mardi 30 octobre 2018

Nitrogods

On ne le dira jamais assez : le rock est entré dans une phase "classique". Les grands groupes, encore présents ou déjà disparus, ont défini des styles, des standards, des classiques, des sons, des savoirs-faire que les plus jeunes ont envie de reprendre à leur compte, célébrer, revisiter, développer...
Le power trio allemand Nitrogods (composé de 2 ex-membres de Primal Fear et du bassiste-chanteur Oimel) aime le rock authentique, ont aligné un certain nombre de cibles et, devinez quoi, ont notamment fait un carton dans celle de Motörhead ! 
"Black car driving man" démarre et c'est en quelques secondes un ticket d'entrée vers la vitesse et la concision d'un "Bomber" ou d'un "Iron fist" (même constat pour "Demolition Inc.", et surtout pour "Wasted in Berlin" qui accueille dans sa frénésie le regretté Fast Eddie Clarke). La voix bourbon et cigarettes d'Oimel, de même que le son saturé de sa basse, complètent le tableau, et il faut bien reconnaître que les Nitrogods ont un sacré savoir faire, allant même jusqu'à varier le tempo, comme le faisait le grand Motörhead. C'est ainsi que "The devil dealt the deck" rampe insidieusement à la manière d'un "Sweet revenge", tandis que "Licence to play loud" utilise le groove et le balancement traditionnel du rock n' roll, tel que Lemmy et sa bande le pratiquaient sur des titres comme "Going to Brazil".
Motörhead est bel et bien au centre des préoccupations de ces énergiques allemands, mais pas seulement... Chez les Nitrogods, tous les moyens sont bons pour atteindre l'orgasme rock.
"At least I'm drunk" et "Zombietrain" dévoilent ainsi une facette beaucoup plus rockabilly, et l'on saluera au passage le jeu de guitare efficace et diversifié d'Henny Wolter. Harmonica et ambiance country blues crade sont au programme de "Whiskey wonderland", dans l'esprit de ce que peut proposer un groupe comme Nashville Pussy. "Lipsynch stars" et "Rifle down", bien chargés en guitares slide, s'en vont, quant à eux, chasser sur les terres australiennes de Rose Tattoo.
Avec ce premier album, Nitrogods, dont la promotion en France est quasiment au niveau zéro, signe un disque festif et uniquement composé de bons ingrédients pour bons amateurs de rock n' roll. Qu'on se le dise !


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