mardi 17 avril 2018

Audrey Horne : "Blackout"

Pour ce sixième album, il n'y a pas à dire, Audrey Horne a trouvé son style : un heavy mélodique, classieux et moderne, boosté par une attaque à deux guitares harmonisées ainsi que de fines harmonies vocales. 
La formule tourne si bien qu'elle en arrive à lisser fortement les vieilles influences du groupe, passées au crible d'une puissante "audreyhornisation" de la musique. Parfois, elles surgissent encore, et avec une telle acuité que l'on accusera carrément les Norvégiens de le faire vraiment exprès : Iron Maiden pour la basse bien en avant et les twin guitars de "Naysayer" (écoutez en particulier le bridge avant solo de la chanson : typique) ; Thin Lizzy pour le beau "Rose Alley" (dont le titre lui-même est un clin d’œil à "Rosalie").  
Par contre des titres tels que "This is war" ou "Audrevolution", en plus d'être très réussis, ne doivent plus grand chose à quiconque : c'est du pur Audrey Horne, point. Même constat pour le mid tempo blafard "California" (passé l'intro un peu pataude dans l'esprit du "Quest for fire" de... Maiden) ou encore "Midnight man" (très heavy mais trop en roue libre pour être vraiment marquant).
Sa patte, Audrey Horne l'a aussi posée sur des influences nouvelles, ce qui fait l'intérêt de ce disque (en sus de la photographie conceptuelle qui illustre la pochette, dans la lignée du "Wish you were here" de Pink Floyd, ou encore du "Presence" de Led Zeppelin).
On commencera par la presque pop tranquille et mélancolique de "This one", basée sur un beau riff répétitif et symétrique, qui fait mouche. Un détour aussi par le hard FM musclé avec "Blackout", dans lequel Pat Benatar pourrait quasiment retrouver ses marques d'antan ("Hit me with your best shot", ça vous parle ?). Quelques mesures d'orgue Hammond B3 au centre du speedé "Light your way", de quoi prendre l'autoroute à fond et doubler tout le monde (si vous voyez ce que je veux dire)...
Un simple clin d’œil  comparé à "Satellite", ou comment vampiriser des plans funk voire disco et en faire une réussite heavy incontestable, un truc tout bête mais pour lequel, bien souvent, on se souvient d'un disque. Audrey Horne l'a fait, et cette respiration aux deux tiers de l'album est un moment fort.
Petit mot sur les bonus : on s'étonnera éventuellement de la relégation de "Juggernaut" au rang de B-stock, ce titre heavy fonctionnant au moins aussi bien que "Midnight man" ou "Light your way", et proposant même un pont lourd et inspiré. Pas de souci par contre en ce qui concerne la place loin au fond de "The end", le refrain de cette balade proposant de sales petits relents dignes d'une pop anglaise commerciale façon Oasis (à oublier donc).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire