dimanche 13 octobre 2019

Anathema : "Eternity"

Note : cette chronique est extraite de l'ébauche d'un recueil consacré au doom métal, que j'avais commencé à écrire en 2006. Chaque album était disséqué sous la forme d'un "track by track", afin d'être le plus objectif possible.
The red digipack limited edition
Inside booklet & original cover
ANATHEMA : “Eternity” (1996) Peaceville
Vincent Cavanagh : guit & voc - Daniel Cavanagh : guitars - Duncan Patterson : bass - John
Douglas : drums
1 : 08 : 39

Sentient / Angelica / The beloved : un album qui commence par ces 3 morceaux, différents mais plus ou moins connectés entre eux ou complémentaires, ne peut pas être mauvais. “Sentient”, c’est l’instrumental bouleversant comme la naissance d’un enfant (dont on perçoit un instant le sample de ses pleurs) ; “Angelica”, c’est le tube planant qui permet de se libérer de la pesanteur et dont la mélancolie et la progression dramatique laissent sans voix ; “The beloved”, c’est la chanson énergique qui autorise l’auditeur à redescendre sur terre après tant de rêveries.
Eternity part 1 : derrière ses beaux arpèges, “Eternity pt.1” est un titre assez frénétique, comme s‘il traduisait une révélation tardive et urgente (“Do you think we‘re forever ?”). Les vocaux sont en voix claire (comme sur tout le reste de l’album), mais Vincent Cavanagh y joue les écorchés vifs.
Eternity part 2 : un bel instrumental atmosphérique de 3 : 11, qui se déploie lentement, comme l'éternité...
Hope : avec cette chanson, Anathema donne le coup d’envoi des différentes reprises de Pink Floyd qu’il effectuera par la suite, en concert principalement. Une bonne cover, très cohérente avec le reste du disque.
Suicide veil : avec sa lenteur, sa tristesse et ses nombreuses poses acoustiques ou en arpèges, ce morceau peu enlevé se pose comme une sorte de réminiscence évidente du passé doom mélancolique du groupe.
Radiance : on continue dans la lenteur, avec des arpèges clairs et pas trop de distorsion. La suite de “Suicide veil”, un soupçon d’énergie en plus (surtout vers la fin, lorsque le tempo s’agite et que la guitare intervient en solo).
Far away : un bon titre mélancolique, d’apparence simpliste mais qui entête rapidement. Anathema écrira beaucoup de titres dans la même veine, voire assez ressemblants (on pense par exemple à “Don’t look so far” sur l’album Judgement).
Eternity part 3 : ce titre est un doom atmosphérique dont la particularité, par rapport à l’ensemble du disque, est de recourir majoritairement à la grosse distorsion. Le chant est très vindicatif.
Cries on the wind : les couplets utilisent un accompagnement minimaliste, quasi inaudible, sur lequel Vincent Cavanagh vient poser une voix circonspecte. La grosse armada du groupe intervient entre les deux et crée un contraste saisissant. Le morceau se termine en monologue d’un désespoir absolu.
Ascension : on dirait un peu une variation purement instrumentale de “Angelica” ou un petit cousin de “Sentient”. Très agréable à écouter, ce morceau se termine sur une partie de piano cristalline : même son que celle qui ouvrira l’album suivant.

La version digipack rouge (édition limitée) de “Eternity” contient en bonus des versions acoustiques de bonne facture de “Far away” et de “Eternity part 3”.






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