vendredi 29 mai 2020

Memoriam : "The silent vigil"

A peine un an après sa première carte de visite ("For the fallen"), Memoriam remet le couvert avec "The silent vigil". Bon dieu, douze années sans sortir d'album ont vraiment dû donner faim à Karl Willetts, rescapé du défunt Bolt Thrower (et pour Andy Whale, batteur historique qui a quitté BT en 1994, juste après l'enregistrement de l'album "For victory...", n'en parlons même pas...).
Bref, avec ce "The silent vigil", le "jeune" groupe assoit bel et bien ses principes fondateurs. Tout d'abord, visuellement, à travers une superbe pochette, apocalyptique, et toujours signée Dan Seagrave, cette fois-ci dans des tons roses du plus bel effet. 
Musicalement, porté par une production qui semble plus sèche et plus compressée que pour "For the fallen", Memoriam déploie à nouveau son death metal qui reste majoritairement mid tempo (on frôle parfois le blast, comme sur "As bridges burn", par exemple, mais sans jamais l'atteindre tout à fait) et fonctionne à grands coups de breaks vertigineux, de chorus de guitares jumelles et de riffs très heavy. Rien que sur le "Soulless parasite" d'ouverture, tous les ingrédients sont déjà réunis, et il est d'ailleurs intéressant de noter que, dans ce titre comme dans certains autres, les harmonies tissées par les guitares jouent plutôt dans les graves. D'autres fois, ces harmonies visent plutôt la tierce vers les aigus : c'est le cas de "From the flames", et surtout du morceau-titre "The silent vigil" qui, très court et principalement basé là-dessus, se pose comme le digne successeur de "Memoriam" sur le premier album. Sinon, les notes associées peuvent être aussi tellement crooked ("Weaponised fear") que l'on se croirait presque en présence des riffs inhumains et malsains créés par Trey Azagthoth en personne (Morbid Angel), ou encore les gars d'Immolation.
Mais, dans tous les cas, il faut surtout reconnaître le côté majestueux (et finalement mélodique) atteint par cette manière de concevoir le death : "Bleed the same" (menaçant, plus chargé qu'un 15 tonnes et pourtant superbe, presque mélancolique), et que dire du passage transitoire central de "No known grave", véritable petite symphonie en distorsion, si ce n'est que l'on a rarement entendu quelque chose d'aussi somptueux dans ce genre musical. 
Même le titre bonus "Dronestrike V3" est très bon, offrant au passage des sensations un chouia plus immédiates, légèrement moins travaillées, que ses copains de track listing.
Franchement, méfiez-vous de cet album : il risque, lorsque vous l'aurez bien ingéré, de vous (re)faire plonger pour toujours dans le chaudron du death.



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