dimanche 12 avril 2020

Bongzilla : "Gateway"

Note : cette chronique est extraite de l'ébauche d'un recueil consacré au doom métal, que j'avais commencé à écrire en 2006. Chaque album était alors disséqué sous la forme d'un "track by track", afin d'essayer d'être le plus objectif possible.
BONGZILLA : “Gateway” (2002) Relapse
Magma : drums - Muleboy : guit & voc - Cooter Brown : bass - Spanky : guit
47 : 07


Greenthumb : une voix échappée d’un transistor et une guitare saturée en essaim d’abeilles saluent le début du massacre de votre système hi-fi par Bongzilla. Chaque riff (mais il n’y en a pas tant...) est méthodiquement rabaché et le chant, lorsqu’il y en a, se présente sous la forme d’un sévère raclage de gorge. Pas vraiment de couplet ni de refrain (ou alors, des couplets mais pas de refrain ?) ; ici, ces notions-là sont jetées aux orties. Primitif donc, et peu subtil, mais une forme d’expression musicale rare et vraiment efficace. 4 : 07
Stone a pig : décidément, Bongzilla adore les samples de voix parlées. Il y en a un peu partout sur ce “Stone a pig” qui dégage également une impression de plus grande diversité que son brûlot de prédécesseur. Les tempos se veulent assez variés et lorsque la basse fonctionne sans la guitare, on remarque à quel point elle ratisse large. Mais le clou du spectacle c’est ce génial passage pendant lequel les instruments jouent avec le volume et font du violoning. Vu le grain hautement abrasif des distorsions, l’effet est aussi écrasant que saisissant. 9 : 47
Sunnshine green : encore une intro en direct du transistor de la cuisine ! D’abord des riffs ultra lourds qui, ensuite, optent pour davantage de vitesse et même de groove. Quelques tentatives de solos ou bien de chorus, mais la structure reste chaotique, à mille lieues d’une construction classique de chanson. Quant au chant, il semble piocher allégrement dans l’héritage de Burzum ou encore de Mayhem (période Maniac) mais avec un superbe sous mixage comme dans Electric Wizard. 4 : 20
666lb. Bongsession : l’intro se fait à la basse solo bourrée d’effets. Le riff est simpliste,
monolithique, hypnotique, avec une alternance saturation normale / saturation à fond. Enfin, une variation survient au bout de six minutes environ (savourez le son granitique de la basse à cette intersection-là)... Mais est-on seulement encore en vie pour l’apprécier ? 7 : 55
Trinity (gigglebush) : quatre minutes quarante d’un riff devenant de plus en plus tribal sur fond de samples de bruits liquides (une pipe à eau ?), toux du fumeur, briquets que l’on allume, etc... Les guitares sont un véritable essaim. Un titre quasi instrumental, prétexte à tous les débordements.
Gateway : on démarre, comme d‘habitude, avec quelques voix radiophoniques. Mais la force de “Gateway” ce sont ces passages “guitarless” (couplets ou refrain ?) assez discrets, forgés à la rythmique (basse sursaturée / batterie) et à la voix hurlée sous mixée. Un larsen d’enfer signale l’arrivée des guitares et l‘impression d‘écrasement est vraiment immense. Le morceau s’achève sur un riff stoner/doom typique et basique. 7 : 18
Keefmaster : introduction rituelle pour Bongzilla (un peu comme les extraits de films d‘horreur chez Mortician) pour un titre curieusement syncopé et avec une guitare tellement chargée en énergie fuzz qu’elle en devient parfois quasi incontrôlable. 4 : 27
Hashdealer : on termine avec un titre certes lourd, mais presque classique dans sa construction couplet / refrain (pour une fois !), avec une décélération d’enfer en guise de conclusion à la conclusion. 4 : 32

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