mercredi 25 septembre 2019

Abdullah : "Graveyard poetry"

Deuxième album pour Abdullah, et toujours cet incroyable bouillonnement créatif, avec pour dénominateur commun ce heavy / stoner / sludge / rock qui a carrément vu la lumière, porté par la voix d'ange de Jeff Shirilla.
"Graveyard poetry", une expérience de yoga métal, déclinée en plusieurs exercices et autant d'influences, qui demandera à l'auditeur un peu d'exigence et surtout de pratique : l'album, assez long, ne se livre pas si facilement, et il faudra plusieurs écoutes pour maîtriser sa cartographie assez complexe.
"Graveyard poetry", où comment passer, au sein du même recueil, de Black Sabbath ("The whimper of whipped dogs", assez lent, avec un break speedé genre Electric Funeral, "Beyond the mountain") à Dio (le petit bolide "Deprogrammed") ; de Deep Purple ("Guided by the spirit") à Down (le sludge d'école de "Medicine man"). 
On peut même tâter du Ozzy Osbourne période Zakk Wylde sur "Strange benedictions", des relents de hardcore à la Biohazard, avec growls de circonstance ("They, the tyrants"), des gris-gris / bruitages psychédéliques ("Black helicopters", "A dark but shining sun"), de froides arpèges façon groupe de thrash ("Salamander")... Tout cela sans qu'Abdullah perde sa personnalité, son essence, des pièces comme "Pantheistic" ou "Secret teachings of lost ages" renvoyant d'ailleurs directement aux principes établis sur le premier album, mettant en retrait cette fibre un peu aventurière présente sur le reste de "Graveyard poetry". 
Tout cela sans oublier "Behold a pale horse", une grande boucle de doom progressif (piano délicat au départ et à l'arrivée), qui se charge de faire voyager l'auditeur dans des méandres délicats, contrastés et savamment structurés.
Quelques années plus tard, cet Abdullah sans limite implosera, peut-être dépassé par les ramifications galopantes de son imagination. Dommage...




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