lundi 21 décembre 2020

Hitchhike : "Téquila!"

Quelle surprise et quel plaisir de retrouver cette "masterpiece" issue de la scène métal Lyonnaise... C'est en 1988 que Hitchhike a publié ce mini LP autoproduit intitulé "Téquila!"... Peut-être même avez-vous encore le 33T original avec le problème d'impression collector sur la pochette (tous les éléments en couleur apparaissaient alors dans des tons rosâtres) ? Ou tout simplement en gardez-vous le souvenir, mais sans grand espoir de remettre un jour la main sur cette pépite ?!
Eh bien c'est chose faite. Quelques tours de CD pour retrouver les sensations de l'époque : en cette fin d'années 80, Hitchhike était un groupe qui franchissait les frontières du simple heavy métal. On peut dire que ça commençait à dépoter, que ça désossait pas mal (cf. les nombreux ossements de l'illustration ?)... Oh, rien de très violent, mais une approche tendant vers la modernité, très basée sur les riffs, ainsi qu'une manière assez originale de poser des lignes vocales dessus (autant en profiter, ils ont alors un chanteur qui a du coffre : Gilles Tess). Sans vouloir spoiler la personnalité de Hitchhike, on peut dire, en guise d'indication, que le jeune Megadeth est un peu en ligne de mire de cette musique (notamment, quelques solos aux intonations très Chris Poland : "Down by the hammer" et surtout "Nuclear's love"). En même temps, on peut aussi penser aux collègues français d'ADX en savourant le speed "Hitchhike" et le petit clin d'oeil latino rigolo à la fin de "Tequila" ; tandis que le riff-galop de "Nuclear's love" et quelques chorus rappelleront furtivement Maiden... En tout cas, il n'y a rien à jeter sur ce mini LP de très bonne tenue ; aussi, continuons à célébrer les Attentat Rock, les Warning, les Blasphème, les Sortilège... mais, de grâce, n'oublions plus de citer Hitchhike à leurs côtés.
Qui dit réédition No Remorse dit bonus tracks et, ici, nous avons droit à la démo "Steel wheels" de 1990. Très intéressant enregistrement, qui jette d'ailleurs un éclairage plus précis sur les influences de Hitchhike. Sur "Steel wheels", le groupe a changé de chanteur : le nouveau vocaliste, William "Wils" Desarsens, est moins lyrique, plus rauque. En même temps, il est raccord avec une musique qui a perdu ses ors heavy métal pour se tourner vers un thrash affirmé, avec un son plutôt compressé (exit la flamboyance). Ainsi, on croisera Metallica à l'occasion du refrain de "Gave it all" (forte ressemblance avec celui de "Whiplash"), des harmonies inquiétantes du très réussi "Please" (au départ, on pense à "Welcome home (Sanitarium)", mais le développement est différent, puisque l'on aboutit même à un superbe solo d'harmonica), de l'instrumental atmosphérique à la basse ayant pour nom "Call of Mars" ("Orion" ? "Anesthesia" ?). Sur les autres titres, les riffs s'enchevêtrent comme des ronces musicales : la fièvre d'Exodus n'est pas bien loin.



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