vendredi 14 février 2020

Black Sabbath : "Black sabbath"

Note : cette chronique est extraite de l'ébauche d'un recueil consacré au doom métal, que j'avais commencé à écrire en 2006. Chaque album était alors disséqué sous la forme d'un "track by track", afin d'essayer d'être le plus objectif possible.
BLACK SABBATH : “Black sabbath” (1970) Sanctuary
Ozzy Osbourne : voc - Tony Iommi : guit - Terry “Geezer” Butler : bass - Bill Ward : drums
42 : 57

Black sabbath : j’imagine la surprise des auditeurs qui, en 1970, ont posé “Black sabbath” sur leur platine et ont entendu cette véritable messe noire ramper de leurs enceintes... Ou bien, si l’on se réfère aux divers bruitages (pluie, tonnerre, cloche lugubre) qui ouvrent ce bal des sorcières, une pure musique de funérailles drivée par des riffs anormalement lents et plombés, des couplets minimalistes, une voix de possédé ! Et dire que tout cela accélère vers la fin, pile au moment où l’on semblait avoir perdu tout espoir... Ainsi naissait le doom, à travers ce morceau souvent imité mais jamais vraiment égalé. 6 : 21
The wizard : voici le point de départ vers une terre vierge qui, trente ans et des poussières plus tard, n’a pratiquement pas été explorée (sauf peut-être par Earth, à travers l’étrange album
“Hex” ). Parce que si l’on est un dingue de l’étiquetage et que l’on écoute l’harmonica fou de ce
“Wizard”, on peut ici saluer sans problème l’avènement du “country doom” (ou encore “doom pour feu de camp sinistre”). 4 : 24
Behind the wall of sleep : est-ce une chanson ou une leçon de construction de riffs ? En guise d’exemple, les 40 secondes qui séparent la première note jouée de la première note chantée sont un véritable cheminement spirituel, musical et logique. Rarement entendu une structure aussi complexe et parfaite (à se demander si, beaucoup plus tard, les inventeurs des musiques très techniques comme certaines tendances du thrash et du death ne se seraient pas, tout simplement, inspirés de ce genre de morceaux). Ajoutons à cela des lignes vocales d’anthologie et le tableau sera complet. Un grand classique. 3 : 37
N.I.B : la curieuse démonstration de basse qui ouvre “N.I.B” attire déjà notre attention. Puis, le riff principal se montre aussi simple qu’efficace. Les chorus de guitare et autres solos exhalent une beauté baroque inoubliable. Encore un incontournable du groupe de Birmingham et, sans aucun doute, le morceau idéal pour achever cette fantastique face A. 6 : 07
Evil woman : c’est là, en ce début de face B, que l’on bascule vers du “un peu moins bon”. Pas vraiment ésotérique, assez basique, cet “Evil woman” a des relents de vieux rock n’ roll.
Finalement, là où “Black sabbath”, “Behind the wall of sleep”, “The wizard” ou encore “N.I.B” se
posent en pionniers musicaux et enfoncent bien des portes, “Evil woman” reste bêtement ancré
dans son époque. 3 : 25
Sleeping village : l’intro est une sorte de prototype de “Planet caravan” et constitue la seule partie chantée de l’ensemble. Après, on s’engage dans un dédale assez complexe de riffs avec pas tant de points de repère que ça, le tout ramassé dans une durée plutôt compacte. 
3 : 46
The warning : cette grosse jam-session est un des rares morceaux de Black sabbath dans lequel on peut apercevoir les racines bluesy du groupe. A certains moments, surtout sur les nombreux passages instrumentaux, on se croirait presque chez Hendrix ou chez Led Zeppelin ! Il y a du solo de guitare vintage “en veux-tu, en voilà” et, du coup, “The warning” est d’écoute fort agréable. Seulement, un peu comme “Evil woman”, ce n’est pas vraiment ce titre qui a fait avancer le schmilblick du doom... 10 : 32
Wicked world : on ne partira pas fâché, parce que ce “Wicked world” c’est du Black sabbath pur jus ; une sorte de petit frère de “Behind the wall of sleep”. On y retrouve la même science de l’enchaînement de riffs caverneux et géniaux. Et puis, mention spéciale au mystérieux - mais court - passage en arpèges qui se trouve bien calé au centre de cette pépite. 4 : 43

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