mardi 24 décembre 2019

Workshed

Mark Wharton (batterie) et Adam Lehan (guitare), deux anciens d'Acid Reign et des débuts de Cathedral, se retrouvent pour jammer en 2014, après un très long break. Des morceaux naissent, sont enregistrés sans but précis, et il n'en faut pas plus pour que leur vieil ami Lee Dorrian, immédiatement séduit, les accueille sur son label Rise Above et programme une sortie officielle en septembre 2019. L'acte de naissance de Workshed aux yeux du monde, qui, de simple projet, devient groupe et album éponyme. 
D'emblée, dès la première écoute, nous sommes tout de suite saisis par le rendu très gras des guitares, mais aussi par le groove implacable qui émane de la plupart des morceaux. 
La musique de Workshed est étiquetée "sludge / doom", et c'est vrai que le son est plutôt raccord avec ces qualificatifs. Après, en ce qui concerne le sludge pur jus, ce sont surtout les deux derniers morceaux ("Safety behaviours" et "It doesn't have to be that way"), d'ailleurs enchaînés l'un à l'autre, qui pourraient prétendre à ce qualificatif. Quant au doom, bien que la plupart des compositions comportent des petits breaks bien lourds, on ne rangera vraiment sous sa bannière que l'étouffant "A spirit in exile", et le plus versatile "Anthropophobic" (pour ses mesures qui défient les lois du bpm).
Mais alors, qu'en est-il du reste de l'album ? Eh bien, avant tout, le sentiment que l'on a affaire à du métal, au sens très large du terme. Par exemple, le phrasé, qui renvoie souvent à Celtic Frost, ou encore "Nowhere to go" (prix Nobel du groove) et "On sticks of wood" qui, en plus de faire un malheur, adressent des clins d’œil à Slayer, lorsque celui-ci s’essayait à tempérer / moderniser son propos en ralentissant le tempo (certains titres de "Seasons in the abyss" ou encore "Diabolus in musica"). 
Mais le plus remarquable sur ce disque, c'est l'affiliation sous-jacente et quasi permanente avec le mouvement hardcore et l'esprit crust (la pochette anarchiste et dérangeante, en noir et blanc, ne pourra en aucun cas dire le contraire). Dès l'entame ("The windowpanes at the Lexington"), on se prend dans la tronche cette ouverture vers le punk forniquant avec le métal, sans parler des premiers jalons de "If this is how it is" qui font penser aux riffs de Biohazard. Un peu plus loin, les passages tout à fond de "This city has fallen" achèvent d'enfoncer le clou et de faire vibrer les crêtes. 
Une fois de plus, Lee Dorrian a eu du flair... L'une des grosses bonnes surprises de l'année.



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