dimanche 18 février 2018

Belphegor : "Totenritual"

Musique extrême à la croisée des chemins entre death et black métal : une caractéristique ADN permettant à Belphegor de superbement fluidifier son propos, et mettre bas une symphonie noirâtre dédiée aux forces du mal.
Tout coule de source donc, avec une remarquable capacité d'accélération : titres pied au plancher ("Baphomet", "The devil's son" et surtout le court final "Totenritual") ou plus nuancés, avec passages éclairs du calme à la tempête (toutes les autres chansons, mais en particulier l'étrange "Embracing a star" qui contemple et manque en permanence de s'embourber, puis décolle aux moments les plus inattendus). 
Groupe non passéiste officiant depuis 1991, Belphegor s'inscrit bien dans son époque en utilisant tout un arsenal d'effets : growls à géométrie variable de la part de son vocaliste / guitariste Helmuth, guitares épaisses correctement sous accordées, petits raclements vicieux dignes de Gojira ("Baphomet"), double grosse caisse qui clique à foison.
Il n'est pas rare, chez Belphegor, de jeter des ponts vers la musique classique, dont le faste et la puissance servent à merveille la cause de ces Autrichiens infernaux. Sur "Totenritual", la chanson "The devil's son" célèbre le musicien virtuose Paganini, fortement soupçonné en son temps d'avoir pactisé avec le diable. Il n'y a rien de précisé dans le livret, mais il se pourrait bien qu'Helmuth ait emprunté quelques lignes mélodiques au célèbre compositeur italien (ou du moins se soit bien inspiré de son oeuvre) tant ce titre respire le concerto ou la musique de chambre. 
En parlant de techniques expertes, on appréciera particulièrement les chorus malsains (souvent préludes à un solo de guitare) qui parsèment la plupart des compositions. Il est clair que ces gens-là ne jouent pas avec les mêmes gammes que le commun des mortels ! Encore une occasion de glorifier le malin et de fustiger les religions.

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