Alors, qu'en est-il de cette bande de copains originaires d'un village de l'Ardèche ? Etaient-ils vraiment si "thrash & speed" que ça ? Ok, un poil de vitesse sur "Enfants martyrs"... Et en ce qui concerne l'aspect thrash, c'est clair qu'ils transcendaient souvent les limites strictes du heavy. Le "drive" d'un Metallica ou d'un Megadeth ("Au nom de dieu le père"), le groove d'un Anthrax et ses chœurs de hooligans ("Seul", "Ta destruction), les riffs tournoyants d'un Coroner ("Le voisin", "Ta destruction"). Egalement, de Metallica, les plages instrumentales lentes avec basse et arpèges (l'intro de "Le voisin", la transition centrale de "Au nom de dieu le père") ; de Megadeth, cette manière, à la "Hangar 18", de placer des micro solos de guitare entre les passages chantés (la fin de "Le voisin"). Mais avec le raisonnable "Horizons limités", on lorgnerait plus vers Maiden (de même que le long passage central instrumental de "Jérémy Clod" emprunte à Steve Harris au moins la structure de ses titres épiques). Au final, inutile de retenir toutes ces références, puisque la meilleure chose que l'on pourrait dire sur Psychose est qu'ils avaient vraiment leur personnalité propre : des riffs intelligents voire étonnants, des refrains modernes et inoubliables ("Seul", "Ta destruction", "Jérémy Clod", "Apartheid", "Enfants martyrs", "Horizons limités"), portés par un chant clair franc et sans fioritures. Ce qui n'empêchera pas le groupe de splitter peu après... Quel gâchis...
Grâce à cette réédition, on peut donc retrouver Psychose dont les membres, comme nous l'explique la bio fournie dans le livret, étaient passés en l'espace de quelques années du statut de grands débutants à un niveau carrément bluffant. L'album "Ta destruction" aurait bien pu se suffire à lui-même vu sa qualité, mais nous avons droit, pour prolonger l'expérience, à quelques bonus tracks : le single "Ni foi ni loi" et la démo "Le combat des chefs" avec le batteur Rémi Allibert au chant (ce qui donne un Psychose un plus roots, voire légèrement punk dans l'esprit) ; la démo "Liberté" marquant l'arrivée du vocaliste Nicolas Fréchet, sur laquelle on entend le groupe évoluer, se positionner (au passage, une version brute de "Jérémy Clod" mais dans laquelle tous les éléments sont bien en place).
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