mardi 25 avril 2017

Jack Russell's Great White : "He saw it comin"

Dernière rencontre musicale en date entre Great White et moi : 1991, à l'occasion de la sortie de l'album "Hooked". Le groupe pratiquait alors un hard rock voué au succès, fortement teinté de blues, et bien bronzé au soleil de la Californie. 
Vingt-six ans plus tard, après une séparation, une reformation, un drame (l'incendie de la boîte de nuit "The Station" pendant un concert), une longue pause, un retour puis une scission du groupe en deux entités (Great White et Jack Russell's Great White), nous voici devant ce "He saw it comin" fraîchement sorti.
Tout cela pour dire que, poids de l'histoire et du temps oblige, ce groupe n'est plus le même. Du hard rock bluesy et festif des origines, il reste bien sûr des traces : "Sign of the times", "Crazy", "Spy vs. spy" et "Blame it on the night" rappelleront plutôt bien ce glorieux passé, avec un travail honorable sur les refrains. Idem pour la ballade "Love don't live here", très emblématique de l'ADN de ces groupes américains des années 80 flirtant avec le glam, et qui plus est fort réussie. 
Mais dès "She moves me" (placée en deuxième position, après le bon démarrage de "Sign of the times"), on est surpris par l'ambiance latino / funk de cette composition. Ce n'est ni raté ni désagréable, mais ce n'est pas Great White (et, en plus, ce n'est pas d'une originalité renversante). Un peu plus loin, le groupe enfonce le même clou avec "Don't let me go" qui déploie un feeling "tropical" et chaloupé : palmiers, bananiers, noix de coco et originalité aux oubliettes.
On continue dans l'éclectisme avec "He saw it comin". Là, c'est différent puisque c'est plutôt Queen qui serait en ligne de mire. Avec son piano mis en avant, ce titre fait vaguement penser à "Bohemian rhapsody" (sans la dimension grandiloquente, ni les chœurs, ni la complexité) ou encore au "Runaway" de Bon Jovi. Là encore, ça passe (et même plutôt bien, pour être honnête), mais avec l'impression curieuse de s'être trompé de disque... 
Sur "My addiction", le groupe oublie encore une fois son style de prédilection mais se rattrape sur l'inventivité : cette chanson d'obédience moderne et assez sombre, trace la route sur des arpèges bien pensé, qui ne doivent rien à personne.
Par contre, on oubliera vite "Anything for you" (ballade acoustique genre Def Leppard de série C) et surtout "Godspeed" que vous pourrez éventuellement entonner autour du feu à l'occasion de votre prochain camp scout.
Bilan mitigé donc, pour un album qui part trop dans tous les sens et ne respecte pas toujours les fondamentaux. Pour autant, on peut, une fois certaines surprises digérées, tailler la zone en étant heureux avec ce disque dans les écouteurs. Après tout, Jack Russell est toujours bien présent au micro, avec sa voix un peu plus claire et éraillée qu'avant, mais toujours chaleureuse...

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