vendredi 2 novembre 2018

Conan : "Existential void guardian"

Le dernier album en date, "Revengeance", était âpre, tortueux ; un ovni musical massif et qui se méritait... 
Alors, ce qui étonne avec ce "Existential void guardian" tout neuf, c'est que l'on y pénètre et que l'on y trace sa route sans trop de réflexion ni de difficulté. Difficile d'affirmer que Conan a vraiment simplifié ses riffs : chez ces chantres du doom guerrier, ils n'ont jamais été d'une très grande complexité, notamment du fait de l'accordage exceptionnellement bas de la guitare (peut-être même aussi de la basse) ainsi que de l'épaisse couche de fuzz qui les recouvre. Ce nouvel opus ne sera pas non plus l'album des pires excès de lenteur : "Revengeance" est déjà passé par là, avec ces véritables marécages musicaux qu'étaient certains passages de "Thunderhoof", "Wrath gauntlet" ou encore "Every man is an enemy". Non, finalement ce qui constitue l'attrait de "Existential void guardian", c'est une certaine concision dans le propos, un "je-ne-sais-quoi" rendant l'ascension plus directe du monolithe appelé Conan. Bon, l'easy listening est encore très loin, les néophytes continueront à gémir et les programmateurs à ignorer le phénomène, mais il est clair que le groupe a décidé d'aérer un peu. 
Mention spéciale pour le track listing, particulièrement bien étudié et permettant de varier les plaisirs d'un morceau à l'autre... Il faut dire que la pente est vertigineuse, de la lourdeur traditionnelle de "Prosper in the path" jusqu'aux quarante-cinq secondes furieusement grind de "Paincantation" (le "You suffer" de Conan). Entre temps, "Volt thrower" réussit son placement de titre court, enlevé et facile à lire (radiophonique à sa manière), tandis que sur certains passages de "Eye to eye to eye" le groupe convoque l'énergie du hardcore. On notera aussi quelques moments calmes sur "Eternal silent legend" : démarrage plutôt discret pour mieux t'aplatir mon enfant... Quant à "Vexxagon", c'est vrai - en y réfléchissant bien - qu'il est bâti sur des riffs plutôt simplistes (l'un d'entre eux, vers la fin, est même une relecture lente de celui de "Volt thrower"), mais il faut bien tout écouter : les patterns de batterie, les lignes de chant sont là pour maintenir l'attention des plus endurcis.
Petite mise en perspective finale : 4 titres live captés en 2018 à Manchester feront le lien sans à-coups entre hier et maintenant.

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