vendredi 12 août 2016

Deströyer 666 : "Cold steel for an iron age"

Juin 2002, au Virgin Megastore, à Paris. Le rayon métal, qui a rétréci au lavage, a été relégué au fin fond du premier étage, dans une sorte de corridor bas de plafond. Ne soyons pas parano : ainsi en était-il de la plupart des CD, tous genres confondus ou presque... Bref, dans le peu de place restante, trônaient deux nouveautés alléchantes : "Hell's unleashed", marquant le retour des death métalleux suédois d'Unleashed après bien des années d'absence, et "Cold steel for an iron age" des barbares australiens de Deströyer 666. 
Mais pris d'un accès de méfiance aiguë, je n'achètai ni l'un ni l'autre, me réfugiant vite fait auprès de valeurs bien mieux maîtrisées par votre serviteur, telles que le "Crucible" d'Halford ou le "Revelations" de Vader. 
Eh bien, 14 ans plus tard, l'affront est presque lavé. Presque ? Oui, car je tiens bien entre mes mains ce fameux "Cold steel for an iron age", mais le sniper armé de la pochette a disparu, cédant la place à une gravure monochrome post apocalyptique à base de loups, de faucheuse et de monolithe mystérieux. L'accroche guerrière et sulfureuse, façon tract de groupuscule occulte, a donc disparu. Dommage...
Mais la musique est toujours bien là, et il y a même un bonus track d'époque ("The dragon"). Les amateurs d'Impaled Nazarene et de Marduk, dans leurs réalisations les plus nuancées, pourront trouver leur bonheur avec Deströyer 666 et son thrash / black metal de bonne facture. Le riff du morceau d'ouverture "Black city / black fire" est à enseigner à l'école tant il est bien trouvé. L'ensemble du disque n'est d'ailleurs pas d'une agression folle : ce n'est pas un "tout à fond", il est même assez varié. Il y a bien sûr du bon speed ("Sons of perdition", "Raped", "Savage pitch" et son superbe riff virevoltant), mais aussi de l'héroïque puissant à apprécier cheveux au vent ("Cold steel...", le majestueux "Witch hunter"), du quasi symphonique - sans clavier - que n'aurait pas renié Emperor ("The fall of shadows"), des références à Bathory dans sa période viking ("The calling", "The dragon")... Mon dieu, quel catalogue d'émotions, mais toujours sous la bannière du métal le plus pur.
Excellent album.

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