mercredi 11 septembre 2019

Last In Line : "II"

Deuxième album pour Last in Line, forcément dédié à Jimmy Bain, bassiste, décédé peu après la sortie du tout premier. Une telle tragédie aurait pu sonner le glas de ce projet... L’apparition d'un nouvel effort studio à même de quoi surprendre un peu... Et pourtant, passant donc, par la force du destin, des trois quarts à seulement la moitié du line up historique de Dio (les rescapés Vinny Appice et Vivian Campbell), Last in Line est bel et bien là pour défendre la cause d'un heavy lyrique et racé, tel qu'il a été défini par le maître dès l'album "Holy diver".
Andrew Freeman chante toujours bien, dans l'esprit, mais sans définitivement être la doublure vocale de Ronnie James. La production bien définie, claire et assez sèche, donne l'impression d'avoir le groupe face à soi, dans la même pièce. Quant à l'iconographie du groupe, elle nous conforte dans l'idée que ce projet a une personnalité propre, ainsi qu'une ligne directrice précise.
Après une intro belle et atmosphérique, l'album démarre par un titre lent, presque scandé : "Black out the sun". Drôle de choix, mais la surprise initiale laisse vite place à une impression de majesté, de solennité, d'exception (d'autant que que "Black out the sun" est franchement chiadé). Bref, cet album numéro 2 interpelle dès le départ, mais positivement. 
Avec le titre suivant ("Landslide"), le groupe nous fait le coup, sur un tempo bien balancé cette fois, de la chanson évidente au premier abord et toujours intéressante bien des écoutes plus tard (un peu comme "Starmaker" sur le premier album). Les riffs ne sont pas follement originaux, mais ils impriment à la perfection ! 
Ensuite, "Gods and tyrant" (au riff rappelant quelque peu les travaux bluesy de Rory Gallagher) ralentit, tandis que "Year of the gun" passe la cinquième vitesse, pour des délices heavy en vitesse surmultipliée... Et l'auditeur de se dire : "Ok, Last in Line a construit son track listing sur une alternance systématique de tempos ; donc, la chanson suivante, "Give up the ghost", va être lente." Bingo ! Mais c'est là que le raisonnement prend fin, et c'est aussi là que l'on a toutes les chances de décrocher... "Give up the ghost" est bel et bien lente mais ses deux collègues d'après aussi ("The unknown", "Sword from the stone"). Aucun de ces chanson ne démérite vraiment : "Give up the ghost" est un mastodonte conçu pour écraser, "The unknown" a une construction assez progressive mais ses nombreux breaks et parties alternées gênent le décollage, "Sword from the stone" est à peu près aussi bien que l'introductif "Black out the sun" sauf qu'elle est trop longue, répétitive et mal placée. 
Le tournant du disque se trouve donc là... Certes, Last in Line a pensé à tout, et le forcément très électrique "Electrified", fils spirituel de "Stand up and shout", est chargé de relancer cette machinerie devenue fort poussive. Mission accomplie, mais pour mieux retomber dans la routine de deux compositions ("Love and war" et "False flag"), l'une mid-tempo et l'autre un peu plus énergique, sans accroches évidentes, glissant telles des gouttes sur une toile cirée... 
Et c'est vraiment dommage de risquer la touche "stop" à ce point, tant le titre final ("The light") relève le niveau... Beau, lumineux, porté par une dynamique implacable et doté d'un refrain bien taillé, "The light" ferme magistralement cet album en dents de scie, mais, vous l'aurez compris, il faudra peut-être faire des coupes franches et zapper quelques passages mitigés ou longuets pour parvenir jusqu'à lui.




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