dimanche 8 mai 2016

Un café & Blackrain : "Released"

De la Haute-Savoie au Sunset Strip, il y avait donc bien un chemin... Sur cette partie la plus animée du Sunset Boulevard, rappelons que les groupes mythiques du glam métal ont défrayé la chronique dans les années 80.
En 2016, avec ce "Released" tout neuf entre les mains, c'est l'un de ces albums légendaires que j'ai l'impression de détailler. Et encore, c'est un peu réducteur...
Le plus américain des groupes français a accouché d'un album varié et ambitieux, doté d'une dimension telle que les frontières sont abolies. 
Idéalement produits, voici treize titres (dont une reprise : "For your love" des Yardbirds) + un ghost track, qui explorent un large éventail de styles, du hard rock festif (auquel Blackrain est abonné depuis longtemps) jusqu'à des plaisirs plus inédits.
Dans toutes ces chansons, deux dénominateurs communs : la qualité des refrains (une constante chez Blackrain) et la richesse des arrangements (guitares finement ciselées, comme ces belles harmonies sur "Mind control" et "Killing me", ou encore cette alliance idéale folk / électrique sur "Words ain't enough").
On renoue, sans surprise,avec des saveurs juvéniles (il y a du Poison dans "Puppet on a string" et "Electric blue") et de bonnes décharges électriques bien calibrées ("Back in town" et son intro à la "It's so easy", "Mind control"). Certaines, dans cette même catégorie, bénéficient de gimmicks forts : "Eat you alive" et ses quelques mesures de musique de cirque, "Rock your funeral" et sa géniale oraison funèbre introductive, le "ghost track" affublé du cri de guerre traditionnel du groupe. Tout cela est aisément mémorisable et c'est un vrai plus pour s’approprier ce disque.
Ensuite, les innovations : d'abord, des chansons sur lesquels Blackrain enrichit l'instrumentation (les quelques séquences synthés de "Killing me" et "Run tiger run", le piano de "Fade to black") sans trahir son style et son efficacité. Dès les premières mesures légères de "Run tiger run" (beaux arpèges à la Cure) ou symphoniques de "Killing me", on sent qu'il va se passer quelque chose de différent, et pourtant les refrains restent de bonnes pépites hard rock. Très fort !
Avec "Fade to black", c'est un peu le même menu, sauf que l'on parlera plus de "power ballade", ce qui d'ailleurs étonne agréablement par rapport au calme plat du début. Un titre très "progressif", fort bien structuré.
Sur "Words ain't enough", le groupe s'encanaille avec une pop très dynamique. On pourrait presque parler de rock indépendant, sauf que ce titre est une véritable ode à la bonne humeur... Une impression de "grand huit" musical, comme sur certains albums de Prince. Alors, continuons avec "One last prayer", car c'est une sorte de gospel électrique dont le refrain fait d'ailleurs penser aux Platters !
Finalement, seul "Home" rate un peu le coche, car trop proche d'une ballade GN'R (on pense à "Sweet child o' mine", mais sans grande originalité).
Au fait, le café était très bon, lui aussi...

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