samedi 28 mai 2016

Mon printemps Dio

Tandis que "Holy diver" et "The last in line" hantent ma sélection musicale, je ressors un journal antédiluvien (mai 1990 !) : D'head Banger Magazine n°1, avec cette accroche fatale sur la couverture "Les 100 meilleurs albums du hard 1968 - 1990".
Je sais que les deux mythiques premiers albums de Dio s'y trouvent car ce mag unique (à ma connaissance, il n'y a jamais eu de n°2) je l'ai lu, relu, re-relu jusqu'à plus soif. Une véritable bible, un ovni journalistique, dont la photo scannée ne rend pas justice à son degré d'usure réel...
Bref, pour revenir à Dio, plutôt que de chroniquer pour la énième fois des chefs d'oeuvre qui n'ont plus rien à prouver, laissez-moi reproduire la page consacrée à cet inoubliable groupe.
Tout y est. Rien à ajouter, si ce n'est ne jamais oublier la voix magique de Ronnie James.


Même la fille des Poissonnard lisait D'head Banger Magazine...

mercredi 18 mai 2016

Simo : "Let love show the way"

Un bijou de son vintage, la magie d'un power trio...
Comment doivent sonner une Gibson Les Paul et un ampli à lampes ? Qu'est-ce qu'un guitariste qui maîtrise l'art du toucher blues ? Qu'est-ce qu'un disque "habité" ? Il suffit en somme d'écouter Simo pour avoir de bons éléments de réponse à ces grandes questions.
Traversé en permanence par des chorus et des solis incandescents (au point que c'en est parfois un peu le bazar : "I lied"), ce disque de blues rock totalement rétrograde est une bien bonne surprise. Donc, dirons-nous, ça existe encore...
Durant tout l'opus, on n'invoque que des influences chaudes et positives : Led Zeppelin, Cream, The Allman Brothers (forcément pour ces derniers, puisque la majeure partie des chansons a été enregistrée par accident dans la maison-musée où le groupe vivait en communauté). 
"Let love show the way" dit le titre de l'album, mais c'est plutôt la musique qui a dicté sa loi et a montré où aller, un peu comme sur "I'd rather die in vain" ou encore "Ain't doin' nothin'", deux longues jam sessions qui donnent à l'auditeur l'impression d'être dans le local de répétition du groupe. On ne pourra pas dire que ce disque a été trafiqué avec Pro Tools, n'est-ce pas ?
Alors, ce Simo cru 2016 est-il le petit bijou musical de l'année ? Difficile de rater le virtuose JD Simo dans la plupart des magazines de guitare de la planète, mais il faut être honnête : si ses plans blues sont magistraux, certaines de ses compositions risquent de ne pas faire date. Après bien des écoutes de ce "Let love show the way", il ne reste pas beaucoup de riffs ni de refrains dans nos oreilles. Seule l'impression véridique d'avoir passé un bon et authentique moment musical prédomine (c'est déjà pas mal...). Alors, on remet le disque encore et encore, et forcément on retient vite "Stranger blues" le drôle de boogie woogie qui ouvre les hostilités, "Long may you sail" avec sa guitare héroïque sonnant telle une cornemuse, "Becky's last occupation" qui reprend à son compte les fondations de "Black dog" mais sans grande originalité. Voilà le hic : il aurait fallu un supplément d'inspiration afin de sortir l'auditeur du sentiment d'écouter un Black Crowes en roue libre.
Dommage quand même, car à peu de choses près cela aurait pu être une baffe monumentale.
Au Bon Beurre : Jeanine Poissonnard aime Simo !

mercredi 11 mai 2016

Massive "Destination somewhere" : hard rock de printemps

Groupe Australien, mais rien à voir avec AC/DC, la référence étant plutôt à chercher du côté de Guns n' Roses, ou plus précisément la carrière solo de mister Slash... La distinction a son importance car, du coup, on dirigera le zoom musical vers les débuts de Gn'R (rugueux, urgence, efficacité) mais l'on pointera du doigt des refrains en deçà de la méga référence "Appetite for destruction" (quoique celui de "One for the road" fait son petit effet dès la première écoute).
Le disque est court (10 morceaux, 40 minutes) ce qui en facilite grandement la digestion. Une bien bonne chose à une époque où l'on bourre les CD's jusqu'à la gueule... Mais il faudra plusieurs écoutes pour franchir la porte palière : sachez-le (récompense assurée pour les plus assidus).
Ce bon hard rock n'est pas d'une grande variété mais on ne peut que saluer sa bonne vieille authenticité : l'intro Texane de "Sinking ship" (oooh, ils ont écouté "La Grange" de ZZ Top), les premières mesures de batterie de "Blood money blues" (coucou "Night train"), l'inspiration typiquement Soundgarden de "The fall", les nombreux passages blues acoustiques (la première partie de "The way it's always been", le début de "Blood money blues", la balade finale "Beaten dog" agrémentée de chaleureux chorus au bottleneck).
On appréciera aussi l'effort vocal : pas mal Axl Rose, un peu Chris Cornell, un peu James Hetfield, un tout petit peu punk singer à la Jello Biafra ("Circus"). Le C.V est honorable, et si la voix de Brad Marr n'est pas époustouflante, elle a l'avantage d'être bien à sa place dans cet environnement très rock et truffée de possibilités que l'on découvrira peu à peu, c'est sûr.
Poursuivons avec les excellentes prestations guitaristiques de ce "Destination somewhere" : la dose de bonnes vibrations est vite atteinte dans les riffs et les soli ne sont pas en reste, inspirés et accrocheurs  (le final intense de "The way it's always been").
Enfin, disque sorti sur le label Earache = prix de vente alléchant !

dimanche 8 mai 2016

Un café & Blackrain : "Released"

De la Haute-Savoie au Sunset Strip, il y avait donc bien un chemin... Sur cette partie la plus animée du Sunset Boulevard, rappelons que les groupes mythiques du glam métal ont défrayé la chronique dans les années 80.
En 2016, avec ce "Released" tout neuf entre les mains, c'est l'un de ces albums légendaires que j'ai l'impression de détailler. Et encore, c'est un peu réducteur...
Le plus américain des groupes français a accouché d'un album varié et ambitieux, doté d'une dimension telle que les frontières sont abolies. 
Idéalement produits, voici treize titres (dont une reprise : "For your love" des Yardbirds) + un ghost track, qui explorent un large éventail de styles, du hard rock festif (auquel Blackrain est abonné depuis longtemps) jusqu'à des plaisirs plus inédits.
Dans toutes ces chansons, deux dénominateurs communs : la qualité des refrains (une constante chez Blackrain) et la richesse des arrangements (guitares finement ciselées, comme ces belles harmonies sur "Mind control" et "Killing me", ou encore cette alliance idéale folk / électrique sur "Words ain't enough").
On renoue, sans surprise,avec des saveurs juvéniles (il y a du Poison dans "Puppet on a string" et "Electric blue") et de bonnes décharges électriques bien calibrées ("Back in town" et son intro à la "It's so easy", "Mind control"). Certaines, dans cette même catégorie, bénéficient de gimmicks forts : "Eat you alive" et ses quelques mesures de musique de cirque, "Rock your funeral" et sa géniale oraison funèbre introductive, le "ghost track" affublé du cri de guerre traditionnel du groupe. Tout cela est aisément mémorisable et c'est un vrai plus pour s’approprier ce disque.
Ensuite, les innovations : d'abord, des chansons sur lesquels Blackrain enrichit l'instrumentation (les quelques séquences synthés de "Killing me" et "Run tiger run", le piano de "Fade to black") sans trahir son style et son efficacité. Dès les premières mesures légères de "Run tiger run" (beaux arpèges à la Cure) ou symphoniques de "Killing me", on sent qu'il va se passer quelque chose de différent, et pourtant les refrains restent de bonnes pépites hard rock. Très fort !
Avec "Fade to black", c'est un peu le même menu, sauf que l'on parlera plus de "power ballade", ce qui d'ailleurs étonne agréablement par rapport au calme plat du début. Un titre très "progressif", fort bien structuré.
Sur "Words ain't enough", le groupe s'encanaille avec une pop très dynamique. On pourrait presque parler de rock indépendant, sauf que ce titre est une véritable ode à la bonne humeur... Une impression de "grand huit" musical, comme sur certains albums de Prince. Alors, continuons avec "One last prayer", car c'est une sorte de gospel électrique dont le refrain fait d'ailleurs penser aux Platters !
Finalement, seul "Home" rate un peu le coche, car trop proche d'une ballade GN'R (on pense à "Sweet child o' mine", mais sans grande originalité).
Au fait, le café était très bon, lui aussi...