lundi 23 octobre 2017

Muddy Waters / The Rolling Stones : "Checkerboard Lounge - Live Chicago 1981"

Les gens de Rock & Folk, toujours enclins à encenser ou à descendre, ont qualifié un peu vite cet album live de "sympathique mais anecdotique" (cf. Rock & Folk  n°600 - août 2017)
Ce fut juste mon album blues de la rentrée, mais bon...
Une fameuse collection de standards, dont certains signés par le maître lui-même ("Baby please don't go", "Mannish boy"), et un enregistrement de qualité +++ qu'il était grand temps de réhabiliter. Et si ce n'avait pas été pour la musique en elle-même, seules les circonstances auraient pu suffire ! Jugez plutôt : à la veille d'une série de trois concerts au stade de Chicago, Mick Jagger, Keith Richards, Ron Wood et Ian Stewart débarquent au Checkerboard Lounge, le club de Muddy Waters. Un simple 'day off", en somme, au beau milieu d'une tournée de 28 dates...
Le concert de Muddy a déjà commencé et c'est au cours de "Baby please don't go" que les Stones débarquent et s'installent à table. La légende du blues, n'a alors de cesse de les appeler, en commençant par Jagger qui finit par se lever et le rejoindre sur scène, progressivement suivi par Keith ("What about Keith ?") puis par Ron (Ian Stewart les rejoindra plus discrètement ensuite, forcément). La jam peut alors débuter, moment emprunt de grande spontanéité mais dont on ne doit pas se cacher qu'il a été sans nul doute été très planifié, vu la présence des caméras, des magnétos, ainsi que l'arrivée pas surprise de Buddy Guy, Lefty Dizz et Junior Wells sur "Mannish boy". Néanmoins, ce type de "rencontre" étant l'un des fondements du blues, on ne peut que se féliciter de pouvoir disposer enfin de ce témoignage audio officiel (il existe aussi en DVD).
Toute la musique est dominée par la voix grave, chaude et pointue de Muddy, les interventions de Mick Jagger étant assez discrètes, pour ne pas dire sporadiques (sauf le final "Champagne and reefer" sur lequel on l'entend particulièrement bien et tout du long). Même tarif pour les guitares et le piano des 3 autres, qui se fondent dans la masse du backing band de Mister Waters. Ce n'est donc pas, comme l'indique d'ailleurs le co-headlining de la pochette, un pur concert des Stones, loin de là.
On reconnaîtra aussi que le dernier tiers du show, hormis "Champagne and reefer", n'est pas le plus passionnant, principalement du fait de titres longs, lents et moins marquants que les précédents, tels que "One eyed woman" et "Clouds in my heart".
Pour le reste, voici un album sympathique et indispensable à tout fan de blues.

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