samedi 20 juillet 2013

Passion Kadavar

Envie de voyager dans le temps ? Besoin d'un son chaud et naturel ? Le remède, c'est Kadavar : un power trio Berlinois qui œuvre dans le hard rock seventies (avec touches psychédéliques de rigueur). Ce groupe propose un trip carrément rétrograde, remontant le fleuve musical à contre-courant pour s'abreuver aux sources qui ont pour nom Deep Purple, Black Sabbath, Uriah Heep, Hendrix, Cream, Hawkwind, Blue Cheer, Led Zeppelin... Comme influences, il y a pire... Bref, Kadavar n'est pas violent pour un sou, mais Kadavar groove, jamme, joue live dans le studio, compte les overdubs sur les doigts d'une main et semble décidé, comme les grands anciens à la grande époque, à sortir un disque par an.
Et voici le premier opus éponyme, paru en 2012 chez Tee Pee Records. Sept titres, bénéficiant d'une excellente mise en son vintage, avec une stéréo partageant les instruments entre gauche et droite (comme à l'époque). 
Tous les morceaux ont des riffs très classiques, ce qui n'empêche pas de belles réussites. "All our thoughts", "Black sun" et "Living in your head" justifient à eux seuls l'achat de ce disque : excellents titres ! "Purple sage" est la caution psyché de l'album : chanson aérienne et barrée. "Forgotten past" se laisse apprivoiser plus difficilement, tandis que "Goddess of dawn" et "Creature of the demon" en appellent à Black Sabbath, avec en ligne de mire "Fairies wear boots" pour l'une et "Paranoid" pour l'autre.
 En 2013, deuxième album, "Abra Kadavar", distribué cette fois par Nuclear Blast (dans le cadre de la nouvelle orientation "revival" du label). Toujours le même son vintage, mais on notera que celui-ci prend de l'ampleur, et c'est tant mieux. Au passage, quelle guitare de rêve : à mi chemin entre overdrive à lampes et fuzz savamment dosée...  
Les quatre premiers titres distillent un proto-hard rock de rêve : "Come back life", dont la ligne vocale suit la guitare, est tout de suite mémorisable ; "Doomsday machine" et "Eye of the storm" pourraient être des inédits cachés de Black Sabbath ; "Black snake" étonne avec son intro talk-box / wah wah puis décolle. "Dust" est efficace mais déçoit un peu (refrain quelconque). Un peu plus loin, "Fire", qui n'est pas une reprise d'Hendrix, balance des lignes de chant agréables (et des riffs assez.... Hendrixiens, finalement). Pour "Liquid dream", on sort les claviers d'un autre temps (Mellotron, Hammond), juste avant le virage psychédélique / space rock de "Rhythm for endless minds" dont la mélodie chantée rappelle certains passages de la comédie musicale "Hair". L'instrumental "Abra Kadavar" est sympathique mais ne fera pas date... Ce qui étonne le plus, c'est le bonus track final : "The man I shot". Enregistré en 2012, semble-t-il pour une compile, la production diffère du reste du disque. Le son de guitare est plutôt aigrelet (ça, c'est dommage). Par contre, le rythme "boogie rock" est  une bonne surprise et on a l'impression que le groupe se laisse aller à jammer et à improviser assez longuement.
Ces deux disques sont très addictifs ! Je n'ai qu'une seule envie, lorsque l'un ou l'autre se termine : c'est d'appuyer à nouveau sur play.

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