mercredi 6 novembre 2019

Nashville Pussy : "Let them eat pussy"

... de bruit et de fureur...
Pour ce tout premier manifeste, à peine 27 minutes d'un rock sale, énergique, saturé, vite expédié... Les morceaux s'enchaînent sans temps mort : la plupart ne franchissent même pas la barre des deux minutes... A peine le temps de s'habituer, et c'est la chanson suivante qui jaillit, précédée par un torrent de larsens et autres bruits blancs. Les niveaux sont too much, les amplis sur 11 ou 12, largement de quoi lutter avec la voix gouailleuse et mal poncée de Blaine Cartwright, le chanteur / guitariste.
De l'écoute de "Let them eat pussy", il ressort tout d'abord une atmosphère générale, et l'impression diffuse de tenir entre ses mains une sacrée pépite, et en même temps un artefact particulièrement dangereux. Lorsque le grand Lemmy a écouté et vu cet album (cf. la pochette), il ne s'est d'ailleurs pas trompé : ce groupe était plus que prometteur, et le rock n' roll - le vrai - pouvait dormir sur ses deux oreilles quant à sa pérennité et sa réputation sulfureuse.
Headbanging en rythme sur le tempo le plus souvent frénétique des chansons : impossible de résister. Seule "Fried chicken and coffee" marque un peu le pas : vitesse mesurée mais sournoiserie renforcée.
De cet amas vicieux, quelques flèches encore plus empoisonnées que les autres : le bombastique "Go motherfucker go" et le truculent "I'm the man", futurs hymnes indécrottables des set lists du groupe ; "Johnny hotrod", remarquable pour son côté boogie dégénéré, un peu comme si ZZ Top faisait la première partie des Sex Pistols ; la reprise "First I look at the purse" qui n'a forcément plus rien à voir avec le R&B original de ses géniteurs (The Contours), ni même avec le rock assez cool typé 70's de J. Geils Band, qui avait pourtant déjà en son temps amené le morceau vers une autre dimension, à base de guitares et non de cuivres.
Et pour finir sur une note au moins aussi ouvertement sexuelle que ce disque, un desiderata difficile à obtenir mais apte à faire rêver : "Lap dance from Corey !". Comprendra qui pourra...

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