vendredi 3 janvier 2020

Airbourne : "Boneshaker"

"Boneshaker" : la cuvée 2019. Cinquième album studio, pour ce groupe australien à l'image / l'approche toujours assez juvénile... 
Juvénile, certes, mais sachant réfléchir. Pour cette livraison, les Airbourne se sont définis deux directions.
La première : l'héritage assumé d'AC/DC. Trop de prétendants dans le monde ; les vrais descendants ce seront eux, et eux seuls. Pour cela, ils ont obtenu de leur producteur, Dave Cobb, la recréation "virtuelle" des mythiques studios Albert, aujourd'hui disparus. En plein cœur de Nashville (USA), travail d'archéologue et, finalement, pari réussi : "Boneshaker" a bel et bien ce son pub rock abrasif et addictif, dans lequel on se baignerait volontiers, si c'était possible. 
Deuxième direction : l'efficacité. Retrouver l'urgence incroyable du premier album. Tel un "Reign in blood" du hard rock, on peut déjà dire que les 30 minutes et quelques secondes de ce cinquième album sont un bon présage. Effectivement, si l'on excepte "Weapon of war" (le titre le plus lent et le plus long), la plupart des chansons ont un format "3 minutes" qui font qu'elles vont forcément droit au but. 
De "Boneshaker" à "Sex to go", c'est un sans faute introductif : formats variés, bons riffs (celui de "Boneshaker" est exceptionnel), énergie à revendre (ce "Burnout the nitro" qui pourrait remplacer un groupe électrogène, tandis que le groupe accélère le tempo et resserre le timing sur "Sex to go"). 
Ensuite, place à toute une série de petits brûlots : "Backseat boogie", "Blood in the water", "Swtchblade angel". Ces titres cimentent l'ADN ultra remuant de cet album, mais ils sont trop identiques. Le travail sur les riffs aurait dû être plus conséquent. Heureusement, le groove de "She gives me hell", placé en plein milieu, permet de maintenir l'attention, jusqu'à "Weapon of war", dont certaines parties en font le "Ride on" du disque. Là, superbe refrain et excellente construction (break et variante vers les deux tiers). 
Enfin, l'hymne : "Rock n' roll for life". Vous en avez marre de chanter "Ready to rock" à la fin des concerts d'Airbourne ? Pas de souci, les australiens vous ont construit un nouveau joujou : lignes de walking bass endiablées (on peut dire "running bass", vu la vitesse), chœurs de hooligans et refrain simplissime à hurler. Téléphoné mais super efficace !
Vous l'aurez compris en lisant ces lignes : Airbourne est taillé pour la route et a les volts dans la peau. Nul doute qu'ils donneront naissance, un jour, à un deuxième "Runnin' wild" : ce "Boneshaker" n'en est vraiment pas loin.


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