dimanche 15 juillet 2018

Buddy Guy : "The blues is alive and well"

Buddy Guy est né en 1936 à Lettsworth, en Louisiane. Il est l'une des dernières légendes vivantes du blues.
Sur la pochette de cet album providentiel (l'homme a quand même près de 82 ans), Buddy pose devant la gare de sa petite ville natale, semblant attendre sereinement le train aléatoire du dernier souffle ("End of the line"). 
Serein, Buddy Guy peut l'être : il a à son actif un parcours exceptionnel, couronné par ce "Blues is alive and well" tout simplement très bon. Sa voix, non altérée par le poids des années, est chaleureuse, soutenue par l’électricité palpable d'une guitare dont le son idéalement overdrivé est déjà une oeuvre d'art en soi. 
Des musiciens comme s'il en pleuvait : le groupe qui accompagne Buddy est à géométrie variable, avec des invités prestigieux (Jeff Beck, Keith Richards, James Bay, Mick Jagger) et l'ajout de choristes, d'une section de cuivres, d'un harmonica, d'un piano ou d'un orgue Hammond lorsqu'il le faut. A part les quelques secondes finales et solitaires de "Milking muther for ya", nous sommes donc bien loin de "Sweet tea", album sur lequel Buddy Guy explorait un blues rural hypnotique et minimaliste.
Autre particularité de ce disque : peu de reprises ("Nine below zero" et quelques mesures de "Mother fuyer" sur "Milking muther for ya") ; les autres chansons étant toutes signées ou cosignées par Tom Hambridge, producteur et batteur (la mention "Buddy Guy" apparaissant assez peu dans les crédits).
Dans cette pleine assiettée de blues, des moments forts : le morceau-titre feutré dans lequel Buddy s'adresse au blues en personne, l'arrogante section de cuivres de "Old fashioned", le funk et les chœurs de "Whiskey for sale", l'ambiance trottoir mouillé de "Somebody up there", le boogie de "Ooh daddy" ainsi que le punch de "Guilty as charged" et "Bad day" (l'un des sommets guitaristiques du disque en terme de son gras).
Superbe cargaison. 

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