lundi 6 avril 2020

ADX : "Execution"

Paru en 1985, au milieu de cette décennie-pépinière du métal français, ce premier album d'ADX a su séduire les fans, à défaut (bizarrement) de plaire à une partie de la critique de l'époque...
Empruntant le meilleur d'Iron Maiden, de Judas Priest, ainsi que les travaux récents d'une jeune clique assoiffée d'énergie (Metallica, Exciter...), ADX s'est dévoilé avec une production plus qu'honorable, ainsi qu'une cohérence et une personnalité déjà bien affirmée. Pour mieux la comprendre, petit zoom sur le terme "ADX" qui signifie, en métallurgie, "acier doux" : en somme, l'alliance idéale entre le vrai métal et une certaine subtilité. C'est pourquoi le groupe a offert aux auditeurs de poser des mélodies sur du speed métal (la grosse sensation du moment), forts d'une paire de guitaristes inspirés (Bétov et Marquis), d'un talent certain pour la composition, et d'un chanteur (Phil) à la voix idéalement haut perchée et agressive en même temps. A cela, nous rajouterons cette guillotine, qui deviendra le "Eddie" d'ADX !
"Execution" (l'album) propose un track listing pas très compliqué : 8 titres seulement, délimités astucieusement par deux hymnes speed ("Déesse du crime" en intro, et le bestial "Caligula" - à hurler tous ensemble - en guise de conclusion ; incontournables des concerts du groupe 30 ans plus tard). Tout aussi indispensables, "Prisonnier de la nuit" et "L'étranger" (quels refrains !) s'imposent également, mais dans des formats moins linéaires, moins rapides et plus évolutifs (à ce titre-là, la structure de "L'étranger" est tout simplement remarquable). Pour clôturer la face A, rien de tel qu'un instrumental ("Execution") : pas très facile à retenir, mais construit de manière à évoquer les différentes phases d'une exécution, en employant de nombreux procédés musicaux (tambours militaires, arpèges, riffs, chorus, bruitages...).
Sur la face B, mis à part "Caligula" déjà évoqué ci-dessus, c'est "Prière de Satan" qui attire l'attention, avec une qualité de composition bluffante : l'introduction inquiétante et puissante, le riff principal brillant et moteur, la partie centrale plus apaisée (à la Metallica, lorsqu'ils lèvent le pied), les paroles... C'est du grand ADX... Comparativement, "Le fléau de dieu" et "Vampire" marquent un peu le pas. Moins inventifs que leurs consorts, ils n'en restent pas moins intéressants, d'autant qu'ils laissent assez bien apparaître l'influence Maiden : plutôt épique période "Piece of mind", avec de nombreux breaks et chorus, pour "Le fléau de dieu" ; plutôt dans l'esprit "2 minutes to midnight" (un poil plus rapide) pour "Vampire".
Excellent disque : l'une des pierres angulaires du métal français...

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