jeudi 5 décembre 2019

Black Star Riders : "All hell breaks loose"

A l'origine, c'était assez simple : ce groupe, formé autour du vétéran Scott Gorham (Thin Lizzy), avec Ricky Warwick (The Almighty) au chant et une poignée de mercenaires, devait permettre à un phénix de renaître de ses cendres et s'appeler... Thin Lizzy. Mais Scott Gorham, peu avant de rentrer en studio, finit par prendre une décision raisonnable : ne pas toucher à la légende (au risque de l'altérer), rebaptiser le projet ("Black Star Riders") et, même, tenter de s'éloigner le plus possible de l'ombre musicale de Thin Lizzy.
Concernant ce dernier vœu, il est tout de suite possible d'affirmer qu'il ne s'est pas vraiment réalisé (ou alors pas totalement, loin de là). De tous les groupes en activité aujourd'hui, Black Star Riders est bel et bien le meilleur et le plus évident dépositaire de l'héritage Thin Lizzy, à quasi égalité avec les suédois de Dead Lord. 
Bien sûr, si l'on écoute uniquement "Blues ain't so bad", ce cousin éloigné du "Motorcity is burning" de MC5, on peut franchement oublier la bande à Phil Lynott. Constat similaire mais un peu plus nuancé avec "Kingdom of the lost" : pourtant très "celtique", le morceau rappelle davantage les efforts récents de Black Country Communion. On est trop dans le cliché.
Avec "All hell breaks loose" et "Bloodshot", c'est assez neutre (en somme, une personnalité propre qui commencerait à émerger), mais chaque chorus de guitare(s) ramène impitoyablement au groupe mythique qui a composé "Jailbreak". Même constat pour "Before the war" qui, en plus, est trahi par son côté héroïque. 
Et lorsque l'on aborde "Bound for glory", "Hey Judas" ou encore le très enjoué "Someday salvation" (et ses "Sha na na na..."), c'est pour nager dans un océan de guitares jumelles et de riffs saccadés qui enveloppent les mélodies de manière si caractéristique... Là, c'est du Thin Lizzy pur jus. Faites abstraction de tout cela et écoutez le menaçant "Hoodoo voodoo" : au-delà de tous ces détails harmoniques (qui sont d'ailleurs bien présents), ce sont aussi les lignes de chant qui nous ramènent au rivage (le pont juste avant le solo : incroyable de mimétisme avec les tics favoris du grand Phil).
Qu'on ne se méprenne pas sur cette démonstration : tous les titres cités ici (ou non) valent le détour. Du bon hard rock mélodique, expert et très bien interprété. Le léger problème de Black Star Riders, c'est son placement, et seule la suite de sa carrière pourra indiquer si le groupe ne fait qu'employer brillamment une bonne vieille recette, ou peut carrément se l'approprier...

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