dimanche 1 septembre 2019

Exodus : "Bonded by blood"

L'une des tendances actuelles, ouvertement admises par quelques groupes de métal, consiste, lors de la phase d'écriture d'un nouvel opus, à s'enfermer en studio avec un panel d'albums référentiels, histoire de guider leur inspiration ou plus si affinités... "Bonded by blood" fait fréquemment partie de ce type de sélection, étant aussi un incontournable des classements, dans la catégorie "Meilleurs albums de thrash metal".
Faisant partie des pionniers, ayant même abrité en leur sein Kirk Hammett avant qu'il ne parte rejoindre un autre groupe (hum...), les gentils agités d'Exodus déploient, sur ce premier album, leur vision du thrash ; une approche que l'on pourrait qualifier de "juvénile", et pour laquelle le groupe trouvera lui-même la définition idéale deux albums plus tard, à l'occasion d'une phrase culte glissée dans la chanson "Toxic waltz" : "good friendly violent fun" (par la suite, un album live sera ainsi nommé... c'est dire).
Le chanteur, Paul Baloff, qui n'enregistrera qu'un unique album studio (celui-ci !) avec Exodus, réussit l'exploit d'établir une norme, sans pourtant posséder une empreinte vocale phénoménale. Fort d'une énergie sans faille, et sans doute aussi de l'écoute réfléchie de tout ce qui avait déjà été mis sur le marché dans la spécialité "heavy speed" depuis le début des années 80 (Venom, Metallica, Slayer, Exciter), il sait agresser et chanter en même temps, en plus d'avoir compris les techniques applicables à ce type de métal (cette production insidieuse qui entoure la voix d'un halo de reverb...), bien aidé aussi par les chœurs de hooligans de ses complices.
Classique parmi les classiques, "Bonded by blood" possède sa collection d'hymnes qui déboulent. En tête, imparables : "Bonded by blood", "Metal command", le saccadé "Lesson in violence" (qui a été pressenti un temps pour fournir son titre à l'album), sans oublier le plus mesuré et mélodique  "And then there were none", qui surfe carrément sur l'océan des riffs d'anthologie. 
Introduite par l'efficace "Piranha", la deuxième partie du disque marque un peu le pas par rapport à la première. Précédé par une petite pièce instrumentale interprétée à la guitare acoustique, le mid tempo "No love" varie les plaisirs tout autant qu'il fait pas mal retomber la pression. Juste après, "Deliver us to evil" nous réveille avec un riff vraiment "evil" que n'aurait pas renié Slayer. Malheureusement, le morceau s'étale sur un peu plus de 7 minutes et surtout se perd dans le dédale d'une structure complexe pas totalement maîtrisée, ou du moins difficile à suivre... Exodus démontrera par la suite, sur des albums entiers (cf. "Force of habit"), cette incroyable faculté qu'il a d'aligner des riffs au kilomètre, sans se soucier de la digestion de l'auditeur. Enfin la bombe à fragmentation "Strike of the beast" se charge de fermer la marche, sans grande inventivité mais avec une capacité agressive phénoménale.


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