dimanche 9 juillet 2017

Rory Gallagher : "Irish Tour ' 74"

"Irish Tour '74"...
Ceux qui sont tombés amoureux de cet initialement double vinyle live ont souvent une anecdote à raconter pour relater leur rencontre. Comme cet internaute qui, sur le site Amazon.fr, se rappelle de son service militaire difficile dans l'est de la France, uniquement égayé par les albums de blues et de rock que quelques compagnons d'infortune insoumis parviennent à faire rentrer dans la caserne. Dont celui-ci...
J'aurais aimé découvrir ce disque plus tôt et le disséquer avec des potes, mais les circonstances et les méandres de mon parcours musical en ont décidé autrement... Peu importe finalement, puisque la rencontre a bien eu lieu, en février 2014 pour être précis. 
En vacances à la montagne, en Auvergne, j'avais emporté une guitare électrique, un ordinateur portable et quelques exemplaires récents du journal Guitar Part, histoire de travailler avec les DVD inclus et les tablatures de l'espace Pedago. C'était sans compter avec le numéro 240, fraîchement sorti et acheté dans une Maison de la presse de La Bourboule. Au sommaire, entre autres, une inoubliable étude de style consacrée à Rory Gallagher et concoctée par l'excellent Max-Pol Delvaux, l'un de mes profs préférés de Guitar Part. Je m'y mets de ce pas et je sens déjà la magie opérer à travers ces riffs gavés de blues et d'énergie : slides, bends, harmoniques, tourneries et utilisation non académique du pouce sont au programme ; sans compter le son unique du Vox AC30 que Max-Pol utilise bien évidemment. Je ne suis qu'au début de ma semaine de vacances et je n'aime pas skier, aussi je prends la voiture dès le lendemain, direction la grande ville du coin : Clermont Ferrand. Objectif atteint en une heure et, à une extrémité de la longue Place de Jaude, la FNAC me tend les bras. Je décide d'acheter deux albums live, histoire de balayer le plus de carrière possible du maître irlandais : "Stage struck" et "Irish Tour '74". De retour au centre de vacances, je commence par écouter "Stage struck" qui relate la période 1979-1980 de Rory, plus hard, et je me prends déjà une belle baffe. Mais c'est "Irish Tour '74", écouté dans un deuxième temps donc, qui déclenchera l'addiction définitive.
Fiévreux, urgent, nourri de la saturation rauque du Vox, c'est un peu l'album live idéal : un montage / collage de prises en concert capturées à Cork les 3 et 5 janvier 1974, complétées par la session du 4 janvier (répétition sans public qui a généré "Back on my stompin' ground", "Just a little bit" et les quelques secondes finales de "Maritime", un instrumental style surf music non crédité ici). Les titres interprétés ces jours-là mais qui auraient fait double emploi avec le "Live! In Europe" de 1972 ("Messin' with the kid", "Laudromat", "Pistol slapper blues", "In your town", "Going to my hometown") ont été malheureusement écartés. De même, "As the crow flies" reste le seul survivant de la partie acoustique. Il faudra attendre 2014 et le coffret "Irish Tour '74" pour pouvoir écouter le set complet de Cork (y compris les titres "In session" et les shows de Dublin et Belfast) et s'apercevoir notamment que les curieuses premières mesures de "Too much alcohol" étaient en fait la fin de "Hands off" ! 
La première partie du disque, de "Cradle rock" à "As the crow flies" est vraiment sublime : on navigue entre rock n' roll inspiré ("Cradle rock", "Tattoo'd lady") et blues incendiaire ("I wonder who" et "Too much alcohol"). Mention spéciale pour les deux dernières chansons citées : je pense que je ne m'en lasserai jamais... "As the crow flies" est une belle respiration : guitare acoustique, harmonica, cordes qui grincent... Quel feeling !
La deuxième partie, de "A million miles away" à "Just a little bit" est légèrement différente : des titres souvent plus longs, parfois folky ("A million miles away"), parfois assez heavy, préfigurant ainsi ce que Rory proposera plus tard dans sa discographie("Walk on hot coals", "Who's that coming ?").

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire