mercredi 15 juillet 2020

Exodo : "The new Babylon"

Ne confondons pas Exodo et Exodus...
Les premiers sont originaires de la région de Bilbao (Espagne), les seconds viennent de la Bay Area (U.S.A). Les deux groupes ont certes été contemporains, mais Exodo distille du heavy métal, là où Exodus façonne un thrash juvénile et explosif.
Bref, ces formations aux patronymes si proches n'ont vraiment rien à voir l'une avec l'autre...
Et puis, au contraire de ses "collègues" américains, Exodo a disparu dans les méandres de l'histoire ; aussi, la réédition de cet unique album paru en 1988 va certainement surprendre ("Ah bon, il y avait un groupe qui s'appelait comme ça ?") mais surtout ravir !
Avec un cocktail musical mêlant le côté emphatique de Dio à l'aspect dur et tranchant d'Accept, le groupe de Bilbao a vraiment marqué son "The new Babylon" du sceau de la réussite, si ce n'est la production franchement perfectible de cet album. Sur les titres les plus rapides ("Born to be wild", "Thunders in the city", "Sons of the night"), on pense également au speed métal mélodique d'Helloween, et il faut dire que la voix puissante et haut perchée du chanteur y est sans doute pour beaucoup. Remarquable vocaliste (dont le fort accent espagnol rend la prononciation de l'anglais hachée et gutturale, pour un résultat inédit qui participe à la dynamique de cette musique), mais les guitares ne sont pas en reste... Malgré un son hélas un peu "grésillant", on entend heureusement tous les détails. Beau travail en rythmique, mais surtout des solis endiablés qui s'enchevêtrent, et quelques mesures de twin guitars par ci par là. Sur les très speeds "Thunders in the city" et "Sons of the night", le côté néo classique fait des ravages, avec quelques plans vertigineux empruntés à Malmsteen.
Pendant toute l'écoute, "The new Babylon" se déroule tel un tapis rouge, et l'on ne voit pas le temps passer. Le groupe est affuté, bourré de talent et les compositions, variées, sont particulièrement abouties : un break en arpèges façon Metallica au milieu de "Groups of defense" (dont le final original rappelle les trouvailles d'Andy La Rocque chez King Diamond), des nappes de clavier discrètes au début de "Thunders in the city" et pendant le solo de "Sons of the night", le côté héroïque de "Groups of defense" et de "Sex"...
Tout cela pour parvenir à cet incroyable "Heart in flames" (la power balade qui clôt l'album) : de la puissance progressive, du planant à la Foreigner (les nappes de synthé), des choeurs et une mélodie imparable... C'est poignant et ça lorgne de façon inattendue vers un hard FM racé... Décidément, et malgré toutes les références citées ci-dessus, Exodo a vraiment une personnalité propre, pas si facile que ça à appréhender.
Le mieux est d'écouter ce disque, de le découvrir (pour pas mal d'entre nous) grâce à cette réédition prophétique. Au niveau des bonus tracks, pas beaucoup de matériel ni de renseignements : "Mercenario de la noche" (une démo inédite, dont on ne sait pas si elle est antérieure ou postérieure à l'album), une version de "The new Babylon" enregistrée en répétition (qui montre l'excellent niveau du groupe). Mais bon, d'après les notes écrites par le guitariste Enrique "Kike" Villegas, il y avait aussi un single enregistré en 1985 avec les titres "Jezabel" et "Al mira atras" : dommage de n'avoir pas inclus ces chansons, histoire de pouvoir cerner encore mieux ce groupe qui oeuvrait au dessus de la mêlée...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire