mercredi 19 août 2020

Q5 : "Steel the light"

Pour faire court, Q5 est un groupe originaire de Seattle, dont l'un des membres éminents est le fameux guitariste Floyd Rose (l'inventeur du vibrato flottant qui autorise tous les excès), et ce premier album a été enregistré en 1984.
Avec Q5, autant être clair dès le départ : il ne faut pas trop se fier aux éléments qui peuvent renvoyer une image "futuriste". Mettons d'emblée de côté le dessin de la pochette (superbe), le look des musiciens (ridicule), mais aussi l'incroyable morceau-titre (épique) avec ses synthétiseurs spectraux et son rythme lent et galopant (paradoxal mais vrai). En vérité, tout cela ne reflète guère le reste de l'album. Q5 n'est pas aventureux comme Queensrÿche (son voisin de Seattle) et pas non plus progressif comme Asia (auquel le visuel fait quand même fortement penser). Ses racines sont plutôt simples : AC/DC (cf. la chanson "Rock on", dont le refrain ressemble d'ailleurs à "Bedlam in Belgium"), The Who, The Angels, Deep Purple... Sauf que le groupe a su habiller ça avec une production chromée et millimétrée. Lorsque l'on ajoute des choeurs bien calibrés ("Ain't no way to treat a lady", "In the night"), le constat s'impose : Q5 chasse sur les terres de Def Leppard. On nuancera juste ce propos en disant que le groupe sait aussi sonner de façon plus heavy ("Missing in action", "Pull the trigger"), ou plus mièvre façon AOR ("Lonely lady"). 
Le dénominateur commun de tout cela, c'est malheureusement que Q5 n'a pas un talent de composition démesuré. "Steel the light" a connu son petit succès (mérité) à l'époque, mais n'est pas devenu un classique.
Profitons néanmoins de l'occasion offerte par No Remorse Records de redécouvrir ce hard n' heavy bodybuildé, un peu FM sur les bords, un peu daté. La réédition est superbe, puisqu'elle comprend un deuxième CD avec du matériel rare ou inédit. La démo de 1984 sonne super bien : on y croise des morceaux qui auraient mérité leur place sur "Steel the light" ("She's a dancer", par exemple) et d'autres qui ont atterri sur l'album mais que l'on peut déguster avec une production plus légère (plus naturelle). Le morceau "Your love is the best love" (démo inédite datant de 1983) est amusant car le son est encore plus roots et la musique rappelle Pat Benatar ! Il y a aussi quelques titres live : "Steel the light" passe très bien l'épreuve de la scène ; par contre, "That's alright with you" (présent 2 fois, et servant de jam pour nommer les musiciens) dilue longuement des riffs basiques qui n'en valent pas trop la peine.


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