôtel parisiennes, le concert suivant. Mais Paul Personne a su rebondir et booker trois jours durant les célèbres studios Ferber dans le 20ème arrondissement... Le résultat est là : analogique, spontané, unique, gorgé de feeling et de talent. 

3- Last in Line : "Heavy crown"
Les vrais héritiers de Ronnie James Dio (son backing band) ont recruté un jeune chanteur doué, composé et publié cet incroyable album de hard rock racé autant que mélodique, qui marche dans les traces du maître, avec respect et passion. Un disque d'autant plus précieux qu'on ne l'aurait jamais cru possible.

4- Blues Pills : "Lady in gold"
On nous avait dit (et d'ailleurs un peu trop) que ce "Lady in gold" se tournerait davantage vers la soul que le précédent... C'est vrai qu'il est bien moins heavy, mais le son vintage est toujours de rigueur, de même que la guitare chaleureuse de Dorian Sorriaux et la voix géniale d'Elin Larsson. Au final, on se laisse prendre sans réfléchir par cette musique veloutée et on en redemande.

5- Rival Sons : "Hollow bones"
C'est le son de guitare fuzz de l'année, le chanteur est habité et les riffs font mouche. Les Rival Sons cassent la baraque dans tous les festivals, même les plus mainstream... Ce sont peut-être bien les Led Zeppelin des années 2000, et cet album le démontre une fois de plus.

6- Destruction : "Under attack"
Un bon album de thrash allemand, sur lequel le combo se fait particulièrement précis et concis. Certaines longueurs ou demi teintes des derniers albums sont oubliées : ici, les riffs sont accrocheurs et variés. Avec "Spiritual genocide", Destruction avait retrouvé la forme ; sur "Under attack" il pète la santé.   

7- Vardis : "Red eye"
Vardis est un rescapé de la N.W.O.B.H.M et James Hetfield a même le patch sur sa veste... Le son de guitare est particulièrement réussi et il sert à merveille des compositions qui, certes, ne sont pas très variées mais qui perpétuent la flamme de ces vétérans du heavy à la sauce ZZ Top / Status Quo.

8- Rage : "The devil strikes again"
En 2106, on avait le choix entre Almanac, le projet solo de Victor Smolski (ex-guitariste de Rage) et le nouvel album des vétérans allemands, toujours drivés par le bassiste/chanteur Peavy, entouré par deux nouvelles recrues qui en veulent (le batteur André Hilgers ayant lui aussi quitté le navire, en même temps que Smolski). Almanac n'a pas démérité du tout avec son ambitieux album "Tsar", mais, pour moi, c'est Rage qui l'emporte d'une petite longueur pour avoir publié un disque aussi coup de poing et frais que ce "The devil strikes again". A la frontière du heavy et du thrash, mais toujours doté de la touche mélodique Rage (marque déposée), cet opus n'est rien d'autre qu'un grand cru métallique.

9- Sodom : "Decision day"
Une leçon de thrash, qui démontre pratiquement toutes les possibilités du genre. Sur "Caligula", le trio fait même un gros clin d’œil à Motörhead et, rapporté à l'excellente illustration de la pochette, qu'est-ce que cela fait du bien... En 2016, c'est donc toujours possible d'atteindre de telles vibrations. 

10- Black Aces : "Shot in the dark"
En toute honnêteté, le "Breakin' outta hell" d'Airbourne, paru en fin d'année, proposait une substance plus aboutie et plus mature que ce petit "Shot in the dark", non dénué de quelques défauts mais tellement énergique... C'est donc la fougue juvénile qui permet à Black Aces, combo australien se réclamant d'AC/DC, de Marshall et de Gibson, de se retrouver là. Car nous savons tous que ce rock des antipodes et des comptoirs ne peut vraiment décoller que dans l'urgence.



samedi 25 février 2017

Glenn Hughes : "Live in Wolverhampton"

Comme évoqué dans un post antérieur, le catalogue de Glenn Hughes n'étant pas très bien réédité, tout album aisé à trouver dans les bacs est plutôt bon à prendre.
Ce "Live in Wolverhampton" tout ce qu'il y a de plus disponible est donc une bien bonne affaire, d'autant qu'il balaye largement la longue carrière de Glenn, à travers 2 cd (un par concert) et plus de deux heures et demi de musique !
Forcément, défaut de la qualité évoquée à l'instant, le contenu musical est très dense, surtout lorsque l'on n'est pas un grand spécialiste du bonhomme... Patience, écoutes et ré-écoutes seront donc indispensables pour apprécier ces chansons qui nous font voyager dans le temps pour se positionner souvent du côté des années 70 (mais parfois bien au-delà pour ce qui est du répertoire solo de Glenn).
Ce qui est particulièrement plaisant avec ce double album, c'est le son clair et brut auquel on a droit, donnant à l'auditeur l'impression de se trouver dans la salle de concert, devant la scène. Pour ceux qui aiment les live sans retouche, c'est la bonne pioche !
Du coup, voilà un disque très orienté sur les fondamentaux voix / basse / guitare / batterie. Des claviers vintage font partie aussi de la fête, de même que quelques cuivres sporadiques (sur "Love communion", par exemple), mais ils sont plutôt au second plan. 
Les deux CD affichent un panorama musical finalement assez identiques : le premier ("Glenn's & Purple classics") et le deuxième ("A night with Trapeze") mettant souvent en avant l'alliage hard rock / funk développé par Glenn et le groupe Trapeze au tout début des années 70, et que le chanteur a largement repris à son compte au cours de sa longue carrière en solo. Certes, le premier opus sera un peu plus connoté "hard rock" (par exemple, l'introductif "Muscle and blood" tiré de l'album Hughes/Thrall de 1982 et les deux titres de Deep Purple, "What's going on here" et "Mistreated"), tandis que le deuxième donne forcément plus dans le "hard / funky" (super son crunch de la guitare, d'ailleurs), voire parfois dans la soul, à la limite de la musique californienne ("Coast to coast", "Seafull", "Good love"). 
Au final, deux très bons témoignages de deux très bons concerts, avec la voix unique et toujours intacte de Hughes.

mercredi 22 février 2017

C.W. Stoneking : "King hokum"

La pochette ne trompe pas sur la marchandise : photo en noir et blanc, habits rétro du dimanche, guitare à résonateur et vieille cabane délabrée.
Quelques mesures alors de "Way out in the world" et l'on regarde, étonné par ce son de 78 tours fatigué, la date de parution du disque (2011). Sur ce titre, l'artiste, juste accompagné de la guitare aperçue sur l'illustration, entonne un blues répétitif aux fortes épices rurales. D'autres chansons, un peu moins monolithiques mais dans le même esprit totalement spartiate suivront petit à petit: "She's a bread baker", "Charley Bostocks blues". On tombe sous le charme, tout en se demandant si cet album ne serait pas une sorte de "Nebraska" coincé dans la faille temporelle de la première moitié du 20ème siècle...
En écoutant "Don't go dancin down the darktown strutter's ball", qui démarre au son d'une cloche sinistre et d'un banjo triste dont les cordes claquent comme un fouet, on réalise pourtant qu'une contrebasse, quelques cuivres et des percussions discrètes viennent épauler C.W. Stoneking dans la réalisation de sa rude tâche d'exhumation de tout un patrimoine musical. Avec un son addictif et toujours aussi "lo fi", les autres titres subiront plus ou moins le même traitement. On retrouvera encore du blues primitif (2 guitares et une poignée de percussions sur "Bad luck everywhere you go"), mais aussi une sublime ambiance saloon / western sur "Goin the country" ainsi que du vieux jazz ("Dodo blues") parfois à quelques encablures seulement du rockabilly ("Rich man's blues"). 
Autre petit plaisir : deux titres chantés et dialogués en compagnie de la vocaliste Kirsty Fraser ("On a christmas day", plutôt early jazz, et "You took my thing and put it in your place" aux résonances country blues). Beaucoup de truculence et d'humour sont véhiculés par ces deux morceaux. Avec "You took my thing and put it in your place", on peut sans doute parler de "hokum", cette musique blues américaine des années 30 aux fortes insinuations sexuelles !
Sur "Handyman blues", qui ferme le bal, la voix de C.W. Stoneking croone particulièrement bien, tandis que les cuivres et les coups de grosse caisse font penser à l'univers un peu déglingué / bastringue de Tom Waits.
"King hokum" : un album génial, décalé, récréatif et beaucoup plus varié qu'on pourrait l'envisager au premier abord. 

mardi 21 février 2017

California Breed

Formé par Glenn Hughes (chant, basse), Jason Bonham (batterie) et Andrew Watt (guitare), cet unique album de California Breed marche brillamment dans les pas de Led Zeppelin et autres grandes références du rock des années 70. Intense et varié seraient les deux grands qualificatifs à appliquer à ce disque, élu "Mon album du mois" par Benji dans Rock Hard n°143. J'espère qu'il ne m'en voudra pas de reproduire ici sa chronique, au lieu de bosser et d'écrire la mienne, tout simplement parce qu'il a déjà dit l'essentiel avec brio et que je n'ai pas envie de le paraphraser bêtement !
Procurez-vous ce disque, non seulement pour ses incroyables qualités mais aussi parce qu'il est facilement trouvable (ce qui n'est pas le cas d'une bonne partie du catalogue de Glenn Hughes).