samedi 28 décembre 2013

77 : discographie (review)

Titres préférés : "Harworking liar", "Big smoker pig"
Titres préférés : "High decibels", "Gimme a dollar"
Titres préférés : "You bore me", "Jazz it up"
Le petit dernier vient juste de sortir et c'est l'occasion de se pencher sur la discographie de 77. Ces rockers espagnols sont considérés en France comme de vulgaires clones d'AC/DC. A longueur de chroniques, certains journalistes dissèquent leurs riffs et cherchent les ressemblances avec ceux d'Angus et de Malcolm. Pourquoi pas ? L'analyse musicale peut en effet s'arrêter là...
Seulement voilà, je possède ces 3 albums et je les considère pour ce qu'ils sont : de bons disques de hard rock vintage. Là où "Stiff upper lip" et "Black ice" m'ont laissé de marbre, "21st century rock" et consorts ont allumé en moi la flamme du bon rock n' roll. Au pire, je m'amuse à penser que certains titres sont des inédits cachés du grand AC/DC ; au mieux, je me laisse tout simplement emporter par cette musique rude mais viscérale. Laissez-leur leur chance !

jeudi 26 décembre 2013

Massacra : demos 1987 - 1989 (review)

Pour paraphraser la chronique parue dans Metallian : je n'aurais pas cru possible d'acheter une "nouveauté" officielle estampillée Massacra en 2013... Une nouveauté, enfin pas vraiment : en fait, une compilation des 3 démos du groupe parues de 1987 à 1989, remastérisées pour l'occasion et accompagnées d'un livret XXL présentant des documents d'époque ainsi qu'une interview récente (2013) de Jean-Marc Tristani. Un très bel objet qui servira de compagnon à mon vieil exemplaire de "Signs of the decline" (3ème album) qui s'ennuyait tout seul sur son étagère.
Quant à la musique, quel plaisir de retrouver ce thrash / death bestial dont Massacra avait le secret. En espérant que cette sortie soit le préambule d'une vague de réédition des 5 albums de ce groupe hors norme.
Pour patienter, un "Apocalyptic warriors" de l'enfer (mention spéciale pour les vocaux), extrait de la 2ème démo.

dimanche 27 octobre 2013

T'as acheté le nouveau Hendrix ?

On pourrait juste jeter un coup d’œil à cette petite collection (très incomplète, d'ailleurs) ...
14 albums et seulement 4 sortis de son vivant ! Et encore, Hendrix n'était pas satisfait de "Band of gypsys" et regrettait la commercialisation de ces bandes. Alors qu'aurait-il pensé de "South Saturn delta", "Valleys of Neptune", "Blues", "West coast Seattle boy", "People, hell and angels" ? Sans compter tous les albums live parus et ceux à venir... Et les albums bootlegs officiels sur Dagger Records... Et la tonne de bootlegs non officiels, aussi bien en studio qu'en concert...
Le répertoire Hendrixien est un puits sans fond : une aubaine pour les amateurs. Mais c'est aussi un bordel sans nom...
Alors, oui j'ai acheté "Valleys of Neptune" et "People, hell and angels" et oui j'ai aimé. Il parait que "People, hell and angels" est la dernière compilation d'inédits studio qui sera publiée et ça fait presque bizarre d'apprendre ça. En même temps, les spécialistes nous disent qu'il y a encore des fonds de tiroir, des morceaux jamais parus... C'est dingue mais vrai !
Si vous souhaitez vérifier l'incroyable richesse du répertoire d'Hendrix encore inédit et télécharger de bons bootlegs, suivez ce lien : vous ne serez pas déçus.
vivalesbootlegs.blogspot.com

mercredi 25 septembre 2013

The Fleshtones : Super Rock

Les Fleshtones : souvenir initial d'un concert diffusé sur Antenne 2, tard (très tard...), au beau milieu des années 80. Impressions à l'époque : beaucoup d'énergie, de curieuses coupes de cheveux (la raie sur le côté), aucun refrain véritablement "accrocheur" mais une musique bien balancée, authentique. Un savant mélange de garage rock, de r n' b des années 50 / 60, de surf music, le tout arrosé de saxo et d'orgue Farsifa.
Presque 30 ans tard, la fièvre de ce concert d'un soir me trotte encore dans la tête. Qui sont ces Fleshtones ? Petite recherche sur YouTube.
Surprise : le groupe existe toujours, bénéficiant d'un statut culte, c'est à dire aucun succès de masse mais un noyau dur d'admirateurs dans le monde. Les Fleshtones passent d'ailleurs encore en France, régulièrement, pour des concerts dans des clubs enfumés. La scène est minuscule, il n'y a pas de light show mais la passion est là.
Séduit, je me procure les rééditions de "Roman gods" et "Hexbreaker", deux albums des débuts agrémentés de bonus, comme par exemple des morceaux live au Gibus de Paris en 1985 (si ça se trouve, le fameux show diffusé sur Antenne 2) ou l'EP "Up front". Les titres studio ont un charme fou mais ceux capturés live sont monstrueux. C'est rare d'entendre une urgence pareille sur bande. Quant aux refrains ou aux riffs, eh bien ils ne sont pas avant-gardistes bien sûr, mais ce n'est pas le but du jeu. Les Fleshtones sont un groupe garage "rétro", un point c'est tout.
Aujourd'hui, je ne peux plus me passer d'eux.
Qui aime le rock n' roll doit connaître ces fabuleux Fleshtones.

dimanche 11 août 2013

Pour aller plus loin autour de Supuration

Supuration, avec ses concepts et son death metal progressif / futuriste n'est pas un cas unique...
Kalisia : "Cybion"
"Cybion" est un chef d’œuvre français, paru en 2008 après 12 ans de gestation. Il s'agit d'un concept album de science fiction très cohérent et très abouti, avec des personnages, un langage (le "Kal"), des images somptueuses. Le livret est très fourni et se fait un plaisir d'expliquer tout cela. Musicalement, c'est carrément le paradis : l'auditeur s'immerge dans "Cybion", une pièce unique de 1 heure 11 minutes 11 secondes, découpée en 4 parties, chacune divisée en 4 sous-parties. Au programme : un death metal progressif virtuose, multi-facettes, très ambitieux, très inspiré et tourné vers le futur. Le pire est que ce disque n'est même pas difficile à appréhender (et puis il y a ce fabuleux thème musical récurrent, avec ses multiples variations, qui vient nous chatouiller les oreilles tout au long de l'écoute). Vraiment, ce disque est absolument fabuleux. Essayez-le puis... achetez-le.

SUP : "Anomaly"
Aimer Supuration c'est aboutir quasi forcément à SUP, puisque c'est le même groupe, avec l'aspect "death" mis en veilleuse, mais toujours la même soif de produire des concept albums futuristes. "Anomaly", le premier SUP,  raconte l'histoire d'un monde dominé par les machines et de l'inévitable faille dans le programme (l'élément déclencheur). La musique est difficile à décrire : sorte de métal indus froid, à la limite de la new wave technoïde, sur lequel planent des voix claires martiales. Parmi les six albums produits à l'heure qu'il est, "Anomaly" est mon préféré, musicalement, notamment parce que la réédition qui a eu lieu en 2000 propose l’œuvre originale mais aussi une version réenregistrée avec des arrangements différents (plus modernes) et des chansons supplémentaires qui offrent une nouvelle conclusion à cette histoire. Mais il faut bien voir que chaque disque a son concept et son caractère ("Imago", par exemple, est le moins métal de tous ; "Angelus" est étonnant avec ses interludes, son alphabet et ses deux livrets : l'un, classique, avec les textes, l'autre présentant l'histoire sous forme de nouvelle). A chacun de faire son choix dans cet univers.

Cynic : "Focus"
Avec cet album, qui a longtemps failli être "enfant unique", Cynic peut se vanter d'avoir influencé un bon nombre de formations avant-gardistes. Il faut dire que ce death metal technique est vraiment tourné vers les étoiles et utilise des moyens très particuliers pour parvenir à ses fins. Ce qui frappe le plus dans le son Cynic se sont ces voix robotisées qui hantent les morceaux, à part égale avec des growls plus conventionnels et, parfois, des chœurs féminins. Les instruments aussi sont non conformistes : guitares électriques et guitares-synthés, kit de batterie électronique et acoustique... Tous les moyens sont bons pour faire voyager l"auditeur dans une autre dimension, via des morceaux imprévisibles mais parfois entêtants (le refrain de "Veil of Maya").

Pestilence : "Spheres"
On pourrait appeler cela du death cosmique... Avec son "Spheres", Pestilence explore les mystères des galaxies, les trous noirs, l'infiniment grand. Ce qui est drôle c'est de voir écrit dans le livret : "Il n'y a pas de clavier sur cet album". Donc, tout ces sons "spectraux", ces clapotis, ces cordes frottées sont produits par des guitares-synthés de haut vol. Dommage, par contre, que les sons saturés sonnent un peu "chimiques"... Mais ce petit reproche mis à part, les 30 petites minutes de "Spheres" sont de toute beauté, avec une mention spéciale pour des soli aériens empruntés au jazz-rock ("Personal energy"). "Focus" ou "Spheres" ? S'il fallait vraiment choisir, je prendrais le bébé de Pestilence (c'est dire la qualité) !

Nocturnus : "Thresholds"
Difficile de ne pas succomber aux charmes d'un groupe de death metal qui héberge un claviériste à temps complet (c'est assez rare pour être mentionné) et qui ne parle pas de mutilation ou de zombies mais de science fiction... Impossible également de ne pas adhérer aux soli tourbillonnants d'un guitariste virtuose et aux nappes de synthé qui élèvent le death vers une autre dimension. Je me souviens des critiques de cet album qui déploraient que les growls du chanteur n'étaient pas très raccord avec l'aspect ambitieux de la musique... Sauf que Nocturnus a beau être un groupe progressif, c'est avant tout une formation de death metal et c'est bien de ce style-là dont il s'agit ici.
Un sublime album d'un groupe qui aurait pu être le Morbid Angel de l'espace, ni plus ni moins.

Atheist : "Unquestionnable presence"
 Atheist est le père de toutes les formations de death technique. Ses compositions, aux structures complexes, font appel à toutes les compétences, et on peut notamment remarquer que la basse se taille une part très importante dans le mix (ce qui donne parfois lieu à des passages "sautillants"). Pas de clavier : le son est plutôt dépouillé et tout est basé sur les riffs (de guitare ou de basse) et sur la construction labyrinthique des morceaux. Les thèmes abordés sont spirituels, scientifiques, philosophiques... Que du bon.

Obscura : "Cosmogenesis"
 Obscura : "Omnivium"
Avec son patronyme emprunté à l'album le plus complexe de Gorguts (vétéran Canadien de la scène death technique), Obscura est tout simplement le meilleur élève des Cynic, Atheist, Nocturnus et consorts. Les riffs sont vraiment le fruit d'une grande recherche en matière de composition et tutoient le génie de Morbid Angel à certains moments. Parmi les nouvelles recrues du death, Obscura est probablement mon groupe préféré. Longue vie !

Theory in Practice : "Colonising the sun"
Un album de death technique peu connu mais intéressant. Le clavier intervient sur certaines chansons, et notamment le monumental morceau-titre qui ouvre l'album. Après, on s'égare un peu dans un disque où la virtuosité a tendance à prendre le pas sur la composition. Se mérite.

Voïvod : "Lives"
On revient à l'origine de cette sélection car je pense que Supuration a beaucoup été influencé par Voïvod, un groupe qui, lui aussi, a développé un univers, des graphismes et des concepts totalement personnels. Ici, on fabrique depuis la fin des années 80 un techno-thrash froid, basé sur des riffs dissonants (la grande marque de fabrique du combo) servant d'écrin ambitieux à des histoires de science fiction écrites et illustrées par le groupe lui-même. On pourrait recommander l'un des albums studio de Voïvod, mais il y en a tellement qu'autant conseiller cet album live, forcément récapitulatif d'une partie de la carrière de ces Canadiens visionnaires.

Vektor : "Black future"
Encore un groupe de techno-thrash pour clore cette sélection. Vektor a sans doute écouté Voïvod mais aussi les américains fous de Watchtower, tellement sa musique est alambiquée, à l’image de certains de ses titres ("Deoxyribonucleic acid"). Bon à consommer, mais il faut s'accrocher...





samedi 3 août 2013

Darkthrone : "Circle the wagons" review

Darkthrone ne fabrique plus de black metal depuis l’album "The cult is alive".
La nouvelle tendance du groupe, c'est le métal typé années 80 : Maiden, Priest... et tous ces groupes qui ont osé aller plus loin dans la vitesse d’exécution ( les ambassadeurs du speed metal comme Exciter, et surtout Agent Steel que Fenriz, le batteur et parfois chanteur/bassiste de Darkthrone, vénère littéralement). On n'oubliera pas non plus les groupes qui ont aussi osé aller plus loin dans l'agression, comme Venom ou même Motörhead en son temps : il y a précisément de forts relents punk/rock chez le Darkthrone nouveau.
Voilà pour les influences. Pour le reste, sans changement notable depuis les tout débuts, le groupe prône toujours la "non-production", ce qui ne signifie pas un son pourri mais un son old school... Un son qui respire, Fenriz étant parti en croisade contre la compression, cet effet électronique qui a typé le son de pas mal de productions dans les années 90 (écoutez Napalm Death sur "Harmony Corruption", vous comprendrez).
Très old school aussi : la pochette, ainsi que les titres classés en Side A et Side B, alors qu'il s'agit d'un CD !
Hormis "Circle the wagons", pas mal de morceaux retiennent l'attention : "These treasures will never befall you" qui ouvre puissamment la "face A", "Running for borders" et son solo à la Maiden, "I am the graves of the 80s" pour le titre et l'ambiance speed/punk, "Stylized corpse" qui tantôt ramène au passé black du groupe et tantôt propose des riffs qui rappellent un peu Mercyful Fate... Etc. Ce ne sont que quelques exemples car finalement la plupart des chansons sont assez identiques : on en aime une, on les aime toutes ! La différence réside surtout au niveau du chant (les deux compères se partagent les titres) : celui de Nocturno Culto est assez bourrin, ce qui convient plutôt bien ; Fenriz, lui, se garde les morceaux les plus "mélodiques" en déployant des vocalises qui pourront sembler curieuses à certain. Question de goût. En même temps, l'adjectif "mélodique" est à prendre avec des gants : c'est de métal dont il s'agit et Darkthrone, s'il a évolué depuis "A blaze in the northern sky", ne fait toujours pas dans la dentelle.
Pendant l'écoute, un coup d’œil à l'épais livret s'impose : belles photos de randonnées dans les montagnes norvégiennes (les "tent trip") et la fameuse liste recommandée par Fenriz (un fil rouge depuis quelques albums). L'homme s'y connaît en métal et conseille aussi bien des valeurs sûres et célèbres comme Dio (3the last in line") ou Black Sabbath ("Mob rules") que des groupes des 80's passés à quelques encablures du succès : Savage Grace, Griffin, Septic Death...


vendredi 2 août 2013

Pour aller plus loin autour de Mammoth Mammoth...

Une sélection musicale 
"Mammoth Mammoth-like"...
 Blue Cheer : "Vincebus Eruptum"
Ils font partie des pionniers qui ont montré que l'on pouvait faire de la musique avec de l'électricité... Un des premiers murs de fuzz de l'histoire.

 MC5 : "Kick out the jam"
Un live incandescent : des décibels, du feedback, des appels à la révolte, de la sueur....
MC5 distille un rock dur, ancré dans le blues, mais aussi tourné vers les étoiles, lors de mémorables envolées free jazz.

Motörhead : "Overkill"
Un classique indémodable du heavy rock méchant aux racines ancestrales, puisées dans le blues et le rockab'. Il y a sur ce disque des classiques sur lesquels le groupe lui-même, plus de 30 ans après sa parution, ne peut même pas envisager de faire l'impasse en concert ("Overkill", "Stay clean", "Metropolis"), et d'autres qui réintègrent la set-list de temps à autres ("Damage case", "No class", "Capricorn"...).

 Motörhead : "Bomber"
Rarement plébiscité dans les référendums, "Bomber", qui a succédé à "Overkill" quelques mois plus tard, mérite d'être réhabilité (notamment parce que c'est avec lui 
que j'ai découvert Motörhead) !
Ce frère jumeau d'Overkill bénéficie d'une production identique à celle de son glorieux aîné. A l'heure actuelle, le groupe n'interprète plus que "Bomber" (inévitable) et "Over the top" (parfois). C'est dommage parce que cet album renferme des compos variées et de bonne qualité : "Sweet revenge" (lent et menaçant), les bolides "Sharpshooter" et "Stone dead forever", "Dead man tell no tales" (excellent morceau d'ouverture), "Lawman" (mid tempo au texte sentencieux) et "Step down", la seule chanson de Motörhead sur laquelle Lemmy ne chante pas (c'est Eddie Clark qui tient le micro).

Earthride : "Taming of the demons"
Ce groupe est présenté comme la rencontre entre des Hell's Angels en plein "ride" et un concert de Black Sabbath. Le chanteur a croqué des graviers et bu tout le bourbon du Maryland. Les guitares ont fait pire. Le résultat sonore est vraiment proche de Mammoth Mammoth, avec quand même un penchant plus prononcé pour le doom.

The Mushroom River Band : "Music for the world beyond"
Là aussi on n'est pas loin du Mammouth... The Mushroom River Band, avec Spike au chant, propose un stoner rock vindicatif et gras. Un bon disque, malheureusement peu connu.

Orange Goblin : "Time travelling blues"
On ne peut pas ne pas citer Orange Goblin, ce grand activiste du stoner ! Après un premier album assez psychédélique ("Frequencies from planet ten"), le groupe recentre un peu son propos sur les motos, les filles, Motörhead... Résultat : son rock se radicalise, se purifie, suinte l'huile de vidange... mais reste cosmique, voire atmosphérique (la superbe plage instrumentale en conclusion de "Nuclear guru").

Orange Goblin : "The big black"
Dans la même veine que "Time travelling blues", mais version "Monsieur plus" : davantage de fuzz  et de rock n' roll. Les passages aériens / psychédéliques sont quasi inexistants. Le terrain a été déblayé, pour un résultat HEAVY ! Et puis, il y a sur ce disque ma chanson préférée du groupe : la très efficace "Scorpionica", qui ouvre magnifiquement les hostilités.

Bongzilla : "Gateway"
Le record de fuzz de cette sélection ! Un peu plus et c'est la ruche. 
L'obsession de Bongzilla étant l'herbe avec un grand H, on rencontrera surtout des chansons au tempo hypnotique, histoire de "triper" plus facilement. Un album qui vaut le coup, ne serait-ce que pour sa "mise en son" extrême, et qui pourrait très bien aussi figurer dans une autre sélection consacrée à Electric Wizard ("Gateway" : le cousin stoner de "Dopethrone").

Nebula : "To the center"
La pochette déjà est "Mammoth Mammoth-like" !
Et lorsque l'on écoute ce "desert stoner rock", on découvre que Nebula peut mettre la gomme très efficacement mais aussi proposer des compositions plus nuancées.
Un disque finalement pas si monolithique que l'on aurait pu le croire.

Dixie Witch : "Smoke & mirrors"
Un bon disque de "stoner rock sudiste", sans originalité mais idéal pour tailler la route.

Generous Maria : "Command of the new rock"
Encore un bon disque de stoner rock bien balancé, malgré la pochette hideuse. Bruno Bages (cf. Rock Hard : dossier stoner) avait prédit que Generous Maria, fort de ses qualités, ferait sans doute une bonne carrière, mais j'ai peur que ça ne soit pas le cas. Peut-être un certain manque de personnalité... Dommage. Injuste !

The Obsessed : "Lunar womb"
Du très bon heavy rock seventies avec Wino au chant. Souvent classé dans le doom, plus à tort qu'à raison.

Acid King : "Busse woods"
Un power trio très porté sur la drogue et qui se réclamerait davantage d'Hawkwind que de Motörhead. De fait, le son fuzze délicieusement mais le tempo reste assez lancinant. La curiosité vient du fait que la guitare et le chant sont assurés par une nana à la voix claire très inquiétante. Un disque délicieusement fiévreux et malsain.

Down : "Nola"
On appellerait ça du "southern sludge rock"... Peu importe : si Down est représenté ici, c'est sur la foi d'un heavy rock incendiaire comme on en fait peu de nos jours. Les riffs et les refrains sont astucieux, et ils ont du mérite dans un environnement aussi graisseux.

Glow : "Gone but never forgotten"
Un groupe espagnol qui livrait ici son premier album, peu virulent mais avec une excellente relecture des canons en vigueur dans les 70's.

The Sword : "Age of winters"
The Sword est devenu célèbre grâce à Metallica, je crois. Par la suite, ses productions sont devenues plus "mainstream". Mais souvenons-nous toujours que ce premier album offrait aux stonerfreaks un vrai truc d'initiés.

Sleep : "Sleep's holy mountain"
Le disque le plus inquiétant de la sélection. Sous ses apparences de heavy rock complétement fumé, "Sleep's holy mountain" est en fait beaucoup plus instable qu'il n'y paraît. On a toujours l'impression que le groupe est au bord de la rupture. Le chant limite monocorde et les riffs primitifs / hypnotiques n'arrangent rien. "Sleep's holy mountain" : du stoner extrême (d'où la parution de cet album chez Earache).

I used to fuck people like you in prison -
Where the bad boys rock
(Compilation)
On finira la sélection par cette compilation de 25 groupes qui rockent en grésillant (et qui m'a quand même coûté 14 euros sur un marché !). "The Mushroom River Band" et "Nebula" en font partie, mais on retrouve aussi Spirit Caravan, Red Aim, Abdullah, Blind Dog, Solace, Lowrider, Eternal Elysium... et d'autres trucs moins connus comme The Frankenstein Drag Queen From Planet 13 !!

vendredi 26 juillet 2013

Supuration : la trilogie du Cube

Le deuxième volet de la trilogie.
Le premier volet de la trilogie.
Le troisième - et dernier - volet de la trilogie.
C'est officiel : dix ans après le deuxième - et vingt ans après le premier - les nordistes de Supuration viennent de publier l'ultime chapitre de "The cube". Après cela, Supuration n'existera plus et c'est sous le patronyme SUP que ses membres continueront leur parcours (une appellation connue, qui a déjà signé 6 albums studio, tous conceptuels). Exit donc la facette la plus death metal de ces chers garçons.
"The cube" - la trilogie - est un concept énorme et d'une implacable logique, autant textuelle que musicale. On y raconte le voyage, dans des formes géométriques, de l'âme d'une personne qui vient juste de mourir ("The cube" - volet 1). Dans "Incubation" (volet 2), on explique qui était cette personne et les raisons de son décès (flashback géant donc, et c'est pour ça que, par respect pour la chronologie de l'histoire, j'ai placé la pochette d'Incubation en premier). Dans "Cu3e", on assiste enfin à la réincarnation de cette âme. La saga est donc achevée. Chaque album est fourni avec les textes des chansons (en anglais), mais ils ne sont pas toujours très simples à comprendre. Aussi, je conseillerais à tout le monde d'aller faire un tour sur le site du groupe : il y a les traductions ainsi que des commentaires.
Musicalement, c'est le top. Supuration pratique un death metal technique et futuriste, mais unique en son genre. Pas de clavier : la batterie, la basse, les guitares saturées assurent tout et c'est surtout le jeu unique des frères Loez qui crée cette ambiance froide de science fiction (dissonances, harmonies à la tierce et harmoniques, riffs d'un autre millénaire qui semblent parfois être séquencés). Les voix aussi jouent un rôle important : la diction death prédomine mais les voix claires, très "monocordes" et dénuées d'émotion, ont aussi toute leur place dans cette musique (par exemple l'énigmatique "1308.JP.08", entièrement chantée en voix claire).
Chaque album est connecté musicalement aux autres : le dernier riff d'Incubation est identique au tout premier de "The cube" ; le premier riff de "Cu3e" reprend le tout dernier de "The cube". Sur "Cu3e" la chanson "Consummate" démarre avec le même riff que "The cube" tandis que la phrase finale de "The climax" ("Cu3e") rappelle le refrain de "The elevation" ("The cube"). Et on pourrait multiplier les exemples... D'ailleurs, "The cube" et "Cu3e" sont les albums les plus proches, ne serait-ce qu'en terme de production. "Incubation" est un peu différent, légèrement plus atmosphérique (davantage de reverb).
Je dirais pour finir que ces œuvres, sans être hermétiques, se méritent : elles ne donneront leur pleine puissance qu'après plusieurs écoutes, chacune d'entre elles révélant de nouveaux détails.
N'hésitez pas, encore une fois, à visiter le site de Supuration : la plupart des morceaux sont écoutables en streaming.

jeudi 25 juillet 2013

Cathedral : The last spire (review)

Pour mémoire, "The last spire" a d'abord existé sous la forme d'un tee shirt vendu à l'occasion de l'ultime tournée du groupe.
Tee shirt : face
Tee shirt : dos
Mais "The last spire" est dorénavant un album... Le tout dernier : point final à l'aventure des doomsters de Coventry. Autant avouer que j'ai attendu quelques semaines avant de me le procurer. Trop difficile de se dire que l'on n'achètera plus jamais rien estampillé "Cathedral" (ça m'avait fait le même coup pour "Death is glory now" de Reverend Bizarre).


Passons rapidement sur les sujets qui (me) fâchent :
       1- Cathedral cesse son activité, mais ça, nous pauvres mortels, nous n'y pouvons rien. Même le fait de comprendre les motivations du groupe est difficile (tout nous a pourtant été expliqué et démontré en long et en large). Une fois de plus dans le monde du doom, on a rendez-vous avec l'argument "On arrête avant que l'inspiration ne se tarisse". Sauf que Cathedral devait en avoir encore beaucoup sous le coude... Merci pour l'honnêteté de votre démarche, les gars, et tant pis pour nous.
       2- Les pochettes sont très classes, et renvoient au EP originel "Soul sacrifice". La grille semble même refermer et garder le tombeau où git désormais Cathedral (ou encore le grimoire renfermant le testament musical du combo). Mais où diable est le dessin de Dave Patchett ? Cathedral sacrifie-t-il aussi son visuel en plus de sa carrière ? Eh bien non, ne nous énervons pas. Le fameux dessin est tout simplement offert en poster à l'intérieur du livret dépliable. C'est d'ailleurs une illustration de circonstance, représentant une étrange veillée funèbre. Superbe, comme d'habitude.
       3- C'est quand même dommage que sur 8 titres, 2 soient des "ambiances". Attention : l'intro "Entrance to hell" avec sa rumeur, son carillon morbide et son leitmotiv "Bring out your dead", scandé par une sorte de veilleur de nuit ou d’annonceur public, est une vraie tuerie. Sûr qu'en période de peste noire, dans une ville du Moyen Age, on devait entendre exactement cela. Par contre, "The last laugh", un rire démultiplié par un écho infini, est une arnaque.

Le vrai trésor de ce disque est la musique. On assiste à un retour au doom des débuts de Cathedral, mais pas comme l'était l'album "Endtyme", très monolithique, et enregistré en réaction à tous ceux qui accusaient les membres du groupe d'être devenu des gros hippies mous. Sur "The last spire", les anglais transportent avec eux tout leur héritage progressif, expérimental, psychédélique, heavy et... doom bien entendu. D'après Lee Dorrian, cet album aurait pu succéder harmonieusement à "Forest of equilibrium", reprenant ainsi les bases de celui-ci mais allant sensiblement plus loin. Lee pense qu'entre "Forest of equilibrium" et "The ethereal mirror" (le vrai deuxième album) il y a eu une trop grande cassure, ce qui n'est pas faux. 
Sur "The last spire", toutes les chansons ont une solide base doom, sur laquelle vient se greffer l'inventivité du groupe. "Cathedral of the damned" est peut-être le titre le moins "doomy" : le tempo renvoie plutôt à la période "Hopkins". Par contre, le "solo" de glockenspiel qui coupe littéralement le morceau en deux laisse sans voix : quelle audace ! "Pallbearer" pourrait figurer sur "Forest..." : c'est une masse de plomb, mais il y a ces chœurs féminins épileptiques et ce long passage acoustique inattendu qui font la différence. "Infestation of grey death" est superbe : lent, misérable et très mélancolique. "Tower of silence" est sans doute le titre le plus "brut" : pas d'expérimentation à l'horizon. Au contraire, "An observation" offre l'une des plus belles structures à tiroirs de l'opus. Un véritable labyrinthe musical et, par conséquent, le titre qui fait le plus le lien avec "The guessing game", l'album précédent. Enfin, "This body, thy tomb" : un titre à évolution lente, mais qui se conclut par une séquence instrumentale entêtante, lourde et majestueuse, comme un hymne venant saluer la fin complète de l’œuvre de Cathedral. 
Replay.

dimanche 21 juillet 2013

Mammoth Mammoth : "Go !" - mon vidéo clip de l'année

Les Australiens fous de Mammoth Mammoth aiment le rock gras, les pédales fuzz au germanium, l'alcool, le cuir, les filles, les micros avec un fil, les amplis Marshall (ou Orange) qui ont morflé en répétition...
Leur vidéo officielle pour la chanson "Go !" est vraiment excellente.
Le groupe joue en pleine forêt, dans une clairière boueuse, embrumée et mal entretenue.
Parallèlement, une jeune égérie hippie en profite, au même endroit, pour picoler, se dénuder, s'exercer au tir : bref, pour enterrer sa vie de fillette. Bonne idée !



samedi 20 juillet 2013

Passion Kadavar

Envie de voyager dans le temps ? Besoin d'un son chaud et naturel ? Le remède, c'est Kadavar : un power trio Berlinois qui œuvre dans le hard rock seventies (avec touches psychédéliques de rigueur). Ce groupe propose un trip carrément rétrograde, remontant le fleuve musical à contre-courant pour s'abreuver aux sources qui ont pour nom Deep Purple, Black Sabbath, Uriah Heep, Hendrix, Cream, Hawkwind, Blue Cheer, Led Zeppelin... Comme influences, il y a pire... Bref, Kadavar n'est pas violent pour un sou, mais Kadavar groove, jamme, joue live dans le studio, compte les overdubs sur les doigts d'une main et semble décidé, comme les grands anciens à la grande époque, à sortir un disque par an.
Et voici le premier opus éponyme, paru en 2012 chez Tee Pee Records. Sept titres, bénéficiant d'une excellente mise en son vintage, avec une stéréo partageant les instruments entre gauche et droite (comme à l'époque). 
Tous les morceaux ont des riffs très classiques, ce qui n'empêche pas de belles réussites. "All our thoughts", "Black sun" et "Living in your head" justifient à eux seuls l'achat de ce disque : excellents titres ! "Purple sage" est la caution psyché de l'album : chanson aérienne et barrée. "Forgotten past" se laisse apprivoiser plus difficilement, tandis que "Goddess of dawn" et "Creature of the demon" en appellent à Black Sabbath, avec en ligne de mire "Fairies wear boots" pour l'une et "Paranoid" pour l'autre.
 En 2013, deuxième album, "Abra Kadavar", distribué cette fois par Nuclear Blast (dans le cadre de la nouvelle orientation "revival" du label). Toujours le même son vintage, mais on notera que celui-ci prend de l'ampleur, et c'est tant mieux. Au passage, quelle guitare de rêve : à mi chemin entre overdrive à lampes et fuzz savamment dosée...  
Les quatre premiers titres distillent un proto-hard rock de rêve : "Come back life", dont la ligne vocale suit la guitare, est tout de suite mémorisable ; "Doomsday machine" et "Eye of the storm" pourraient être des inédits cachés de Black Sabbath ; "Black snake" étonne avec son intro talk-box / wah wah puis décolle. "Dust" est efficace mais déçoit un peu (refrain quelconque). Un peu plus loin, "Fire", qui n'est pas une reprise d'Hendrix, balance des lignes de chant agréables (et des riffs assez.... Hendrixiens, finalement). Pour "Liquid dream", on sort les claviers d'un autre temps (Mellotron, Hammond), juste avant le virage psychédélique / space rock de "Rhythm for endless minds" dont la mélodie chantée rappelle certains passages de la comédie musicale "Hair". L'instrumental "Abra Kadavar" est sympathique mais ne fera pas date... Ce qui étonne le plus, c'est le bonus track final : "The man I shot". Enregistré en 2012, semble-t-il pour une compile, la production diffère du reste du disque. Le son de guitare est plutôt aigrelet (ça, c'est dommage). Par contre, le rythme "boogie rock" est  une bonne surprise et on a l'impression que le groupe se laisse aller à jammer et à improviser assez longuement.
Ces deux disques sont très addictifs ! Je n'ai qu'une seule envie, lorsque l'un ou l'autre se termine : c'est d'appuyer à nouveau sur play.