samedi 18 janvier 2020

Presumption

Paru en 2017 et publié "physiquement" sur son propre label (Sleeping Church), voici, après plusieurs EP,  le premier album de Presumption, groupe français de doom métal... Un véritable album : la passion, le pas en avant conséquent et courageux, dans un pays où cette branche très particulière du heavy n'a jamais vraiment essaimé ni fait recette (quelques noms nous viennent quand même à l'esprit, certains hélas disparus ou mis en sommeil : Northwinds, Ataraxie, Rising Dust, Monolithe, Barabbas, Father Merrin...). On le sait : en matière de doom, énumérer des groupes c'est entrer dans autant d'approches différentes du style, certaines plus ou moins lyriques, modernes, traditionnelles, lourdes, expérimentales, mâtinées de death ou même de black... Et j'en oublie !
Chez Presumption, on respecte les grands anciens : Black Sabbath (l’atmosphère cosmique de "Sand witch" et sa progression vers la puissance) , Trouble, St Vitus (les courts instrumentaux "Midnight suffering" et "Nomen est omen"). On respecte le True doom, mais l'on n'oublie pas d'inclure des éléments inattendus (le final totalement black métal de "Deadly barrels", les vocaux hardcore de "Presumption" sur une base pourtant des plus doomy, le côté tribal et chamanique à la Caronte de "Dr Satan").
Autre pan, fondamental : chez Presumption, on voue un culte à Cathedral. Lorsque, après quelques mesures bien funèbres, "Pale blue horses" prend de la vitesse, c'est toute l'ère "Carnival bizarre" ou encore "Supernatural birth machine" qui vous saute à la figure (on pense à "Hopkins", à "Urko's conquest"...). Toujours sur l'autel dédié aux doomsters de Coventry : un petit clin d’œil à "Equilibrium" à la fin de "Presumption", les samples de "Red death" et, surtout, son sublime final mortifère à la "Reaching happiness, touching pain" (ici, c'est un violon aigre qui n'en finit plus de survoler les marécages).  
Mention spéciale à la production (impeccable) et à la prestation du bassiste / chanteur à la robe de bure, Moot : sorte de Julien Truchan du doom, il maîtrise au moins quatre types de voix différents, de la plus mélodique à la plus extrême (tour de force démontrant d'ailleurs la variété des ambiances proposées).
Un excellent album, l'un des meilleurs parus sous la bannière très confidentielle du french doom métal.
A soutenir absolument !


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