lundi 10 août 2020

Thynn Ice

Le cas de Thynn Ice, groupe de heavy / power métal basé en Californie, est absolument étonnant, totalement anecdotique... 
Ici, le label No Remorse ne met pas sur le marché, comme souvent, une compilation regroupant un single ou un E.P suivi de quelques titres tirés de démos et autres enregistrements d'archive captés en répétition ou en live. Non, "Thynn ice" est un véritable album, totalement professionnel, mixé et abouti, mais qui n'a jamais édité, hormis les 20 copies de "test pressing" ! Incroyable n'est-ce pas ? Surtout lorsque l'on entend la qualité du produit...
Tout est particulièrement affuté sur ce disque datant de 1992 : l'instrumentation, la cohérence, l'interprétation, avec une certaine urgence qui jaillit des enceintes, et ce chanteur incarnant le maître de cérémonie parfait, avec sa voix virile et lyrique à la fois (on pense un peu à Sammy Hagar). 
Au niveau des compositions, on peut souvent ressentir l'influence de Maiden : du "Wrathchild" dans la manière saccadée dont s'articulent les riffs ("Victim of the fall", "Midnite strangler", "One more last time"), une pointe de "2 minutes to midnight" ("Thynn ice"), un peu de "Children of the damned" (la power ballade "Life and death"). Ensuite, ce sera plutôt le drive de Judas Priest ("Runnin' mean"), le côté épique de Dio ("Lies" et son superbe riff qui aurait pu faire chanter les stadiums), et même une approche plus froide et moderne à la Megadeth (la flèche solo de "The sound of mind", l'intro et le développement de "Society's child"). 
Mais nous étions au début des années 90 et le heavy n'était plus très à la mode... La suite, nous la connaissons, et elle a visiblement frappé Thynn Ice de plein fouet.
Alors, cet album éponyme est-il vraiment, comme on nous le dit, le graal du métal U.S ? Un disque absolument underground à diffuser (enfin !) et réhabiliter : oui, ça c'est sûr. D'écoute fort agréable, il ravira tous les fans de heavy, surtout ceux qui recherchent une vibe sortie tout droit des années 80. C'est bel et bien un trésor enfoui. 
Après, il faut relativiser un peu : ce n'est pas un "Killers", un "Holy diver" ou un "British steel" bis. Il y a bien sûr quelques riffs marquants ("Lies", "Society's child") et des refrains qui accrochent bien ("Lies", "One more last time", "Runnin' mean", les lignes vocales agréables de "Life and death), mais ce n'est pas totalement suffisant. 
Finalement, en savourant "Thynn ice", on pense un peu à Grim Reaper : un élève doué, même surdoué, mais qui ne dispose pas du stock d'hymnes lui permettant d'accéder en première division.



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