dimanche 19 décembre 2021

Darkthrone : "Eternal hails..."

Le nouvel album de Darkthrone (cuvée 2021... morceaux écrits en 2019) m'a tenu bien chaud, le temps que je parvienne à comprendre l'architecture compliquée de ce disque. Et ce n'est pas tant l'appellation "Epic black heavy metal" (cf. pochette dos) qui m'a aidé, mais plutôt une sorte d'acharnement à l'écoute, jusqu'à ce que plaisir s'ensuive.
Pourtant, cinq chansons ce n'est vraiment pas beaucoup : deux écrites par Fenriz, trois par Nocturno Culto ; l'ensemble de l'album étant chanté par les soins de ce dernier, comme cela se fait depuis "Arctic thunder". Oui mais voilà : les morceaux sont longs ("Epic..."), variés, souvent riches en rebondissements.
Commençons par ceux de Fenriz, le maître riffeur, car ce sont à mon sens les plus intéressants. "Hate cloak" est très orienté doom : long mais très bien articulé, riffing particulièrement brillant. "Lost arcane city of Uppakra", quant à lui, propose un bon démarrage bien heavy, trois minutes de montée en puissance jusqu'à une irrémédiable cassure : quelques mesures de squelettique basse, ouvrant la voie à un final instrumental, beau et glacial, dont le thème est joué avec un synthétiseur vintage. Très très bon, cohérent, ce n'est pas qu'un simple gimmick !
Les claviers chez Darkthrone, on pourrait en parler mais on ne le fera pas plus que ça, si ce n'est pour dire que leur inclusion est faite avec goût et respect, comme sur le "His master's voice" de Nocturno Culto (un mellotron en intro et outro, soutenant de beaux arpèges contemplatifs). "His master's voice" et "Wake of the awakened", signés NC, sont les deux titres qui renverront le plus aux racines black de Darkthrone ("His master's voice" a un petit côté "In the shadow of the horns", tandis que "Wake of the awakened" présente des facettes plus linéaires). Ces racines sont dorénavant fortement métissées, bien saupoudrées de heavy, mais elles sont bel et bien là. 
C'est ensuite, et enfin, au tour de "Voyage to a north pole adrift". Dire que j'ai compris cette chanson, à l'heure où j'écris ces lignes, serait bien ambitieux, voire prétentieux. Le fait est que cette longue pièce, la plus longue de l'album, démarre avec un riff plutôt doom, au balancement assez original, qui s'emboîte parfaitement dans un autre, le tout formant trois minutes de métal de fort bonne facture. Puis, transition et départ vers... autre chose : un puzzle de riffs différents qui vont s'enchaîner et se connecter plus ou moins bien les uns avec les autres. Le pire c'est que, prises individuellement, toutes ces idées musicales sont pertinentes, mais c'est trop tard : l'auditeur perd progressivement ses jalons, d'autant que les thèmes du début ne reviennent plus jamais. Au bout de huit minutes, on croit le morceau terminé, mais il y a encore une ultime orientation, sans grand rapport avec le précédent rebondissement. Certes, cela s'appelle "Voyage to a north pole adrift" avec les aléas que le titre laisse entendre ; certes, au fil des écoutes la bête s'apprivoise peu à peu ; certes, le métal extrême est fait de plans qui s'articulent... "Voyage..." me rappelle "Into the unfathomed tower" sur l'album "Tales of creation" de Candlemass : un labyrinthe constitué de plein de parties différentes, sauf que chez Candlemass chaque partie avait un sous-titre. Cela aurait peut-être pu aider...


mercredi 24 novembre 2021

Ministry : "Filth pig"

Paru en 1996, "Filth pig" est l'album qui a eu la lourde tâche de succéder à "Psalm 69...", le bad trip référentiel cité dans tous les classements metal indus. Cyberpunk, hanté par les samples, chirurgical et martial, "Psalm 69..." a définitivement placé Ministry sur orbite. Il ne restait plus au groupe qu'à bien calculer la suite de sa trajectoire... et c'est chose faite avec un "Filth pig" beaucoup plus aéré et organique. Les machines sont toujours là, mais on les a intégrées dans le socle "batterie-basse proéminente-guitare(s)", et l'album sonne comme si on se trouvait au beau milieu d'une salle de répétition. Bref, c'est subtilement basique.
Le trio d'ouverture (les rafales de "Reload" et les deux lancinants "Filth pig" et "Lava") fait forte impression. C'est toujours cauchemardesque, urbain et poisseux. La relève des tubes de "Psalm 69..." est d'ores et déjà assurée, tant les riffs et les refrains de ces trois titres, pourtant très basiques, sont accrocheurs. Puis ça continue, sans trop s'emballer, avec "Crumbs" et "Useless" : tempo lourd, affutage des barbelés, avant une face B... démentielle !
D'abord, "Dead guy" et "Gameshow". Les deux chansons sont marquées par une batterie saccadée en intro, un côté métal et post punk à la fois : on pense aux harmonies de Joy Division, à l'ambiance au couteau de l'album "Pornography" des Cure. "Gameshow" sonne vraiment comme une descente dans les pires bas fonds, et se présente comme l'une des perles noires de ce disque. Un peu plus loin, "The fall" constitue sans doute le meilleur pont avec l'univers indus opaque de "Psalm 69...", comme une résurgence involontaire et ironique, tels ces arpèges de piano fantôme qui surnagent dans un véritable magma, doom à souhait. Fatigué ? Qu'à cela ne tienne : le Ministre a pensé à tout. Ainsi, l'inattendu "Lay lady lay" (oui, oui, une reprise de Bob Dylan) vous permettra de souffler un peu : couplets acoustiques légers, refrain puissant, basse saturée. Enfin, passé l'intro bruitiste de "Brick window", c'est un dernier titre aérien et martial à la fois qui vous permettra de clore l'expérience "Filth pig".
"Filth pig" : le meilleur Ministry... juste après "Psalm 69..." (constat chronologique et avis qualitatif à la fois).






mercredi 18 août 2021

Paul Gilbert : "Werewolves of Portland"

Ce n'est pas toujours facile d'aborder un album de guitare instrumentale... A l'occasion de ce 17ème album solo, Paul Gilbert l'a sans doute compris puisque son disque est fourni avec des paroles, que sa guitare se charge de "chanter" ("bien mieux que lui", précise-t-il), avec la participation de l'auditeur, s'il le souhaite ! Cette étonnante méthode de composition, à base originellement de véritables chansons, pourra peut-être débloquer certains réfractaires, bousculés par les pratiques de Vai, Satriani, Friedman, Becker... et consorts. Bon, encore faut-il bien connaître les morceaux de "Werewolves of Portland", afin de différencier les parties purement instrumentales (très virtuoses, bien sûr) des parties "chantées" (plus mélodiques). Mais ça marche plutôt bien, et après s'être bien immergé dans les textes, on se surprend à fredonner "Pie Ah-ah-ah-ah, Ah-ah-ah-ah, Ah-ah" en écoutant "Arguments about pie" (très bon exemple de partage entre pirouettes néo-classiques à la Malmsteen et parties évoquant des couplets et un refrain). 
De plus, cet exercice proposé par Paul permet de mieux s'immerger dans les structures assez complexes de certains morceaux (la première partie de l'album, principalement). Ainsi en est-il de "Hello North Dakota !", dont l'intéressant labyrinthe musical est encadré par une introduction et une conclusion très "hymne national" (peut-être celui du Dakota du Nord ?) ; ou encore le prog "Werewolves of Portland", avec ses riffs saccadés et sa guitare qui hurle à la lune (forcément...) avant de proposer quelques mesures soudaines de bon blues ! Sur "Professorship at the Leningrad Conservatory" (quel titre !), on ne se lasse pas du contraste entre le motif disco hyper dansant qui nous accueille et le corps du morceau, plutôt calme et posé.
A partir de "Meaningful" (la balade), les choses se simplifient un peu : du blues technique pour "I wanna cry...", un pan d'univers Hendrixien à la "Foxy lady" à l'occasion de "Problem-solving people", une sorte de boogie à la ZZ Top sur "(You would not be able to handle) what I handle every day". L'album est donc varié, tandis que l'interprétation de Paul Gilbert, à la batterie, à la basse et bien sûr à la guitare, est juste sans faille et impressionnante. Quelle imagination déployée par ce guitar hero qui possède un son organique, presque fuzzy, très agréable à écouter, n'hésitant pas à employer des effets chaleureux quand il le faut : haut parleur tournant à la fin de "Arguments about pie", wah wah sur "Problem-solving people". 
Une incroyable mine de notes, de trouvailles, dans un univers rock et baroque à la fois.


 

lundi 2 août 2021

Raven : "Metal city"

De la carrière de Raven, le fan de métal connaît souvent quelques jalons. Toujours un peu les mêmes... Leurs glorieux débuts dans la NWOBHM, avec 3 albums studio de référence ("Rock until you drop", "Wiped out", "All for one") et un live enragé ("Live at the Inferno"). Puis, la période passée chez Atlantic Records, la maison de disques ayant fortement poussé le groupe à expérimenter, ce qui a donné "Stay hard", et surtout le mal aimé "The pack is back" ; deux albums qui ont bien failli avoir la peau de Raven, tout simplement... Sur "Life's a bitch", leur dernière cuvée chez Atlantic, les anglais ont opéré un retour rassurant au heavy et au speed qui les avaient rendu populaires : l'énergie était là, mais un peu moins l'inspiration. Ensuite, et c'est généralement là que ça devient nébuleux pour beaucoup, Raven a poursuivi sa carrière, sans plus jamais quitter les rivages du métal : des albums publiés avec régularité, en mode assez confidentiel, jusqu'à l'accident grave du guitariste Mark Gallagher en 2001. Plusieurs années de pause imprévue, puis le retour avec "Walk through fire" en 2009, "ExtermiNation" en 2015 et ce "Metal city" en 2020. Une persévérance qui a du bon, puisque ce génial album à la pochette cartoon délirante et originale est le premier à réunir tous les ingrédients pour faire date ; et ça, ce n'est pas arrivé depuis... longtemps !
Forts d'un très bon nouveau batteur (Mike Heller), qui fait cliquer sa double pédale tout du long, les frères de Newcastle alignent, sur le tapis rouge d'une production idéale, les nombreux tips qui ont fait leur renommée. Par exemple, une large moitié d'album occupée par des titres vraiment frénétiques (les 3 premiers, puis "Cybertron", sans oublier ce "Motorheadin" de folie qui démarre par un terrible roulement à la "Overkill" - normal, il s'agit d'un hommage à Motörhead). Pour varier les plaisirs, on rencontre aussi du heavy (l'hymne "Metal city" et le lent "When worlds collide), de l'épique ("Battlescarred",
qui se pique même de reprendre en paroles la célèbre formule "All for one, one for all"), du typé Maiden ("Not so easy" ressemblant fort à "Tailgunner"). Et puis, nous sommes en 2021, aussi Raven se permet-il d'adresser quelques oeillades au thrash métal (le refrain dépravé de "Break" et les quelques blasts de "Human race"). Référentiels, institutionnels : les cris d'orfraie du bassiste/chanteur John Gallagher sont bien de la partie, de même que les solis fiévreux de son frère Mark, ainsi que les célèbres breaks mélodiques composés aux petits oignons qui ont toujours jalonné les morceaux du groupe (ici, le plus remarquable étant celui de "Human race"). 
Vous perdiez du temps à vous lamenter sur la santé de Raven ? Passez à autre chose !




 

mardi 15 juin 2021

Cain

Ce n'est pas étonnant que le culte et unique album de Cain se retrouve réédité sur Rise Above, le label de Lee Dorrian... En effet, Cain a bel et bien fait partie de ce bouillonnement musical qui a agité l'Angleterre fin 80's / début 90's : tout ces groupes qui ont poussé les notes dans leurs derniers retranchements, que ce soit en termes de vitesse (Napalm Death, Carcass...), de lenteur (Cathedral) ou de sonorités post apocalyptiques (Godflesh). 
Finalement, le seul défaut de Cain, celui qui l'a rapidement et malheureusement précipité dans l'abîme, c'est d'être arrivé légèrement après la bataille (parution de cet album éponyme en septembre 93). 
Il faut dire aussi que le groupe présente un extrémisme qui brouille pas mal les pistes : les quatre premiers titres proposent un doom mortifère, bien dans la mouvance des premiers pas de Cathedral, avec des riffs un peu moins élaborés, il faut quand même le signaler, et un côté un peu death à certains moments ("Screams of the reaper"). Ensuite, sur la face B, l'album bascule quasiment dans l'expérimental : "Masters of death" et son mantra bizarre, ainsi que le final "Lone wolf" sont des pièces bruitistes et inquiétantes, pour lesquelles il serait vain de faire un relevé de tablatures... Approche différente pour "Ultimate elevation", mais surprise de taille pour l'auditeur qui se retrouve soudain dans une sorte de danse tribale hypnotique, dont le rythme étrange rappelle un peu certains travaux de The Cure ("Splintered in her head", par exemple). Seules les 11 minutes de descente au tombeau de "Bleeding" créent un lien avec le doom très très lourd de la première face. Ajoutons à tout cela que, sur l'ensemble de l'oeuvre, Cain injecte ponctuellement une bonne dose d'effets, aussi bien sur les guitares (flanger et autres modulations étranges) que sur la voix (vocoder), ce qui contribue à placer également le groupe dans une veine indus.
Bref, un ADN assez tourmenté, qui aurait bien sûr mérité de croître, mais un album indispensable pour ceux qui ne veulent rien rater de cette scène anglaise qui a fait trembler le monde.



 

jeudi 8 avril 2021

Baston : "Primates"

Dès le contenant, spartiate, on décèle une intention. Pochette (première de couverture) épurée, identités des musiciens non précisée, titres souvent brefs... Vous souvenez-vous de "Closer", de "Unknown pleasures", de "Still" ? 
De maigres indices : "Enregistré à Saint-Benoît-du-Sault (36), mixé à Brest (29)" : origine France. "Toutes les chansons ont été écrites, composées et enregistrées par Baston" : c'est donc probablement un groupe... (Renseignements pris sur internet, Baston est bien une formation bretonne, originaire du Finistère mais basée à Rennes, et composée de 4 membres. Avant "Primates", un premier album et un EP ont déjà vu le jour).
La musique (quelques caractéristiques) : de nombreux effets sur la guitare ; la voix est grave, un peu lointaine et fortement réverbérée ; la batterie sonne assez linéaire et plutôt basique ; les claviers sont relativement discrets, et se déroulent parfois en nappes, parfois en interventions ponctuelles façon bruits électroniques, ou alors, plus souvent, fonctionnent en mode arpégiateur.
Dans cette plongée inattendue vers la new wave, cold wave, post punk des années 80, on notera d'abord ce delay rythmique qui anime les lignes de six cordes et qui, immanquablement, évoquera les méthodes développées par U2. Par contre, nous sommes ici en son clair, avec chorus et compresseur pour lisser le tout ; ce qui fait que, passé un premier titre ("Drang nach osten") assez lourd faisant penser à Killing Joke, on rentre ensuite dans un univers très orienté The Cure (les albums "Seventeen seconds" et "Faith"), passant, par toutes les variantes rythmiques, de chansons rapides à la "Primary" (la très réussie "Primates") à des univers lents et poisseux ("Transept"). Comme chez Robert Smith, les harmonies sont belles, mais toujours teintées de mélancolie, de froid et d'inquiétude, tel ce "Domovoï" qui évolue dans le sillage glacial de "Other voices" ("Faith"). 
En fait, le groupe a adopté le terme "krautpop" pour décrire sa musique, ce qui est bien  trouvé vu l'effet hypnotique que l'on peut ressentir en l'écoutant (en particulier, les longues introductions volontairement répétitives de "Drang nach osten" et de "K2").
Ce qui est amusant, et judicieux, c'est que dans cette longue ligne droite musicale, Baston a placé deux décrochages, deux diversions : l'étonnant "Viande" qui, sur un riff un peu oriental, ne présente pas de lignes de chant mais un collage de voix parlées décrivant la crème des faits divers meurtriers ("Enquêtes criminelles" bonsoir), et le très calme final "Achille" qui rappelle les balades de Depeche Mode chantées par Martin Gore ("Somebody", par exemple).
Créneau original de nos jours, album attachant : groupe et label ("Howlin' Banana Records") à soutenir !






 

dimanche 7 mars 2021

Phil Campbell and the Bastard Sons : "We're the bastards"

"We're the bastards" / "We are Motörhead" : le clin d'oeil fera peut-être sourire, ou semblera assez "risky", voire carrément gonflé... Et pourtant, il est honnête, pas usurpé. Il suffit juste de se souvenir que Phil Campbell a passé une bonne partie de sa vie à jouer et à composer des riffs chez Motörhead. L'héritage musical du bombardier, c'est lui qui l'a entre les mains ; tout simplement.
Sans transition, vous imaginez bien que, tout comme son prédécesseur ("The age of absurdity"), "We're the bastards" est parsemé de chansons qui auraient fait bonne figure sous une pochette ornée du Snaggletooth : "We're the bastards", "Son of a gun", "Animals" (avec son riff refrain à la "Owner of a lonely heart"), "Hate machine", "Destroyed" (le plus méchant, façon "R.A.M.O.N.E.S")... Et quelques autres encore : "Riding straight to hell", "Keep your jacket on" (fort réussie).
Une marée de riffs énergiques qui laissent parfois entrevoir ce qu'aurait pu être la suite de Motörhead si le destin avait été différent, plus clément... Je dis bien "parfois" parce que, avant tout, l'entité "Phil Campbell and the Bastards Sons" a sa personnalité propre. Déjà, Neil Starr (le seul "bastard" a ne pas être un "son") ne chante pas du tout comme feu-Lemmy : c'est plus mélodique, plus feutré (on pense parfois au timbre de John Corabi). De la même manière, la basse de Tyla Campbell se fait bien entendre mais n'est pas pour autant branchée dans un Murder One en fusion... Voilà pour le son. 
Pour le reste, le groupe sait aussi s'affirmer en proposant des variantes, des ambiances différentes, des trucs moins Red Bull... Par exemple, "Born to roam" : riff bluesy qui coule tout seul, refrain imparable. "Lie to me" : un peu de Soundgarden au niveau de la dynamique et l'envoûtante ligne vocale mi-parlée mi chantée du refrain (inventivité au top, touche moderne). "Desert son" porte bien son nom : harmonica, final acoustique pour une virée stoner-blues qui laisse rêveur et un peu poisseux. Enfin, "Waves" : basse en avant, guitares planantes et lignes vocales dont les fines mélodies transportent inexorablement, sans renier une certaine puissance propre à l'ADN de la formation.
Il y avait de bien bons moments sur "The age of absurdity" : ce nouvel album lui succède fort dignement.



 

lundi 15 février 2021

Best albums 2020

2020 : année nulle, année pourrie... Une morosité qui semble même avoir étendu son ombre  sur les sorties d'albums. Quelques nouveautés intéressantes, certes, mais en quantité plutôt restreinte ; l'occasion rêvée pour rattraper son retard en faisant l'acquisition et la découverte de "classiques" indispensables, indémodables, inaltérables. C'est pourquoi ce "Best albums 2020" ne proposera aucun classement (les albums sont présentés dans l'ordre de mes achats) et mélangera "oldies" et oeuvres fraîchement enregistrées (cf. l'année de sortie entre parenthèses).

ADX : "Bestial" (2020)
Le départ de Bétov (guitariste fondateur) aurait pu sonner le glas de cette vénérable institution heavy française... Heureusement, le sang neuf de Nicklaus (guitare) et de Julien (basse), ainsi que l'arrivée de Néogéofanatic (shred) ont fait souffler un vent frais, moderne et créatif sur ce très bon cru, qui se paye même le luxe d'être à moitié conceptuel.

Grand Funk Railroad : "Grand Funk / The red album" (1969)
Les pionniers de la "high electricity" dans un tourbillon de fuzz... Un album plus compact, plus direct, moins éclectique que son prédécesseur ("On time") ; ode quasi parfaite à la magie brute du power trio.

Kiss : "Alive!" (1975)
Un classique des classements façon "Plus grands albums de tous les temps". Egalement, l'album qui a propulsé Kiss au firmament des groupes de hard rock, après trois disques studio. Un peu trop parfait pour un enregistrement en public, ce double live retranscrit quand même très bien la fièvre des concerts de Kiss et propulse un incroyable catalogue de riffs magiques.

Iron Maiden : "The X factor" (1995)
Avec "The X factor", on pense surtout à l'arrivée de Blaze Bailey au chant. L'autre facette, c'est la production signée Steve Harris : basse proéminente, guitares écrasées dans le mix... On passe sur la première partie du disque, classique ; c'est la seconde moitié qui étonne : les circonstances donnent naissance à un Maiden plus atmosphérique, proche du Queensrÿche période "Empire" et "Promised land", porté par le timbre assez sombre de Blaze. A découvrir.

Blues Pills : "Holy Moly !" (2020)
Retour aux affaires des sorties d'album 2020 avec ce nouveau Blues Pills, sans Dorian Sorriaux à la guitare mais avec une réorientation plus rock, proche des débuts sur l'EP "Bliss" (qui est d'ailleurs réédité et fourni avec). Un très bon moment vintage.

Thundermother : "Heatwave" (2020)
Décidément, entre Blues Pills et Thundermother, la Suède nous a fourni un super été hard rock. Ici, ça décape, comme si Rose Tattoo, AC/DC, Airbourne ou encore ZZ Top se retrouvaient dans la même classe... Et ce n'est pas mixte : c'est 100% féminin ! Bravo !

Primal Fear : "Metal commando" (2020)
Inventif, chromé, racé... Il a fallu que je lise dans Metallian que l'ombre du "Jugulator" de Judas Priest n'était pas loin pour je plonge enfin dans le grand bain Primal Fear, qui bouillonne depuis treize albums... Verdict : absolutely no remorse !

Whitesnake : "Live... in the heart of the city" (1980) 
Entre blues, hard rock, jam, énergie et émotion... Un superbe témoignage live (et double) d'un Whitesnake affuté, proche de ses racines, pas encore métallisé ni américanisé.

Raven : "Metal city" (2020)
Ils ont marqué la NWOBHM, ils ont connu des hauts, des bas... et ils sont toujours là ! Un peu cartoon mais surtout heavy et frénétique, Raven fait trembler les murs de la ville avec son "athletic rock" qui devient décidément une cure de jouvence. Leur nouveau batteur a la fièvre et l'inspiration est au rendez-vous.

Phil Campbell & the Bastard Sons : "We're the bastards" (2020)
Le titre est un clin d'oeil : pour Phil Campbell c'est la vie après Motörhead ; pour le reste de la bande, il s'agit d'enfoncer le clou après "The age of absurdity", leur album de bienvenue. Bingo : son successeur est un festin hard rock, gavé de sons référentiels, de riffs, et doté de nouveaux hymnes que vous chanterez sans modération.

Joe Satriani : "Shapeshifting" (2020)
Pourtant fidèle à sa carrière depuis ses tout débuts, j'ai lâché Joe Satriani après l'album "Black swans and wormholes wizards"... En 2020, le besoin se fait soudain sentir de renouer avec les réalisations de ce maître-guitariste, doublé d'un excellent compositeur. Superbement mis en son, "Shapeshifting" fait preuve de virtuosité (forcément), d'imagination, mais aussi d'exotisme...

vendredi 29 janvier 2021

Vulcain : "Studio albums 1984-2013"

Un coffret pas très cher et surtout essentiel pour se délecter de tous les albums studio de Vulcain (excepté "Vinyle", le tout dernier paru en 2018).
Il faut dire que certains (beaucoup) étaient devenus introuvables ("Transition", "Big bang", "Vulcain", "Stoppe la machine"...), le groupe ayant beaucoup changé de labels et autres maisons de disques durant sa longue carrière. 
Les trois premiers albums studio ("Rock n' roll secours", "Desperado" et "Big brothers") avaient déjà bénéficié d'un petit coffret réédition en 2010 chez XIII Bis Records.
Pour les albums live ("Live force", "Atomic live" et "En revenant"), il faudra donc patienter encore...
A noter : les titres du EP "La dame de fer" sont inclus en bonus dans la track list du CD consacré à l'album "Rock n' roll secours".