mardi 22 septembre 2020

dimanche 13 septembre 2020

Archives Mayhem : "Extrême onction" (in Hard Rock Magazine - septembre 97)

Juste avant la sortie du EP "Wolf's lair abyss", Mayhem opère son grand retour aux affaires musicales. Une interview culte de Hellhammer (batteur)  parue dans Hard Rock Magazine - Spécial métal extrême (septembre 1997).







lundi 7 septembre 2020

Mayhem : "Wolf's lair abyss"

Où étiez-vous en 1997 ?
Certainement à mille lieues de vous imaginer que Mayhem allait sortir de sa tanière et donner à sa légende une dimension plus strictement musicale. 
La légende ? En voici quelques morceaux choisis : les incendies d'églises, le chanteur Dead suicidé (1991), le guitariste Euronymous assassiné (1993) ; le "Live in Leipzig" avec Dead au chant publié en 1993 ; le fameux album "De mysteriis dom sathanas", dont la composition avait démarré en 1987, et qui fut enregistré entre 1992 et 1993 avec un chanteur de session (Attila), un nouveau bassiste (Varg Vikernes, futur assassin d'Euronymous), et un pote (Blackthorn) chargé de terminer certains textes incomplets de Dead. 
"De mysteriis dom sathanas" sort finalement en 1994, et beaucoup le considèrent non seulement comme un chef d'oeuvre, mais aussi comme un album posthume, ce qui est faux puisque, aux dires du batteur Hellhammer, Mayhem n'a jamais splitté. Il a juste opté pour la discrétion, disparu des écrans radar pour mieux se reconstruire autour du chanteur Maniac (déjà présent sur le EP "Deathcrush" de 1987), du batteur Hellhammer ("Live in Leipzig", "De mysteriis dom sathanas"), du bassiste Necrobutcher ("Live in Leipzig") et d'un nouveau guitariste / compositeur (Blasphemer). 
Au travail depuis au moins deux ans, ce line up publie donc "Wolf's lair abyss" le 3 novembre 1997, un EP qui constitue en fait la première partie du futur album "Grand declaration of war" (en ouverture de celui-ci, on peut d'ailleurs entendre le riff final de "Symbols of bloodswords"). Habilement, le groupe a choisi des compositions radicales, ce qui confère à 
"Wolf's lair abyss" une aura extrême qui va rassurer et fédérer les fans : Mayhem est donc toujours une machine de guerre dévouée à la cause du black métal... Ce qui n'empêche pas les chansons, pourtant fort virulentes, d'être habilement construites, avec de vrais riffs ("I am thy labyrinth", "Ancient skin"...) et des moments forts (le fameux pont du titre "Ancient skin", les arpèges inquiétants de "Fall of seraphs" et de "Symbols of bloodswords" )... 
Ce qui n'empêche pas non plus quelques expérimentations. Déjà, le chant guttural de Maniac produit un borborygme assez hallucinant (une sorte de John Tardy du black métal), mais le frontman (Maniac saura démontrer en concert qu'il en est un) sait aussi se transformer en maître de cérémonie malsain, proposant des courts épisodes de voix claires solennelles ("I am thy labyrinth", "Fall of seraphs", "Symbols of bloodswords") ou de narration très inquiétante ("Ancient skin", pour lequel on préférera d'ailleurs la version différente, plus brute, proposée en bonus et originellement enregistrée en amont pour une compilation).
Autre facteur expérimental, qui n'aura échappé à personne, l'intro instrumentale, électronique et bruitiste, baptisée "The vortex void of inhumanity". 
Du black métal, certes, mais très habile et déjà en pleine mutation.



samedi 5 septembre 2020

Iron Gypsy

Bingo !
A force de jouer les archéologues avec le catalogue No Remorse Records, on tombe sur une pépite : un contenu qui "matche" avec vos goûts les plus intimes, les plus dingos... Le fait est que du bon vieux heavy métal façon NWOBHM, ou bien "rêve américain", on ne crache pas dessus, mais on en a déjà des caisses et des étagères...
Avec Iron Gypsy (groupe originaire du Canada), on approche quelque chose de plus rare et de plus brûlant : le rock n' roll (le vrai) nourri à la high electricity, en mutation vers le heavy, avec de temps à autres une bonne dose de speed. Et à tout cela, vous ajouterez la magie primale du power trio.
Cette salutaire compilation est composée des deux seuls enregistrements studio réalisés par cet "obscur" Iron Gypsy : le EP éponyme 4 titres de 1984, et le EP 4 titres de 1988 (sobrement intitulé "Take n°2"). Curieusement, le son du premier est plus agréable à écouter que celui du second, qui sonne plus aigu et grésillant (ce qui ne nuit d'ailleurs pas à la musique). A vrai dire, les deux productions sont, au final, assez roots...
En écoutant "Iron gypsy" (l'EP), on pense à Venom ("Hell 'n' back"), à Motörhead (la double grosse caisse frénétique de "Oh, I need your lovin", le mid tempo menaçant de "For the crown" qui rappelle "Sweet revenge" ou encore "Lawman" sur l'album "Bomber"). Tout du long, cela évoque aussi un petit peu Exciter (moins les vocaux lyriques suraigus du cousin Canadien). Le quatrième titre, "Streetwize", avec ses bruitages urbains et sa basse très en avant, renvoie à une référence plus ancienne : un blues électrique, inquiétant et légèrement funky, façon "Motor city is burning" (la reprise brûlot par MC5, bien sûr).
Le second EP est légèrement différent. Produit quatre ans plus tard, avec un changement de bassiste et de batteur, il semble moins heavy et plus rock n' roll (toutes proportions gardées, "Shaker" rappelant fortement l'univers d'Accept, période "Breaker", dont Iron Gyspsy avait d'ailleurs assuré la première partie). Mais le fait est que l'on sent le groupe revenir aux fondamentaux : le boogie rock très basique de "(In a) rock n' roll band" (Status Quo es-tu là ?), les "na na na na na na na na na na na na na" un peu énervants de "Now or never", la ligne vocale des couplets de "T.A.W" tellement téléphonée que Guns n' Roses utilisera la même, quelques années plus tard, sur "Bad obsession" (à moins qu'il ne s'agisse d'un "emprunt", n'est-ce pas ?). On reste quand même sur une certaine urgence bien agréable à déguster, mais il est clair que le premier EP est plus génialement "griffu" que son successeur...