mardi 26 décembre 2017

Night Demon : "Darkness remains"

La pochette se charge de résumer une partie de la situation : une statue d'Eddie par une nuit d'orage, devant un hôtel de ville (digne de "Retour vers le futur") en proie aux flammes, aux animaux sauvages et, bientôt, aux morts-vivants. Le ciel est d'un noir d'encre, comme celui de l’illustration mythique de "Killers"... Bel ouvrage.
Album dans l'esprit Maiden, "Darkness remains" l'est sans aucun doute, et ce ne sont pas les guitares harmonisées - très présentes - qui diront le contraire. Plus qu'une déclaration, les paroles de "Maiden hell" se présentent sous la forme d'un ingénieux collage des paroles des chansons de la Vierge de Fer, du premier album jusqu'à "The book of souls". Et puis, il y a cet instrumental ("Flight of the manticore") dont certains passages sont vraiment bien proches de "Losfer words" (sur l'album "Powerslave"). Quelques petits détails encore : l'intro très "Fear of the dark" de "Black widow", celle à la manière de "2 minutes to midnight" pour "Life on the run" ; la rythmique cavalcade de "Dawn rider". Mais tout le reste n'est qu'impressions fugitives, bain de langage. Par exemple, "Welcome to the night" aurait pu trouver sa place sur l'album "The number of the number" : il rappelle un peu tous les titres, mais aucun en particulier... "Hallowed ground" est une sorte de "Wrathchild" sans la moindre note commune ; tandis que la power ballade "Stranger in the night" bénéficie d'une enveloppe charnelle à la "Children of the damned", mais la comparaison s'arrêtera là.
C'est d'ailleurs en écoutant ce titre que le petit jeu des influences s'est corsé, le spectre du "Don't talk to strangers" de Dio n'étant finalement pas bien loin (mais, là encore, influence uniquement, pas du tout plagiat). Fort de cet éclairage, on reconnaîtra que "Maiden hell" n'a de Maiden que les paroles : la musique, rapide et compacte, étant plus proche d'un "Stand up and shout" teigneux que d'un "Sanctuary". 
Sur "On your own" (hum, pas la meilleure chanson du lot), c'est plus Accept qui serait en ligne de mire.
"Darkness remains", la ballade finale, fait de l'œil à Black Sabbath, ne serait-ce que par l'entremise de cette voix trafiquée, la même que celle d'Ozzy sur "Planet Caravan".
Tout cela pour remettre un peu les pendules à l'heure : Maiden plane bel et bien au-dessus du berceau de ce jeune groupe qui en veut, mais pas exclusivement, et de manière assez diffuse. On appréciera d'ailleurs que ce ne soit pas uniquement la période Di Anno qui soit honorée, mais plutôt l'ensemble d'un extraordinaire "savoir riffer" dont on saluera l'idée géniale d'en perpétuer la recette.

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