jeudi 25 juillet 2013

Cathedral : The last spire (review)

Pour mémoire, "The last spire" a d'abord existé sous la forme d'un tee shirt vendu à l'occasion de l'ultime tournée du groupe.
Tee shirt : face
Tee shirt : dos
Mais "The last spire" est dorénavant un album... Le tout dernier : point final à l'aventure des doomsters de Coventry. Autant avouer que j'ai attendu quelques semaines avant de me le procurer. Trop difficile de se dire que l'on n'achètera plus jamais rien estampillé "Cathedral" (ça m'avait fait le même coup pour "Death is glory now" de Reverend Bizarre).


Passons rapidement sur les sujets qui (me) fâchent :
       1- Cathedral cesse son activité, mais ça, nous pauvres mortels, nous n'y pouvons rien. Même le fait de comprendre les motivations du groupe est difficile (tout nous a pourtant été expliqué et démontré en long et en large). Une fois de plus dans le monde du doom, on a rendez-vous avec l'argument "On arrête avant que l'inspiration ne se tarisse". Sauf que Cathedral devait en avoir encore beaucoup sous le coude... Merci pour l'honnêteté de votre démarche, les gars, et tant pis pour nous.
       2- Les pochettes sont très classes, et renvoient au EP originel "Soul sacrifice". La grille semble même refermer et garder le tombeau où git désormais Cathedral (ou encore le grimoire renfermant le testament musical du combo). Mais où diable est le dessin de Dave Patchett ? Cathedral sacrifie-t-il aussi son visuel en plus de sa carrière ? Eh bien non, ne nous énervons pas. Le fameux dessin est tout simplement offert en poster à l'intérieur du livret dépliable. C'est d'ailleurs une illustration de circonstance, représentant une étrange veillée funèbre. Superbe, comme d'habitude.
       3- C'est quand même dommage que sur 8 titres, 2 soient des "ambiances". Attention : l'intro "Entrance to hell" avec sa rumeur, son carillon morbide et son leitmotiv "Bring out your dead", scandé par une sorte de veilleur de nuit ou d’annonceur public, est une vraie tuerie. Sûr qu'en période de peste noire, dans une ville du Moyen Age, on devait entendre exactement cela. Par contre, "The last laugh", un rire démultiplié par un écho infini, est une arnaque.

Le vrai trésor de ce disque est la musique. On assiste à un retour au doom des débuts de Cathedral, mais pas comme l'était l'album "Endtyme", très monolithique, et enregistré en réaction à tous ceux qui accusaient les membres du groupe d'être devenu des gros hippies mous. Sur "The last spire", les anglais transportent avec eux tout leur héritage progressif, expérimental, psychédélique, heavy et... doom bien entendu. D'après Lee Dorrian, cet album aurait pu succéder harmonieusement à "Forest of equilibrium", reprenant ainsi les bases de celui-ci mais allant sensiblement plus loin. Lee pense qu'entre "Forest of equilibrium" et "The ethereal mirror" (le vrai deuxième album) il y a eu une trop grande cassure, ce qui n'est pas faux. 
Sur "The last spire", toutes les chansons ont une solide base doom, sur laquelle vient se greffer l'inventivité du groupe. "Cathedral of the damned" est peut-être le titre le moins "doomy" : le tempo renvoie plutôt à la période "Hopkins". Par contre, le "solo" de glockenspiel qui coupe littéralement le morceau en deux laisse sans voix : quelle audace ! "Pallbearer" pourrait figurer sur "Forest..." : c'est une masse de plomb, mais il y a ces chœurs féminins épileptiques et ce long passage acoustique inattendu qui font la différence. "Infestation of grey death" est superbe : lent, misérable et très mélancolique. "Tower of silence" est sans doute le titre le plus "brut" : pas d'expérimentation à l'horizon. Au contraire, "An observation" offre l'une des plus belles structures à tiroirs de l'opus. Un véritable labyrinthe musical et, par conséquent, le titre qui fait le plus le lien avec "The guessing game", l'album précédent. Enfin, "This body, thy tomb" : un titre à évolution lente, mais qui se conclut par une séquence instrumentale entêtante, lourde et majestueuse, comme un hymne venant saluer la fin complète de l’œuvre de Cathedral. 
Replay.

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