vendredi 12 juin 2020

Immolation : "Close to a world below"

On ne change pas une équipe de death métal qui gagne...
Successeur du très réussi "Failures for gods", "Close to a world below" est toujours produit par Paul Orofino & Immolation : le gage d'un son très personnel, particulièrement grave et profond ("sourd", pourrait-on presque dire), même si ce nouvel opus donne l'impression de sonner un peu plus "clair" que son prédécesseur. 
"Didn't you say Jesus was coming" annonce le message écrit à l'intérieur du boîtier (sous le CD) : au cas où l'on n'aurait pas vu la pochette, et que l'on aurait pas encore compris que Immolation perpétue sa tradition de combo profondément anti-chrétien.  
Quant à la musique : riffs recroquevillés, harmoniques sifflantes ("Furthest from the truth", "Lost passion"...), multiples cassures, mesures improbables... Groupe d'habitude, Immolation se fait fort d'accomplir toujours le même exploit : laisser dans la tête de l'auditeur des lignes vocales intelligibles, alors que l'instrumentation est une marmite bouillonnante. Un vrai casse tête, qu'un titre comme "Father you're not a father" accomplit, par exemple, haut la main (là, on peut carrément parler de "refrain").
Nouveau soundtrack dédié à la barbarie des hommes,  "Close to a world below" perpétue cette tradition de riffs et de rythmes pas forcément très rapides, mais évoquant une vision prégnante de légions marchant impitoyablement droit devant (on peut même les entendre ahaner dans "Furthest from the truth"). 
"Lost passion" est un très bon exemple des recettes employées par le groupe : dès le début, superbe marche en avant musicale (le groove est vraiment prenant, les chorus beaux et inquiétants), mais, au moment où l'on se croit installé dans un agréable confort auditif, celui-ci est impitoyablement cassé, au bout de 2 minutes, par une partie très chaotique. Puis, on retrouve le flow du départ, mais avec des variations, qui aboutissent à un riff infini chargé de clore les débats. 
Tout comme "The devil I know" sur "Failures for gods", c'est d'ailleurs le riff infini de "Close to a world below" qui va refermer la porte ouverte sur les enfers par cet album, sur une baisse progressive et savamment dosée du volume. Le morceau est lourd mais il a une impitoyable dynamique, et les parties de guitare sont véritablement hantées (sûrement les meilleurs chorus de tout le disque). 
Amateurs du creuset infernal de "Failures for gods", vous savez ce qu'il vous reste à faire...


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