samedi 11 janvier 2020

Phil Campbell : "Old lions still roar"


- 2004 : interview promo pour l'album "Inferno" (Motörhead). 
Phil Campbell : "Je commence à bosser sur un album solo. Je devrais l'avoir terminé dans le courant de l'année prochaine. Cela n'aura rien à voir avec du Motörhead. C'est tout ce que je peux en dire pour l'instant... Je vais travailler avec des amis, mais surtout seul".    
Est-ce toi qui te charges de l'écriture des paroles ? "Certaines d'entre elles. Mais je pense que j'aurai besoin d'aide sur certaines chansons. D'autres titres seront uniquement instrumentaux."
- 2015 : interview promo pour l'album "Bad magic" (Motörhead).    
Où en es-tu de ce disque solo ? Phil Campbell : "Un certain nombre d'invités y apparaîtront. Rob Halford de Judas Priest y chantera un titre, et d'autres aussi, mais c'est encore au stade embryonnaire. J'ai une démo de trois titres qui est bien avancée..."
- Octobre 2019 : nous tenons enfin le fameux album solo de Phil entre nos mains. En 15 ans de gestation, les écrits restent (merci Rock Hard - Hors série spécial Motörhead) mais les choses ont bien le temps d'évoluer... ou pas. Le titre chanté par Rob Halford est là ("Straight up"), il y a une pléthore d'invités (album hétérogène : un chanteur différent par chanson), un instrumental (l'outro planante "Tears from a glass eye"), et c'est vrai que le disque n'a pas grand chose à voir avec Motörhead... Enfin, relativisons : le méchant "Swing it" (chanté par Alice Cooper) n'aurait pas dépareillé sur un album du bombardier, tout comme l'excellent "These old boots" (chanté de voix de maître par Dee Snider) qui, passé au crible du timbre granitique de Lemmy, aurait pu faire un très bon "Killed by death - part 2". 
Pour le reste, c'est vrai que Phil Campbell s'est écarté des cadres de son ancien groupe. En témoignent les trois balades qui jalonnent "Old lions still roar", et lui donnent une bonne partie de sa saveur : "Rocking chair", très Def Leppard dans l'âme ("Two steps behind") et génialement placée en ouverture, "Left for dead", chaleureuse avec ses parfums gospel, "Dead roses" dont le piano évoque les Guns période "Use your illusion"... Autre signe de l'émancipation du guitariste gallois : celui-ci n'hésite pas à adapter la musique à son intervenant. Ainsi, et sans s'attarder sur les détails de toutes les chansons, "Straight up" dresse-t-il un pont vers le métal afin de mieux servir la voix chromée de Rob Halford, tandis que "Faith in fire", chantée par Ben Ward (Orange Goblin), donne dans le très pachydermique. Quant à "Walk the talk" (feat. Danko Jones et Nick Oliveri) et "Dancing dogs" (feat. Whitfield Crane), elles ont forcément une forte saveur années 90, ce qui est d'ailleurs l'impression dominante (et assez inattendue) qui découle de l'écoute de cet "Old lions still roar" (nous avons quand même croisé, au passage, les ombres de Def Leppard, Guns n' Roses, Ugly Kid Joe et Queen of the Stone Age, sans compter la production, moderne, qui y est aussi sans doute pour quelque chose). 
Un très bel album, très attachant. 


Indispensable ! Pour remonter dans l'histoire de Motörhead et de ses membres.

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