mercredi 18 décembre 2019

Blood Ceremony

Première carte de visite pour ce groupe Canadien signé chez Rise Above Records, indice fort qu'il y a certainement quelque chose à creuser ici bas...
Accueillis assez longuement par un orgue aigrelet, qui débouche ensuite sur une instrumentation vintage portée par une production remarquable de naturel, nous pénétrons, via le très réussi "Master of confusion", dans le proto-doom psychédélique, progressif et occulte de Blood Ceremony.
La chanteuse, Alia O'Brien, a une voix envoûtante et sensuelle (nous sommes quelques années avant l'apparition de Blues Pills). Elle se charge, en outre, des parties d'orgue électrique, mais aussi de l'arme "secrète" du groupe, dévoilée dès le deuxième titre ("I'm coming with you") : la flûte traversière, dont on peut d'ailleurs carrément dire, après l'écoute complète de l'album, qu'Alia est virtuose ! Nul doute que Lee Dorian, patron du label Rise Above Records, a dû flasher sur ce détail, lui qui a su, en son temps, envelopper deux compositions du mythique "Forest of equilibrium" (Cathedral) d'inoubliables chorus de flûte traversière.
Mais revenons à Blood Ceremony... Tout cet assemblage musical, pas agressif pour un sou (ne cherchez pas ici de heavy doom) mais fort agréable à écouter, nous ramène à la fin des années 60, ainsi qu'au tout début des années 70. 
Black Sabbath est une influence assez évidente à pas mal de moments. On l'entend parfois à l'occasion de breaks pouvant déboucher sur de petites accélérations (le final de "Master of confusion", la transition centrale de "Return to forever" qui utilise quelques mesures bien connues de "Electric funeral") ou de nets ralentissements ("Return to forever", "Hop toad" juste après le crapaud qui coasse, "I'm coming with you", "Hymn to Pan"...). L'ensemble du morceau "Into the coven", par exemple, est lui aussi très typé Black Sabbath, et ce dès l'introduction. Même topo pour la majeure partie de "Children of the future".
L'ombre de Black Sabbath, donc, mais pas seulement... Egalement, des couleurs psychédéliques chatoyantes (la flûte qui virevolte autour du pourtant doomy "I'm coming with you", la relative bonne humeur de "Hop toad", le break entraînant de "Children of the future", le remarquable solo de flûte de "Hymn to Pan"...) et des touches de délicate musique médiévale (l'instrumental "A wine of wizardry", "The rare lord", quelques chorus à droite à gauche au fil des chansons...).
On terminera par l'aspect progressif de cette musique : clairement, plusieurs influences se rencontrent ici. A l'intérieur d'un même morceau, les breaks (qui peuvent conduire à l'arrêt total de la musique qui repart alors sous une autre forme, comme pour "Children of the future", par exemple) servent à faire cohabiter tout ce beau monde sous le même toit.


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