vendredi 30 octobre 2015

The Apartments "No song, no spell, no madrigal" review (au parc des Buttes Chaumont - Paris)

Splendide parc des Buttes Chaumont : trouée verte vallonnée et romantique dans le 19ème arrondissement de Paris, un peu à l'écart de la frénésie de la capitale... A voir absolument !
The Apartments : splendide groupe australien à l'écart de la frénésie du star system, pratiquant de temps à autre (cf. les temps de gestation fort longs de chaque album) une pop / folk / new wave délicate, belle et gorgée de spleen. A écouter absolument.
The Apartments c'est en fait la créature de Peter Milton Walsh, dont la voix déchire à tous les sens du terme. Tremblante, poignante, spasmodique : elle séduit tout autant qu'elle divise voire repousse. C'est du Tom Waits, le papier de verre en moins. Un vecteur idéal pour tous les sentiments des mortes saisons. Face à ce bassin aux eaux stagnantes saupoudrées de feuilles jaunies fraîchement détachées, quelle émotion dans les écouteurs...
A l'entrée de la grotte des Buttes Chaumont avec le jazzy et fragile "Black ribbons" et sa précieuse voix féminine renvoyant la balle à Peter Milton Walsh... Contraste, peut-être, mais accord parfait et belle instrumentation.
"And now the flowers of regret, are suddenly in bloom, my love"
Phrase culte de la chanson-titre : pure réussite musicale et sentimentale.
"Twenty one" : titre hanté par bien des démons (qu'en pense ce délicat dragon du parc ?)... Le sommet mélancolique de cet album, puisque inspiré par le décès du fils de Peter Milton Walsh en 1999. 
"Please, don't say remember"
Pourtant si, sous un october sky pas si différent des "September skies" du disque (la chanson la plus "pop / folk anglaise" genre Echo & the Bunnymen), moi je me souviendrai longtemps de cette promenade romantique. Quant à ce disque, qu'il reste toujours à mon chevet.


Sur la toile :

jeudi 29 octobre 2015

Lendemain de concert : Slayer / Anthrax / Kvelertak (26 octobre 2015, Paris Zénith) review

Une nuit d'hôtel avenue Jean Jaurès, et je déambule dans le quartier dès 9 heures du matin, histoire de faire le point sur les concerts de la veille.
Devant le métro Laumière et la curieuse architecture du gymnase Jean Jaurès (à quoi sert cette colonne ??), je passe rapidement sur la prestation de Kvelertak. Désolé : arrivé en retard, achat rituel de T shirts... Bref, pas vu grand chose, mis à part que les guitaristes jouent sur des stacks Orange, ce qui est une preuve de bon goût. La musique sonne plutôt hard/heavy avec des vocaux growlés, de la part d'un chanteur-grizzly torse nu. C'est tout ce que je peux en dire !
Promeneurs et joggeurs au bord du Bassin de La Villette. C'est plutôt paisible... Tout le contraire du concert d'Anthrax ! Grand plaisir de les retrouver, notamment avec Joey Belladonna au chant (même voix malgré les années). Le son est bon et incisif, les grands classiques sont de la fête ("A.I.R", "Indians", "Madhouse", "Caught in a mosh", "Got the time", "Antisocial"...). Le bassiste historique court et s'agite comme s'il avait 20 ans, Scott Ian tourne frénétiquement sur lui-même... Aaaaah, c'est vraiment un moment musical très agréable que nous offre Anthrax, saupoudré d'une excellente communication avec le public et d'un enthousiasme sain et sauf. Hommage est rendu à Ronnie James Dio et Dimebag Darrel, dont les portraits décorent les amplis le temps d'un morceau. Et puis, les meilleurs choses ont une fin, mais on a l'impression que le groupe n'a pas envie de partir : Joey remercie et fait des vocalises a cappella, Scott prend le micro le temps d'un petit mot... Adios ! Super concert.
  Au tour de Slayer. Un grand rideau blanc masque la scène : il servira à des projections de croix inversées pendant l'intro "Delusions of saviour". Lorsque le logo Slayer apparaît enfin, le public devient dingue (forcément). Et le concert de débuter par "Repentless", tiré du dernier album en date.
Ce qui impressionne toujours avec Slayer, ce sont le son et la cohésion musicale du groupe. Ce soir, c'est comme d'habitude : un volume sonore puissant mais bien équilibré (on aurait bien envie de se baigner dedans ; c'est jouissif), une interprétation carrée. Le décor : un immense backdrop et 4 croix inversées qui flottent au-dessus des musiciens en changeant de hauteur les unes par rapport aux autres.
Les moments forts : 
- l'enchaînement "Die by the sword / Black magic" (des très vieux titres pas entendus ensemble depuis longtemps et qui rappellent le génial album "Decade of aggression"),
- la ballade malsaine "When the stillness comes" qui passe hyper bien l'épreuve du live, 
- Tom Araya récitant quelques vers de "Dead skin mask" pour présenter ce morceau,
- les soli décapants de Kerry King et son déhanché en avant-en arrière... 
Les points faibles :
- Tom Araya s'adressant peu au public, malgré un capital sympathie certain (il semble parfois ne pas trop savoir quoi nous dire, tout simplement),
- j'entendais davantage la guitare de Kerry King que celle de Gary Holt (effet "côté droit de la scène" ou sous-mixage volontaire ?),
- les membres du groupe donnent l'impression de s'ignorer les uns les autres et je n'ai pas trouvé Gary Holt au top de sa forme. Départ rapido des musiciens en fin de set (un chaleureux "Thank you for sharing time with us" de la part de Tom) . Le passage de Slayer, dans ce même Zénith (avec Megadeth) il y a quelques années, m'avait laissé une bien meilleure impression du point de vue "enthousiasme" et "entrain".

mardi 20 octobre 2015

Warning "The strength to dream" review - Au musée du fado (Lisbonne)

Au musée du fado, à Lisbonne, on voit, on écoute, on savoure et on essaye de comprendre ce style musical nostalgique qui, dit-on, contient l'âme du Portugal (ou du moins une partie)...
En fouillant dans ma discothèque, qui ne contient aucune trace de fado, j'ai essayé de trouver le disque le plus proche de cette musique (et qui pourrait m'accompagner vers ce fameux musée). Et c'est le groupe de doom métal anglais Warning qui a remporté le trophée haut la main !
Lent, triste, désincarné : le métal du combo britannique semble porter tout le malheur du monde sur ses épaules. La voix est misérable, même pas agressive. Elle chante une sorte de mélopée, sur des riffs qui se déploie longuement, avec un côté assez répétitif parfois. Derrière, il n'y a aucune fioriture : instrumentation classique (batterie / basse / guitare), mais électrique bien sûr.
Cinq chansons seulement et Warning a déployé toute l'étendue de ce qui pourrait ressembler à un fado métallique, l'aspect ibérique en moins... Ce disque devrait tout simplement être vendu à la boutique du musée, au cœur de l'Alfama ! 

lundi 19 octobre 2015

Moonspell "The Butterfly effect" review - Dans un appart' au Portugal...

Pour ces vacances au Portugal, j'ai emmené un disque du seul groupe lusitanien de ma collection : Moonspell (enfin, à la réflexion, il y avait aussi le groupe Ironsword, mais au moment des préparatifs, je n'ai pas pensé à eux).
Paru en 1999, l'album "The butterfly effect" est probablement le plus atypique de la discographie de Moonspell. Il représente bien ce que j'appelle le "métal 97-00" ou encore "métal de la fin du millénaire", cette période marquée par l'essai de sonorités innovantes / modernes / synthétiques sur une base indéniablement métal.
C'est un peu comme si la pop anglaise avant-gardiste (The Cure, Depeche Mode, New Order...) s'était invitée dans les riffs traditionnels... Et c'est un peu le cas de cet appart' portugais loué pour les vacances : hyper moderne, avec moult grands ensembles à l'horizon, mais donnant sur une garrigue avec une cabane et un troupeau de chèvres ! Troublant.
Ce mélange conduit souvent à un métal froid et industriel mais qui n'oublie pas l'efficacité : "Soulsick", "Lustmord" ou encore "Adaptables" & "Angelizer" (pour ces deux-là, couplets discrets voire technoïdes mais growls sur les refrains). Sur "Tired", ça growle bien aussi, malgré le rythme mid-tempo et lancinant...
Ce qui caractérise ce "métal 97-00", c'est aussi la variété des ambiances. On apprécie aussi les aspects feutrés, jazzy et contemplatifs de "Can't bee" (grande réussite de cet album), l'excellent refrain de "Self abuse", le planant et fragile "Disappear here" (plutôt hispanisant sur les bords), l'instrumental final "K" (très calme avec final bruitiste). Pas mal pour se reposer au soleil !
Parfois, c'est aussi très dansant : "Butterfly fx" (dont le rythme d'intro ressemble au tube de Michael Jackson "The way you make me feel"), "I am the eternal spectator" (tendance plutôt new wave avec quelques réminiscences du "Temptation" de Heaven 17). Pour faire la transition, j'irai m'alanguir dans une tasca, au rythme du fado... Rien à voir.
Beau voyage et beaucoup de soleil ! Merci Moonspell de m'avoir accompagné sur tes terres.