jeudi 3 août 2017

Benighted : "Necrobreed"

A tous ceux qui se sont demandés un jour à quoi pouvait bien servir un blast beat, sinon à démontrer les limites physiques du batteur qui l'accomplit, il y aurait bien une solution pour réhabiliter à leurs oreilles cette pratique musicale : écouter "Necrobreed", l'album cuvée 2017 de Benighted. Chaque accélération, et Lucifer sait qu'elles sont légions sur ce disque (on parle quand même ici de death / grind), vous placera au centre d'un tourbillon, le ventre creux comme au sommet d'un grand huit au moment de l'inexorable descente. Rarement aura-t-on ressenti cette sensation de vitesse extrême...
On passe sur l'intro "Hush little baby", forcément très inquiétante puisque nous sommes ici pour aborder le thème d'une déviance psychiatrique grave (une tradition chez Benighted), et voici que se déroule la première partie de l'album, depuis "Reptilian" jusqu'à "Der Doppelganger". Les impressions sont déjà bien positives : production optimale, interprétation au millimètre et tous ces ingrédients dont Benighted a le secret pour maintenir au top l'attention de son auditeur... En vrac, on citera la multitude d'effets vocaux utilisés par Julien Truchan (le chanteur), la qualité d'écriture des riffs ("Reptilian", "Der doppelganger", l'angoissante et poisseuse partie centrale de "Forgive me father"), sans oublier le fait que le groupe se mette en quatre pour proposer un "refrain", parfois frustre mais toujours mémorisable, dans ses compositions. 
Deuxième partie en vue, et là ce sont les superlatifs qui risquent de manquer... Souvent, les musiciens mettent leurs meilleures billes au début et font du remplissage sur la fin. Les gars de Benighted ne sont pas tombés dans le piège et n'ont pas non plus fait le contraire : ils ont tout simplement optimisé les six dernières chansons pour rendre l'écoute de ce "Necrobreed" aussi addictive qu'inoubliable. "Necrobreed", "Monsters make monsters", "Cum with disgust", "Versipellis", "Reeks of darkened zoopsia", "Mass grave" : une véritable autoroute de death metal technique, brutal et angoissant, sur laquelle chaque composition a rencontré Monsieur Plus ! Des refrains survitaminés, pour lesquels on citera en particulier le saccadé "Monsters make monsters", "Versipellis" et ses paroles en français, le gruik inhumain de "Necrobreed" et l'époustouflant "Mass grave".  Des riffs qui mitraillent mais n'oublient pas non plus de tout écraser : les incroyables mosh parts de  "Reeks of darkened zoopsia", l'intro de "Cum with disgust" (doté lui aussi d'une mosh part très revigorante), le final presque poignant de "Mass grave". Des gimmicks aussi : la boîte à musique de "Monsters make monsters", l'intro "radio" de "Reeks of darkened zoopsia", les lamentations sans fin et sans lendemain de "Mass grave".
Que celui qui persiste à affirmer que "le death métal ce n'est que du bruit" soit tout de suite crucifié sur l'autel de ce véritable mur du son musical.

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