jeudi 25 avril 2019

Reece : "Resilient heart"

"Reece" est le projet solo de David Reece, le fameux chanteur qui a osé remplacer Udo au sein d'Accept, le temps de l'album "Eat the heat" (1989).
Amusant de "retrouver" David après toutes ces années (le terme étant mis entre parenthèses, attendu que l'intéressé a poursuivi sa carrière post Accept dans diverses formations - Bangalore Choir, Sainted Sinner, Bonfire...- et que ce "Resilient heart" est quand même son troisième album solo)... Une carrière conséquente, mais qui reste assez confidentielle, comme si la bonne étoile du succès passait parfois à proximité, sans jamais s'attarder.
On pourrait donc considérer ce nouvel album avec une certaine suspicion... Force est de constater, après plusieurs écoute, qu'une telle attitude serait déplacée, tant "Resilient heart" est majoritairement une bonne surprise. 
Malgré les heures de vol, la voix de David n'a pas souffert. Elle s'est même bonifié, ou plutôt elle a trouvé son véritable style. Exit les effets "éraillés" que l'on pouvait entendre parfois sur  "Eat the heat" (bon, on comprend pourquoi en même temps...) ; maintenant, le chanteur américain évoluerait plutôt sur les traces d'un Bruce Dickinson (en un peu moins puissant quand même) ou, encore mieux en termes de comparaison, Blaze Bayley. En somme, un timbre chromé et brillant, doté d'une bonne capacité à escalader les aigus.
Quant au style, on peut dire que Reece (le groupe) pratique un heavy metal d'obédience assez moderne. Pour faire court, "Resilient heart" pourrait constituer une bonne alternative au "The verdict" fraîchement sorti par Queensrÿche (prenez simplement le génial "A perfect apocalypse", l'intense "Wicked city blues" ou encore "Live before you die", à placer dans la même division qu'un "Speak" ou un "Speading the disease", ni plus ni moins)... Sur certains titres, on peut même déceler une petite influence Soundgarden (c'est assez flagrant sur les pièces mid tempo : "Karma", "I'm the one", "Two coins and a dead man"...), tandis que l'ombre d'Accept s'étend sur "Ain't got the balls" (le titre serait-il un clin d’œil à ses ex-collègues ?) et sur le très hard rock (et un peu trop convenu) "Desire". Toujours est-il que l'introductif "Anytime at all", avec son riff héroïque et légèrement oriental, nous ouvre les portes d'un univers musical franchement alléchant (riffs, refrains...).
Par contre, le niveau général baisse d'un léger cran à l'approche des power ballades : "I don't know why", dont on sifflotera pourtant le refrain même si celui-ci est archi téléphoné, et la majestueuse "Forest through the trees", qui semble fort banale à la première écoute, mais à laquelle il faut prêter l'oreille, ne serait-ce que pour sa superbe interprétation et son final poignant. 
Merci monsieur Reece ! Je vais de ce pas réécouter votre prestation sur "Eat the heat" que j'avais certainement (comme beaucoup) un peu trop dédaigné à l'époque...

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