mardi 19 juillet 2016

The Outlaws : "Bring it back alive"

The Outlaws est un groupe de country rock (on dira aussi rock sudiste) dont les guitaristes se sont fait surnommer la "guitar army" parce qu'ils ont la particularité, comme Lynyrd Skynyrd, d'être trois (mais on aurait tout aussi bien pu parler de "drum connection" puisqu'il y a aussi deux batteurs).
Placer un post sur "Bring it back alive" juste après celui consacré aux deux premiers albums live ébouriffants de Ted Nugent n'est pas forcément chose facile. Si "Double live Gonzo !"  et "Intensities in ten cities" restituent sur rondelle la folie des concerts d'oncle Ted, avec ce son gras et épais, le disque live de The Outlaws marque le pas du fait d'une production faiblarde, pas plus épaisse qu'une feuille de papier. Trois guitaristes et deux batteurs dites-vous ? Eh bien, c'est parfois un peu difficile à entendre... Certes, tout le travail harmonique est là et c'est franchement du beau boulot. Par contre, la puissance n'est pas trop mise en valeur. Trois guitares cela devait pourtant générer un sacré punch...
Mais attention : malgré ces réserves, ce double album live datant de 1978 vaut la peine que l'on s'y attarde. Il est attachant, sans aucun doute, et il faut bien comprendre que ni les racines ni les intentions de The Outlaws ne sont les mêmes que celles d'un Ted Nugent très énervé. Il demandera par contre un peu d'investissement de la part de l'auditeur, certains titres ne se livrant pas si facilement que ça.
On passe sur une intro électronique instrumentale plutôt surprenante et décalée, pour parvenir à une belle triplette ("Stick around for rock & roll", "Lover boy", "There goes another love song") avec laquelle la carte de l'intensité rock est abattue avec succès mais aussi subtilité, chacun de ces titres ne fonctionnant surtout pas comme un "tout à fond tout le temps" ; au contraire, les structures qui les portent sont variées et progressives. Un bon démarrage de concert, donc.
Avec "Freeborn man", les racines country du groupe explosent davantage que sur les trois titres précédents, mais toujours dans un contexte rock.
Ensuite, avec la ballade contemplative "Prisoner", puis "I hope you don't mind", "Song for you" et "Cold and lonesome", on rentre dans une phase plus calme. Grosse baisse de pression sur ces chansons lorgnant entre la country, la folk et quelque chose qui évoque un peu le rock californien très cool ("Song for you", "Cold and lonesome") ou même quelques plans funky assaisonnés de lignes de basse disco ("I hope you don't mind"). Ce sont bien sûr des touches subtiles, comme ces breaks aux belles harmonies vocales sur "Cold and lonesome" qui rappellent une chorale gospel, et servent de tremplin pour des soli de guitare correctement envoyés. 
On avance dans le show avec "Holiday" et ses belles guitares à la tierce en introduction. Là encore, rock cool dans une veine Beach Boys, avec un refrain particulièrement mémorisable qui incite à la douceur de vivre. 
Encore des guitares jumelles (ou triplées) qui saluent le magnifique "Hurry sundown", l'une des perles du disque toute en fluidité, nostalgie et évidence, tandis que l'on sent que l'intensité du concert remonte petit à petit.
Et maintenant, place au grand final, le "Stairway to heaven" du groupe : "Green grass and high tides". Dix minutes en version studio ; près de vingt et une minutes sur ce disque live ! Et pourtant, on ne s'ennuie pas, tellement cette musique est épique, porteuse et coulant de source. Après une interprétation fidèle mais rallongée de ce grand classique du rock sudiste qui n'a pas à rougir face à "Sweet home Alabama", les onze dernières minutes sont bien sûr prétexte à des soli variés (guitares, batteries) et autres jams sur un rythme endiablé. The Outlaws nous met la fièvre, tout simplement, et parvient donc, un peu tardivement sur cette heure et quart de concert, à retranscrire vraiment la sueur et les émotions fortes sur bande. Comme quoi...

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