jeudi 18 juillet 2019

Rose Tattoo : "Live in Brunswick at the Bombay Bicycle Club - 1982"

Comment la décennie 2010-2020 sera-t-elle analysée / étiquetée par les livres d'histoire ? Une idée ? Non ? Allez, oublions un instant nos dirigeants, le dialogue social, le réchauffement climatique et le Brexit, et tournons-nous vers quelque chose de plus "léger" : si l'on voulait bien utiliser un angle aussi sympathique que restrictif, cette décennie qui touche à sa fin pourrait bien être celle de l’archéologie musicale. Certains diront que c'est hallucinant de voir quels trésors d'ingéniosité les maisons de disques ont dû déployer pour sauver leurs fesses, mais si l'on reste dans le constat pur et dur, on se bornera à compter les exhumations d'enregistrements inédits qui ont eu lieu ces dix dernières années... Et le nombre risque d'être affolant ! 
C'est porté par cette vague-là que nous tenons aujourd'hui ce disque live des Tatts entre nos mains. Trente ans que ces bandes dormaient dans un coin... Incroyable...
Quant au cahier des charges, il est particulièrement alléchant : une heure de rock chaud comme la braise, interprété à la grande époque par le line up historique, et faisant la part belle aux trois premiers albums (les meilleurs). 
A l'écoute, l'interprétation est incisive. Elle est également franche et sans retouche (ces chœurs approximatifs...). Certaines chansons y gagnent un supplément d'âme : le démarrage abrupt de "Out of this place", la partie centrale aérienne et menaçante de "Butcher and fast Eddy", la jam à rallonge de "Revenge" (malheureusement amputée de son cri déchirant final présent sur la version studio), le tempo plus qu'appuyé de "Texas" qui lui retire ce côté sautillant assez agaçant qu'elle avait à l'origine... Et quantité d'autres petits délices : entre autres les parties de slide endiablées de Pete Wells, la voix papier de verre d'Angry Anderson qui semble ne jamais faiblir, la rythmique imparable du groupe...  Toujours est-il que l'on passe une bonne heure de sueur et de rock n' roll en compagnie des Tatts.  
Le seul bémol concerne le son. S'il rend tout à fait honneur à la puissance sonore du groupe, on se serait attendu à une production plus rêche, un peu à la manière du "If you want want blood" d'AC/DC. Ici, on regrettera les guitares un peu trop noyées d'écho et de reverb : une sophistication qui n'est pas vraiment raccord avec la musique brute de Rose Tattoo, mais qui n'est en aucun cas une restriction au plaisir d'écoute procuré par ce disque.


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