jeudi 19 avril 2018

Rose Tattoo : "Assault & Battery"

La bande son des épreuves et du passage à l'âge d'homme...
Car malgré les mines un peu patibulaires des membres du groupe et les sujets parfois bien sordides abordés ici (la prostitution, l'alcool, les quartiers difficiles...), il y a de l'espoir dans ce disque. Beaucoup d'espoir. Ne serait-ce que sur la photographie qui orne la pochette : être fier de son premier ou dernier tatouage, seule tache de couleur dans le noir et blanc du quotidien ; nouer des amitiés solides et faire front à plusieurs contre une certaine fatalité.
Voilà, il y a déjà tout cela à gratter en surface.
Mais le moteur véritable de "Assault & Battery" c'est bien sûr la musique : ce rock n' roll qui peut changer une vie, vous sauver de la délinquance ou d'années passées à trimer misérablement en usine... C'est surtout cela que l'on ressent, cette conclusion inéluctable : "Rock n' roll is king" ! 
Et concernant Rose Tattoo, le hard rock distillé par ces gars est tellement âpre qu'il devrait vous faire diminuer de façon drastique votre dose quotidienne d'antidépresseurs. Le son est sec comme un coup de trique, la voix d'Angry Aderson râpe et monte au front  tandis que la guitare de Michael Cocks arrache des morceaux de bitume (l'intro d'All the lessons, par exemple). Véritable marque de fabrique, une deuxième six-cordes, celle de Pete Wells, distille de longues traînées de slide (la seule vraie fioriture dans cette musique : merci !).
Pour autant, ce "Assalut and battery" est tout sauf une agression vile et gratuite. Des couplets et des refrains inoubliables, il y en a à foison. En fait, chaque chanson mérite tout simplement d'être citée : il n'y a rien à écarter, entre les speederies à la limite du punk ("Suicide city", "Manzil madness", "Assault and battery", "All the lessons"), les manifestes rock mid tempo  ("Out of this place", "Let it go", "Rock n' roll is king", "Sidewalk Sally"), le blues lent et lourd de menaces ("Chinese dunkirk"). La maîtrise du propos est juste parfaite.
Le pire, c'est que ces australiens nés pour rocker n'ont jamais ressemblé, ni de près ni de loin, à leurs glorieux confrères d'AC/DC... 
Sur les cinq membres de ce line up original ("Assault & Battery" n'étant que le deuxième album de Rose Tattoo), Angry Anderson, le petit chanteur chauve, est le seul survivant. Les autres sont partis exhiber leurs tatouages, riffer ou assurer la rythmique dans d'autres dimensions. C'est donc avec toujours autant de bonheur, mais avec un petit pincement du côté gauche, que l'on extirpera désormais ce "Assault & Battery" de son étagère.
Petite précision : le deuxième bonus n'est pas une version alternative de "Suicide city" mais la chanson "All hell broke loose", extraite de la compilation "Nice boys don't play rock n' roll".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire